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Un projet co construit

Les deux médiathèques, de taille et de fonctionnement différents, avaient déjà mis en place des actions en coopération. Elles ont souhaité s’inscrire dans une démarche coordonnée d’ÉMI, auprès de publics à sensibiliser à ces problématiques en favorisant le dialogue et la co construction, notamment avec nos équipes et la DRAC.  Quatre groupes ont été constitués, qui mixaient les équipes des deux établissements :

• benchmark auprès d’autres bibliothèques sur les ateliers ÉMI, 
• prises de contact avec des journalistes fléchés par la DRAC ,
• recherche d’autres journalistes pouvant intervenir dans le projet,
• recherche des intervenants pour la journée professionnelle venant clôturer le projet. 

Ces étapes principales ont été jalonnées de nombreuses réunions entre les porteurs de projets et entre les équipes. L’élaboration de supports, la préparation et l’animation de la journée professionnelle ont notamment permis la montée en compétence des deux équipes, tout comme l’utilisation d’outils favorisant le travail collaboratif à distance imposée par le contexte sanitaire du COVID. 

Déroulé et bilan

Un volet important du projet a consisté en une série d’ateliers auprès des publics scolaires, animés par Pauline Boyer, journaliste de presse écrite. Avec chaque classe, elle a conduit un atelier de trois séances en vue d’une restitution (journal, portraits filmés ou écrits, etc.) adapté à chaque niveau (primaire, collège) Par exemple, pour les CM1-CM2 : 

• Atelier n°1 : petit panorama de la presse. Qu’est-ce qu’un journal, un magazine,

un blog, une chaîne de télé (JT / émission), une radio. Qu’est-ce qu’un journaliste (différent de

présentateur/chroniqueur) ? 

• Atelier n°2 : simulation d’une petite conférence de presse avec un invité ( un

élève volontaire, l’enseignant, l’intervenant), s’apparentant à un jeu de

rôles. 

• Atelier n°3 : composition du journal idéal des élèves. La

notion de mise en page, et de hiérarchie de l’information est explorée.

Les retours des enseignants ou des élèves ont été très positifs. 

Le deuxième volet a été une série de dix ateliers, répartis égalitairement entre les deux établissements. Destinés au public adulte, ils ont été animés par Antoine Estève, journaliste pour la télévision, reporter de guerre. Chaque atelier abordait une thématique différente sous une forme pédagogique et pratique : le décryptage d’une fake news, le sujet et son angle, le scoop et le faux scoop, etc. Ces ateliers ont connu une fréquentation constamment en hausse s’expliquant en partie par l’allègement progressif des mesures sanitaires. En amont de la campagne présidentielle, le public était très réceptif à l’envers du décor de la fabrique de l’information, et l’interaction a été riche et omniprésente. Par ailleurs, les deux derniers ateliers ont donné lieu à des échanges nourris autour de la situation en Ukraine, d’où le journaliste revenait.

Ont été proposées également deux expositions dans chacune des bibliothèques, ayant fait l’objet d’une médiation harmonisée à destination des publics scolaires : 

• L’exposition Fake news (http://expositions.bnf.fr/presse/pedago/07.htm)
• L’exposition TOPO, qui présente la fabrication de ce magazine : http://cache.media.education.gouv.fr/file/Education_aux_medias/93/7/TOPO_EXPO_PDF_pour_diffusion_779937.pdf

Deux interventions ont été assurées par Marie-Christine Lipani, maître de conférences à l’Institut de Journalisme de Bordeaux-Aquitaine, sur la place des femmes dans les médias et l’évolution dans le temps des pratiques journalistiques. 

Ce projet s’est également décliné sous la forme de dispositifs de médiation assurés par les bibliothécaires, notamment des projections-débats : 

• Au Bouscat, cinq films (Citizen Kane, Pentagon Papers, etc.)
• À Bordeaux, Opération Lune de William Karel pour des lycéens, en présence d’Antoine Estève. 

Enfin, une journée professionnelle intitulée Tous journalistes ?  Éduquer aux Médias et à l’Information, une responsabilité partagée a clôturé le projet qui a nécessité une grande adaptation du fait des contraintes sanitaires rencontrées (difficultés pour les équipes des deux établissements à se rencontrer physiquement, communiquer et ainsi se coordonner) et des différents acteurs en présence (bibliothèques avec des contraintes, des organisations et des potentialités différentes, formats et publics visés nombreux et variés, temps long de préparation/déroulé et étapes intermédiaires de validation, notamment auprès des tutelles). 

Ce projet d’envergure a stimulé les deux équipes et les publics rencontrés, et doit conforter les bibliothèques dans leur légitimité à se positionner dans l’ÉMI. 

Cet article a été rédigé par :

• Vincent Boulard, Directeur de la Médiathèque La Source (Le Bouscat)
• Aurélia El Harrag, Directrice des Affaires Culturelles du Bouscat
• Véronique Braure de Calignon, Responsable du Centre Actualité de la bibliothèque Mériadeck (Bordeaux)
• Carole Gasnier, Responsable du service Territoire Centre (Bordeaux),