Au coeur de la justice : l’invention d’un procès

Public cible : Scolaires

Objectif de l'action :

  • Faire découvrir le fonctionnement concret de la justice et faire comprendre la difficulté de juger.
  • Travailler l’expression orale, l’argumentation, la prise de parole en public et gérer l’improvisation.
  • Travailler sur la représentation de la victime et sensibiliser à un thème de société du point de vue juridique, en particulier l’égalité femmes-hommes et les violences faites aux femmes.
  • Apprendre à rédiger une argumentation et à convaincre.

Description de l'action :

Une classe de lycée, accompagnée d’une juriste, de professeurs et de bibliothécaires, reconstitue un procès d’Assises. Après avoir choisi un scénario de crime, la classe est sensibilisée au fonctionnement de la justice par des séances avec une juriste et la visite d’un tribunal judiciaire. A la fin du projet, la classe joue le procès, en costumes, au tribunal de Bobigny puis en public. Pour l’occasion, chaque élève tient un rôle déterminé à l’avance : juge, avocat, procureur, juré, etc.

Périodicité de l'action :

10 séances au long de l’année – Tous les ans

Moyens humains et techniques :

  • Une classe de lycée avec son professeur de français
  • Une juriste : Blandine Grégoire, de l’association Jeunes & Citoyenneté

Mise en oeuvre :

En une dizaine de séances réparties sur l’année, les élèves sont progressivement familiarisés avec le fonctionnement de la justice. Ils apprennent la terminologie propre au droit, le rôle des différents acteurs de la justice, etc. Les bibliothécaires préparent également une bibliographie sur la justice et le sujet choisi pour l’affaire reconstituée, et présentent la bibliothèque comme lieu de ressources pour la réflexion. Les élèves assistent à des audiences du tribunal judiciaire de Bobigny. En 2019-2020, ils ont également visionné un documentaire sur le rôle des jurés d’assises et rencontré une ancienne jurée…
L’angle pris en 2018-2019 et en 2019-2020 a été celui d’un cas de viol, dont les modalités ont été choisies par les élèves, parmi plusieurs scénarios présentés par l’intervenante (viol entre jeunes, viol conjugal…). Le cas choisi fait ensuite l’objet de la constitution d’un dossier d’instruction, de la rédaction des plaidoiries et d’une reconstitution d’un procès aux Assises, joué par les élèves.

Détail des séances :

  • Présentation du projet par les bibliothécaires (1 séance d’1h)
  • Présentation de la justice par la juriste et choix d’un scénario pour la suite du projet (2 séances de 3h et 2h) : lors de cette séance, l’intervenante fait le lien entre le principe et le fonctionnement de la justice et le quotidien des élèves (règlement intérieur du lycée…)
  • Visite du tribunal de Bobigny (1 visite de 3h, transport compris)
  • Sensibilisation aux violences faites aux femmes par l’infirmière et/ou l’assistante sociale du lycée (1 séance de 2h)
  • Rédaction du dossier d’instruction (1 séance de 3h)
  • Rédaction des plaidoiries, recherche des questions pour les juges, jurés, etc. (1 séance de 3h)
  • Préparation du faux procès : finalisation des plaidoiries, appropriation des rôles de chacun (1 séance de 2h)
  • Répétition du procès (1 séance de 2h)
  • Représentation au tribunal (3h)
  • Représentation en public, à la bibliothèque (3h)

    Reconstitution du procès au tribunal de Bobigny, le 18 février 2019
    Reconstitution du procès au tribunal de Bobigny, le 18 février 2019 ©Véronique Guillen

Résultat et perspective :

Résultats :
Le procès reconstitué, après avoir été joué in situ, au tribunal de Bobigny, fait l’objet d’une représentation publique, à la bibliothèque.
Le projet a pour l’instant été expérimenté avec une classe de 2nde et une classe de 1re. Il pourrait être étendu à des classes de 3e, en modifiant peut-être le sujet. Le format choisi permet d’expliquer de manière pratique ce qu’est la justice aux adolescents et leur réflexion progresse visiblement au fil des séances. La sensibilisation aux violences faites aux femmes y gagne clairement en efficacité. En 2019-2020, la classe participante était une classe de 1re STMG, spécialité pour laquelle des cours d’éco-droit sont dispensés : le projet leur a permis de concrétiser leurs apprentissages théoriques.
Le projet a fait l’objet d’un article dans Le Parisien, le 18 février 2019  et dans le journal municipal, Le Montreuillois, en février 2019.
Points de vigilance :
Il est nécessaire de bien expliquer aux professeurs ce que représente l’implication dans ce projet, en particulier en termes de logistique : plusieurs sorties sont prévues, le calendrier est difficile à fixer en raison du nombre d’intervenants différents.
Le versant juridique du projet doit être assuré par des professionnels du droit. La présence d’une association active dans le domaine est un élément important du projet.

Publié le 02/03/2020 - CC BY-SA 4.0