La mise en accessibilité du catalogue de la Bpi dans le cadre de sa refonte (2015-2020)

En 2015, la Bpi s’est lancée dans la refonte de l’interface de son catalogue, mise en ligne en 2020. Cela a été l’occasion de rendre cet outil accessible, comme nous l’explique Béatrice Zenoni, alors administratrice du catalogue.

visuel accessibilité numérique
©Sergio Parella (licence Creative Commons)

Comment avez-vous procédé pour rendre le catalogue accessible ? Quelles ont été les différentes étapes ?

La première version du catalogue était devenue obsolète. Elle n’était pas non plus respectueuse du Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA) alors que notre prestataire s’y était engagé. Quitte à reprendre ce référentiel, le Service Données et Accès, dont je faisais partie, a eu l’idée d’inclure une démarche d’accessibilité dès la création de l’interface. Plus concrètement, il s’agissait de penser des pages lisibles pour tout le monde, aérées et moins chargées, où les pictogrammes avaient un sens. Si 80 % d’un site accessible est dû au code, les 20 % qui restent sont aussi importants.

Une première phase avec un ergonome

Nous avons, dès le début, fait appel à un ergonome et spécialiste en accessibilité pour nous aider à penser les pages en amont. Parallèlement, nous avons associé les collègues à travers des groupes de travail qui ont été animés par notre ergonome. A l’issue de cette phase, nous disposions des maquettes des principales pages du futur catalogue (page d’accueil, liste de résultats, notice détaillée…) ainsi que des logos et des pictogrammes qui ont ensuite été passés en revue par un expert en accessibilité. Cet expert nous a alors signalé des éléments à ne pas oublier sur les maquettes comme par exemple les raccourcis rapides en haut des pages. À la toute fin, nous avons présenté ces pages à nos collègues qui ont alors pu nous faire des retours.

Une seconde phase avec l’accessibilité du catalogue et le choix du prestataire

Cette première étape achevée, la deuxième phase a consisté dans le choix d’un prestataire capable de faire le développement du site en respectant les exigences d’accessibilité. Nous avons défini un cahier des charges très contraint pour s’assurer d’avoir un site accessible de qualité. La rédaction s’est faite en collaboration avec l’équipe informatique de la Bpi qui s’est occupée de la partie sur l’architecture du système et sur les besoins techniques. Nous avons étoffé la partie sur l’accessibilité et lui avons affecté un poids de 30% pour les critères de choix du prestataire. Deuxième « filet de sécurité » que nous avons introduit : le recours à une tierce partie, c’est-à-dire à un prestataire externe spécialiste en accessibilité numérique qui a audité le code fourni par le développeur. C’était nécessaire, car nous ne disposions pas des compétences techniques en interne.

La méthodologie imposée à nos interlocuteurs s’est révélée efficace. En demandant au développeur la livraison du code par étape – d’abord le HTML qui constitue la base, puis le CSS, c’est-à-dire les feuilles de style, puis enfin les éléments dynamiques – cela a permis au prestataire accessibilité de  tester le code à chacune de ces livraisons, de nous signaler les erreurs de codage, quand il y en avait, et de tester de nouveau les correctifs apportés par le développeur. Enfin, à l’issue de la prestation de développement du site, des tests de la première version du catalogue ont pu être faits notamment par nos collègues en situation de handicap.

Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontrées lors de la mise en accessibilité du catalogue ?

Il a fallu d’abord faire avec les aléas au sein des équipes qui ont impliqué des pauses entre certaines étapes. Dans ce projet, la dimension « conseil » a été indispensable : on ne peut pas en faire l’économie. L’accompagnement des équipes de la Bpi mais aussi du prestataire, qui a parfois peiné à trouver des solutions techniques, était primordial. Dans ce type de projet, les équipes non techniques doivent être formées ou tout au moins sensibilisées. Cela a un coût, financier, humain (en terme de temps) et de formation (pour les équipes et le prestataire) mais nous avons eu la chance de bénéficier d’un vrai soutien de l’établissement.

L’avantage que nous avons est que notre catalogue n’a pas de partie CMS. Il est donc plus facile de maintenir l’accessibilité de pages fixes, comme c’est le cas ici, que de contenus produits régulièrement et demandant une formation à l’accessibilité des producteurs. La contrainte est donc de rester conforme au RGAA et suivre les évolutions. La mise en accessibilité de notre catalogue n’est donc qu’un début !

Publié le 12/10/2022 - CC BY-SA 4.0

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