Mon premier atelier de design thinking
Expérimenter le design thinking auprès des ados, par Hyacinthe de Buyer, Médiathèques de l'agglomération de Castres-Mazamet

Une jeune bibliothécaire raconte son expérience du design thinking vécue à Toulouse et partagée avec une vingtaine de collègues réunis pour explorer la question : « Quelles propositions et quels espaces pour les 15-25 ans en bibliothèques ? ». Animé par Malvina Arteau (facilitatrice) et Charlotte Hénard (Bibliothèque de Toulouse), cet atelier pratique et participatif visait à s’approprier les méthodes et les outils du design thinking, in situ et avec les usagers. Il s’est déroulé en amont de la journée d’étude sur les ados et jeunes adultes en bibliothèques, organisée conjointement par la Bibliothèque de Toulouse et la Bibliothèque publique d’information, avec le soutien de l’association des bibliothèques de France-Midi-Pyrénées.

Lorsqu’on prépare un concours des bibliothèques, qu’on épluche régulièrement le BBF et qu’on erre sur les blogs de bibliothécaire… forcément… on a entendu parler de design thinking. J’avais lu des choses comme « les outils du design UX » ou « les 5 étapes de la pensée design » ! Bref, du terme qui claque, qui résonne ; une méthode qui semble révolutionner les pratiques. Alors forcément… je voulais tester. C’est comme ça, qu’on se retrouve un dimanche après-midi de janvier, à la médiathèque José Cabanis à arpenter les étages à la recherche – à vue d’œil- d’usagers entre 15 et 25 ans !

Alors le design thinking en vrai ?

À peine le temps de dire ouf qu’on se retrouve, au milieu de parfaits inconnus, à énoncer qu’on est une Harpe, un Drap House ou un Nain de Jardin … Pourquoi ? Parce qu’au lieu de bêtement vous présenter par votre prénom à vos compagnons d’atelier, on vous a donné une minute pour choisir un mot, commençant par la lettre de votre prénom et qui vous représente. Ce petit exercice est à l’image de l’après-midi : créativité et réactivité ont été au cœur de notre expérience. Par exemple, on a fait un « Super 8 » : en quelques minutes à peine, par deux, nous avons noté 8 idées. En si peu de temps, plus de censure ni idées superflues les idées bonnes comme mauvaises sont émises.

Programme de l'atelier
©Charlotte Hénard, [cc-by-sa]

À la rencontre des usagers

À peine les présentations terminées, par deux, nous nous sommes dispersés dans la médiathèque avec pour objectif de revenir avec un questionnaire usager.  Avec mon binôme, nous avons trouvé une très studieuse jeune fille de 19 ans qui a accepté de répondre et de nous dire quelle était, selon elle, la bibliothèque idéale. Les constats glanés dans les étages de la médiathèque José Cabanis nous ont servi de supports pour nos travaux de l’après-midi.

Hyacinthe de Buyer et son binôme
Hyacinthe de Buyer- à droite- et son binôme, ©Charlotte Hénard, [cc-by-sa]

Co-construire et dialoguer

Quelques étapes intermédiaires plus tard on arrive à la phase projet. Sur un besoin identifié au préalable, on doit en 40 minutes construire une proposition. Je suis dans le groupe qui a pour thème « Diversité et mixité dans les équipes en bibliothèque ». Très vite, on s’enlise, on se perd on n’arrive pas vraiment à rentrer dans le concret, on voudrait répondre à tous les questionnements en même temps sans arriver à une proposition pratique. Pourtant avec l’aide des animatrices de l’atelier, on tente quelque chose. Sur un coin de table, on invente un bibliothécaire, barbu, tatoué qui arrive en skate à la bibliothèque, qui sait aussi écouter et qui vous aide quand vous en avez besoin … bref le bibliothécaire parfait ? C’est encore à voir, face aux jeunes usagers, on découvre finalement que le sexe et l’apparence importent peu tandis que l’écoute et la discrétion semblent centrales pour eux. Je suis la première surprise d’entendre un jeune homme évoquer spontanément la nécessité d’un planning pour que ce bibliothécaire parfait puisse aider tout le monde et que chacun sache quand le consulter en fonction des besoins.

 
Présenter son projet aux intéressés… c’est gagner en efficacité !

Lessivés, les groupes rentrent au bercail en continuant à se perfuser aux Haribo. Dernière étape, la restitution des projets et des retours utilisateurs. Depuis, le couloir sensoriel pour aller aux WC en passant par un comité de lecture participatif, on s’aperçoit rapidement que les personnes interrogées font souvent preuve de bon sens et de pragmatisme. Surtout, elles vous permettent de gagner du temps : un projet à peine esquissé peut être éliminé d’entrée de jeu. Fini les réunions de travail interminables pour construire un projet qui ne rencontrera pas son public !

Restitution d'un atelier par un groupe de bibliothécaires
Restitution d’un atelier par un groupe de bibliothécaires, © Charlotte Hénard [cc-by-sa]

Ce que je retiens de la journée : la satisfaction d’avoir expérimenté moi-même et de faire le plein d’idées pour adapter ce qui a été testé à ma sauce auprès de mes équipes.
 

Illustration de la conclusion de l'atelier
Illustration :  Malvina Artheau, photo : Charlotte Hénard [cc-by-sa]

Publié le 08/03/2018 - CC BY-SA 4.0

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