Mediapart, partenaire de la 3e édition du Prix du public Les yeux doc

Plusieurs partenaires médias accompagnent cette 3e édition du Prix du public. Impliqués depuis de nombreuses années dans le monde du cinéma documentaire, leur travail contribue à la diffusion et à la valorisation de films aux sorties souvent confidentielles. Cette semaine nous donnons la parole à Ludovic Lamant, journaliste à Mediapart et responsable de la programmation documentaire avec Guillaume Chaudet-Foglia.

journal en ligne

Quelle place occupe aujourd’hui Mediapart dans le paysage de la presse française ?

Mediapart est un journal en ligne fabriqué par une équipe de 139 personnes, dont 73 journalistes. La principale caractéristique de notre journal est que nous sommes indépendants : c’est l’argent de nos lecteurs et lectrices, via les abonnements, qui nous finance. Nous ne percevons aucune subvention auprès de fonds publics ou privés. À travers le Fonds pour une presse libre, que nous avons créé et qui est en partie abondé par nos bénéfices, nous soutenons, au coup par coup, d’autres projets de presse indépendante (par exemple Splann !, Le Courrier des Balkans ou Far Ouest).

Quel est l’esprit des rubriques Portfolio et Cinéma documentaire jusqu’à peu gérées par Sophie Dufau ? Qu’est-ce que le cinéma documentaire amène dans un journal d’actualités et de flux ?

Depuis le départ de Sophie, la sélection et la publication de portfolios de photographes sont désormais prises en charge par Sébastien Calvet. Je m’occupe, avec Guillaume Chaudet-Foglia, du volet documentaire. Je suis d’accord avec vous pour dire que Mediapart est un journal d’actualités mais je ne crois pas que l’on soit un journal de flux. Nous essayons de défendre des hiérarchies de l’information qui dépassent le zapping permanent d’informations. Notamment en essayant de ne pas publier trop de contenus chaque jour – une dizaine environ.

Diffuser du cinéma documentaire, mais surtout du cinéma tout court, s’est vite imposé dans l’histoire du journal. Dès le départ en 2008, plusieurs d’entre nous fréquentions des festivals de cinéma – le Réel à Paris, le FID à Marseille, les États généraux à Lussas, les Écrans documentaires à Arcueil… Nouer des partenariats, notamment avec la plateforme Tënk, a été une étape logique de notre développement : c’est une manière pour nous d’accueillir d’autres regards, d’autres écritures, qu’il faut d’autant plus défendre qu’elles n’ont pas toujours la chance d’exister en salles, dans un contexte de forte concentration de l’économie du cinéma. À notre échelle, modestement, c’est une manière pour nous de défendre une diversité du cinéma qui nous semble essentielle.

Quels sont les projets à venir autour du cinéma documentaire ?

Il y a un piège éditorial, dans lequel nous essayons de ne pas tomber : celui de raccrocher chaque film que nous diffusons à une actualité, de le réduire à ses thématiques, de l’enfermer dans un dialogue avec l’actualité. C’est pourquoi nous aimerions accompagner ce travail de diffusion d’un travail critique renforcé – sous la forme de textes, d’entretiens -, pour revenir à des questions de cinéma, d’écriture, de mise en scène. C’est encore en chantier, en fonction de nos moyens. Et cela s’articule aussi avec une émission de podcast, intitulée L’esprit critique, produite par Joseph Confavreux sur Mediapart, dans laquelle trois critiques débattent de la sortie de trois films en salles, chaque mois.

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer au Prix du public Les yeux doc ?

Ce travail que vous menez de diffusion de documentaires au sein d’un réseau de médiathèques nous semble précieux : on partage sans doute, depuis notre journal, cette même envie de transmettre.

Mediapart diffuse pendant un mois le film lauréat sur son site :

https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/culture-et-idees/dans-la-terrible-jungle-l-art-du-lacher-prise-dans-un-institut-medico-educatif

Publié le 12/06/2023 - CC BY-SA 4.0

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