L’Outre-lecture, 2003
par Dominique Boullier, Franck Ghitalla, Laurence Le Douarin, Aurélie Neau et Pergia Gkouskou-Giannakou

L’Outre-lecture. Manipuler, (s’)approprier, interpréter le Web.
« Lisez-vous sur le Web? – C’est évident, puisqu’il y a surtout des textes, même pour les publicités ! – Allons, cela n’a quand même rien à voir avec la lecture d’un roman! »

Où sont les mots, et donc les concepts, qui permettent de penser cette activité apparemment nouvelle et pourtant si proche de « l’ancienne lecture », celle du support imprimé ? Faut-il parler de «lecture» ou de «navigation», d’« usages », de « consultation » ?

On parle d’ailleurs d’internaute, d’utilisateur, d’usager et jamais de lecteurs ! En s’appuyant sur des observations, les auteurs de cette recherche ont pu montrer comment l’activité de l’internaute portait à la fois sur le corpus (pour s’orienter et sélectionner), sur le document (qu’il devait cependant en grande partie constituer lui-même à partir des liens qu’il activait) et sur le signe (qui l’oblige à lire pour interpréter comme pour naviguer).

Les trois activités manipuler, approprier, interpréter s’exercent tout autant sur les trois niveaux, corpus, document, signe. Les internautes observés ont tous manifesté à la fois la fascination et le désir que leur inspirait le Web mais aussi la frayeur, la désorientation et l’impuissance qu’il provoquait. Vivre le Web est en tant que tel une expérience hypermoderne qui oblige à un remaniement considérable de tous nos repères. Lecteur, oseras tu entrer dans l’outre-lecture ?


Liens

  • Pour accéder à l’étude dans son intégralité, cliquez ici
  • Pour accéder à la synthèse de cette étude réalisée par Jacques Sauteron sur le site du BBF (Bulletin des Bibliothèques de France), cliquez ici

Publié le 21/10/2014

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