Les Bibliothèques de Barcelone s’adaptent à la situation sanitaire
par Montserrat Álvarez Massó et Jaume Felipe

Face à la situation d’urgence de santé publique causée par la COVID-19, au niveau national et international, le gouvernement espagnol, en vertu des dispositions de l’article 4 de la loi organique 4/1981, sur les états d’urgence et d’exception, a déclaré, par décret royal 463/2020, du 14 mars, l’état d’urgence sur tout le territoire national pour faire face à la crise sanitaire, qui a été prolongé cinq fois (du 14 mars au 21 juin).

Le 28 avril 2020, le Conseil des ministres espagnol a  établi les principales  modalités pour un retour à la normale  dans le Plan de transition vers une nouvelle normalité et 3 arrêtés ministériels (dans le Journal officiel de l’État espagnol (Boletín Oficial del Estado, BOE) des 9 ,16 et 30 mai) qui réglementent (entre autres) les conditions de reprise progressive des services de bibliothèque. Ce processus, articulé en quatre phases, devait  être progressif et adaptable aux changements d’orientation induits par l’évolution des données épidémiologiques et l’impact des mesures adoptées.

Une fois l’état d’urgence  terminé (21 juin), avec le retour des pouvoirs au gouvernement de la Catalogne (Generalitat de Catalogne), c’est le gouvernement catalan qui a mis en place le cadre juridique et réglementaire.

Le principal document de référence pour le secteur des bibliothèques sur la reprise des services de bibliothèque est le Plan de relance du secteur culturel: bibliothèques.
Ce document réglemente les conditions dans lesquelles les bibliothèques doivent fournir leurs services dans la phase de reprise. Des recommandations pour sa mise en œuvre ont été élaborées par la Direction des services de bibliothèque.

Face à l’amélioration de certains indicateurs épidémiologiques, le plan d’ouverture des activités a été établi avec la  suppression progressive des restrictions.
Sur la base de ce document, des recommandations ont été faites par la Direction des services de bibliothèque de la Diputació de Barcelona.

Exemple : la bibliotheque  Maria Àngels Torrents (Sant Pere de Riudebitlles)

Comment votre bibliothèque assure-t-elle la continuité de ses services en cette période de nouveau confinement ?

Contrairement au confinement de mars, qui a contraint les bibliothèques à fermer, les établissements sont ouverts depuis le 1er juin, même si le nombre  de services pouvant être offerts a varié selon les périodes.

Ainsi, nous avons eu des moments où nous n’avons offert que des services de base comme le prêt et le retour, et d’autres pendant lesquels nous avons pu organiser des activités en présentiel. L’accès à la bibliothèque pouvait être partiel (entrée uniquement sur rendez-vous pour déposer les documents et retirer les prêts consentis) ou total (avec accès physique des usagers à la collection). Cela nous a obligé à réagir très rapidement à la progression des événements et a rendu la planification des animations très difficile.

Votre établissement a-t-il développé sa place sur les réseaux sociaux ?

Les réseaux sociaux sont devenus le canal prioritaire par lequel diffuser des annonces et des informations importantes. À présent ils peuvent être mis à jour de n’importe où et par toutes les personnes de l’équipe.

Quelles solutions avez-vous imaginées pour maintenir votre programmation culturelle?

Face à ce contexte  changeant, nous avons proposé  les animations sous deux formats: en présentiel avec la possibilité d’être virtuels, et totalement virtuels. Selon les circonstances épidémiologiques, le passage du face à face au virtuel est automatique; il faut dire que la possibilité de passer au virtuel est annoncée à l’avance. D’autre part, l’espace physique de la bibliothèque s’adapte à chaque changement en incluant ou en supprimant des barrières.

Malheureusement, certaines activités sont impossibles à exécuter en format virtuel, comme les bibliolabs qui nécessitent la présence physique ou la manipulation d’objets. Dans ce cas, ils sont à nouveau programmés ou directement annulés.

D’autres, au contraire, ont bénéficié des nouvelles habitudes instaurées par la pandémie. C’est le cas d’un club de lecture jeunesse que nous avons organisé pour la première fois pour sept jeunes filles âgées de 14 à 15 ans, qui n’ont eu aucun problème à organiser leurs rencontres via la plateforme Zoom. Ce qui autrement aurait signifié un déplacement à la bibliothèque qu’elles n’étaient pas disposées à faire (ou à s’engager à faire) : c’est devenu une opportunité grâce à la distance sociale et aux nouvelles utilisations de la technologie.

Avez-vous prévu de maintenir un lien personnalisé avec vos usagers ? Par exemple par messagerie, ou par téléphone ?

Des groupes de messagerie instantanée ont été créés pour chaque collectif et chaque activité de la bibliothèque. En plus d’aider à diffuser des informations précises, ces mêmes groupes deviennent des canaux pour organiser des animations; un exemple concret serait le club de lecture mensuel, qui, bien qu’il ait pu être programmé en présentiel pendant le mois de septembre (à l’extérieur), il a été impossible de le maintenir dans la bibliothèque en raison des restrictions.