Musique et images  : Carmen revisité

Public cible : Scolaires

Objectif de l'action :

  • Étudier la notion d’adaptation : adaptation d’une œuvre littéraire dans une autre forme d’art, mise en scène…
  • Aiguiser l’esprit créatif des élèves en leur proposant de créer leur propre adaptation
  • Aborder le genre opéra en s’appuyant sur une des œuvres les plus célèbres du répertoire et créer des passerelles entre la musique et les autres formes d’art
  • Comprendre l’universalité et la contemporanéité des thèmes de Carmen
  • Aborder une réflexion sur la liberté amoureuse et les violences faites aux femmes

Photographie en couleurs montrant le travail des élèves sur Carmen : livret, gants noirs, éventail
Photographie de la réalisation faite par une classe, ©Bibliothèques de Montreuil
Exemple de réalisation d’une classe, © Bibliothèques de Montreuil 

Description de l'action :

Le point de départ du projet est la nouvelle Carmen de Prosper Mérimée et son adaptation à l’opéra par Georges Bizet. En montrant que l’histoire de Carmen inspire toujours les artistes contemporains (Stromae…), le projet consiste à accompagner les collégiens dans la création de leur propre adaptation, dont la forme est laissée libre (vidéo, poème, sketch…).

Périodicité de l'action :

Annuelle

Moyens humains et techniques :

  • Une classe de 4e ou 3e, accompagnée de son professeur de français, espagnol, histoire ou musique : idéalement, plusieurs professeurs, afin de permettre l’interdisciplinarité.
  • Un ordinateur avec projection et une connexion Internet lors des ateliers, afin de pouvoir rebondir sur les remarques ou questions des élèves.

Si la programmation culturelle de l’année le permet, une sortie à l’opéra ou au théâtre peut être organisée.
La bibliothèque doit pouvoir prêter suffisamment d’exemplaires de la nouvelle pour tous les élèves.

Mise en oeuvre :

Les élèves étudient, avec un de leurs professeurs, la nouvelle de Prosper Mérimée.
Après ce travail préparatoire, les bibliothécaires interviennent pour parler de l’adaptation en opéra de Georges Bizet et présenter la grande variété des utilisations de l’œuvre, que ce soit pour d’autres adaptations (films, opéras avec d’autres mises en scène…) ou des interprétations plus libres (titre de Stromae, utilisation de la musique dans la publicité, etc.).
Si la programmation culturelle locale le permet, une sortie au théâtre ou à l’opéra donne l’occasion aux élèves d’appréhender l’œuvre de manière concrète.
Enfin, lors d’une troisième séance, les élèves sont accompagnés pour produire leur propre version personnelle et contemporaine de l’œuvre. Celle-ci peut prendre la forme de dessins, de sketchs, de chansons, de vidéos… La forme est laissée libre, du moment que le fond reprend l’histoire de Carmen et les thèmes qu’elle recouvre. Lors de cette séance de création, le sujet des violences faites aux femmes et de la liberté amoureuse fait particulièrement l’objet d’attention. Les bibliothécaires ont préparé un dossier documentaire à ce sujet, notamment autour du cas de l’adaptation à l’Opéra de Florence, en janvier 2018 (https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/art-culture-edition/a-florence-carmen-ne-meurt-pas-polemique-sur-ladaptation-du-celebre-opera_2553285.html)
Cette adaptation fait l’objet d’une présentation lors de la soirée annuelle pour les adolescents , à la bibliothèque, en mai.

                                                                                               Exemple de réalisation d’une classe, © Bibliothèques de Montreuil 

Résultat et perspective :

Résultats :
Les adaptations produites par les élèves sont très variées et montrent une bonne appropriation de l’histoire et une capacité à la resituer à l’époque actuelle
Le principe de la réadaptation par les élèves peut être repris pour d’autres œuvres. Toutefois, il faut pouvoir en choisir une suffisamment connue et adaptée dans des medias courants. Le choix de Carmen s’avère pertinent car l’expérience montre que tous les élèves ont déjà entendu au moins une fois l’un de ses airs, même sans savoir de quoi il s’agissait (notamment dans la publicité). Cela permet d’ailleurs d’aborder la notion d’universalité.
Points de vigilance :
La nouvelle doit impérativement être étudiée en classe avant la première intervention. C’est une condition de la réussite du projet, notamment pour l’implication des professeurs.
Toutefois, même si la nouvelle Carmen de Mérimée faisait partie d’une liste d’œuvres recommandées en classe de 4e, elle peut être ardue pour les élèves et certains en ont abandonné la lecture. Il faut en prévenir le professeur qui devra en tenir compte (lecture d’extraits en classe au lieu de lecture complète en autonomie, par exemple). En effet, pour le bon aboutissement du projet, les élèves doivent absolument connaître la fin de l’histoire : Carmen est tuée par Don José, par jalousie, désir de possession, etc. En effet,  l’intervention des bibliothécaires rappelle immédiatement la mort de Carmen, afin de susciter le débat. Si les élèves ne connaissent pas la fin, ils peuvent être surpris voire choqués (ce fut le cas lors du projet en 2015). Surtout, ils n’auront pas pris le temps d’y réfléchir, ce qui peut entraver le débat.
Le sujet abordé peut entraîner des discussions animées avec les collégiens : les échanges doivent être cadrés, tout en laissant la place à l’humour et la participation de tous. Il faut notamment anticiper les remarques sexistes ou réactionnaires.
Afin de rester compréhensible par les élèves, un travail de veille est nécessaire. Les exemples d’adaptation récente ou les parallèles faits doivent parler aux adolescents : ainsi, l’illustration de la culture tzigane par Kendji Girac n’est déjà plus d’actualité pour des adolescents de 14 ans en 2020… En revanche, ceux-ci ont rapidement fait le parallèle avec le titre “Bella” de Maître Gims.
Si une sortie au théâtre ou à l’opéra est organisée, celle-ci doit être préparée en amont avec les élèves : les codes d’une telle sortie doivent leur être donnés, afin de ne pas occasionner de conflit avec les autres usagers mais aussi d’éviter un trop grand sentiment d’exclusion chez les élèves.
Enfin, il faut rester attentif aux élèves issus de communautés roms ou gitanes : l’histoire de Carmen leur parle différemment et ils peuvent être sensibles au vocabulaire utilisé.

Responsable(s) :
  • Marilyne Duval
    Bibliothécaire jeunesse
    marilyne.duval@est-ensemble.fr

  • Edith Chango
    Discothécaire
    edith.changocabezas@est-ensemble.fr

Budget :

Coût de la sortie s’il y a lieu Soutenu par l’Union européenne

Publié le 19/06/2020 - CC BY-SA 4.0