Thématiques : Inclusivité - Médiation

Ateliers d’écriture en maison d’arrêt

Public cible : Hors les murs - Personnes détenues

Objectif de l'action :

Depuis 2021, la Bibliothèque publique d’information (Bpi) développe des activités de médiation culturelle auprès de publics détenus. Elle collabore régulièrement avec plusieurs lieux de détention : les maisons d’arrêt de Fresnes, La Santé et Nanterre.

Ces médiations spécifiques accompagnent la programmation culturelle de la Bpi, notamment le festival littéraire Effractions.

La mise en place d’ateliers d’écriture à la maison d’arrêt de Fresnes répond à plusieurs objectifs :

  • Créer un lien entre le public et l’institution ;
  • Promouvoir l’action culturelle de la Bpi ;
  • Favoriser l’échange et la convivialité, créer une relation de confiance entre un public et le lieu culturel ;
  • Faire connaître un lieu de ressources, de formation et d’information à un public en situation de réinsertion.

 

Description de l'action :

Dans le cadre du festival Effractions 2023, la Bpi a organisé un atelier d’écriture autour du livre Les Enfants endormis d’Anthony Passeron à la maison d’arrêt de Fresnes (10 participations sur 4 séances de 2h).

Première séance

  • Animée par deux intervenants, la référente champ social de la Bpi et un comédien.
  • Présentation de la Bpi, du festival, du livre d’Anthony Passeron par la référente champ social.
  • Diffusion d’une courte vidéo de bienvenue réalisée par Anthony Passeron à l’adresse des détenus.
  • Lectures d’extraits du livre par un comédien.

Deuxième séance

  • Animée par un intervenant extérieur, auteur, dessinateur et éditeur, travaillant régulièrement avec la Bpi.
  • Atelier d’écriture reprenant le procédé utilisé par Anthony Passeron dans son livre : écriture autour d’un souvenir collectif et récit personnel. Par exemple « où étiez-vous pendant la coupe du monde, que faisiez-vous, comment avez-vous vécu l’événement ? »

Troisième séance

  • Suite de l’atelier d’écriture. L’intervenant apporte de la documentation en lien avec ce que les participants ont écrit lors de la première séance : articles, images, etc. de manière à compléter le texte avec un autre type de matériau (Passeron joue avec le collage notamment sur ses réseaux sociaux)

Quatrième séance

  • Séance de mise en page, édition du travail fait par les participants, pour qu’ils repartent avec leur production.
  • Restitution des travaux de chacun devant le groupe.
Publication issue d'un atelier d'écriture avec des détenus
Publication collective issue d’un atelier d’écriture réalisé avec des détenus de la prison de Fresnes, en lien avec le festival Effractions.

Site : Médiations spécifiques adressées aux publics du champ social dans le cadre du festival Effractions

Périodicité de l'action :

Ponctuelle, en lien avec la programmation culturelle de la Bpi.

Moyens humains et techniques :

1 bibliothécaire.

2 intervenants extérieurs.

Mise en oeuvre :

Le jour de l’intervention, certains aspects de la vie en détention doivent être anticipés : les téléphones portables et les objets électroniques doivent être déposés dans un casier avant d’entrer dans la zone de détention (il faut donc anticiper de ne pas être joignable pendant le temps de l’intervention), des blocages peuvent perturber les déplacements au sein de la prison, l’appel des détenus participants par les surveillants peut être très long. En d’autres termes, il ne faut pas être à un quart d’heure près lorsqu’on intervient en milieu carcéral.

Une pièce d’identité doit être présentée à l’accueil et est conservée pendant le temps de présence des intervenants. Une alarme portative individuelle est remise aux intervenants. Ces détails rendent les interventions en détention un peu spéciales au début, mais sont finalement peu contraignantes et se fondent vite dans le quotidien.

Résultat et perspective :

En détention, la constitution d’un groupe stable n’est pas toujours garantie. Il y a un risque probable de déperdition des participants au fil des séances : certains peuvent refuser l’atelier, être appelés au parloir, sortir de détention, par exemple. Parfois des participants sont appelés en cours de séance, ce qui peut avoir pour effet de rompre une bonne dynamique.

Par ailleurs, il est assez difficile de mesurer l’impact des interventions. Les participants manifestent généralement leur satisfaction mais nous ne gardons pas de lien avec eux et il est difficile de savoir ce que ça leur a réellement apporté, mise à part un temps de respiration dans leur routine carcérale.

Les projets menés en détention sont toujours des expériences marquantes. Les participants, inscrits volontairement aux ateliers, sont généralement motivés et appliqués. L’ambiance est toujours agréable et joyeuse. Ce sont de bons moments aussi bien pour les participants que pour les intervenants, que ce soit dans le travail fourni ou dans les rapports humains.

Responsable(s) :
  • Camille Delon
    camille.delon@bpi.fr

Budget :

Cachet comédien (250 euros x 1 séance).

Cachet intervenant atelier d’écriture (250 euros x 3 séances).

Les cachets des intervenants ont été partagés entre la Bpi et la maison d’arrêt.

Achat de 10 exemplaires du livre d’Anthony Passeron par la Bpi (250 euros).

Goodies du festival (sacs, affiches, carnets, etc.) offerts par la Bpi.

Ressources jointes :

Publié le 27/04/2024 - CC BY-SA 4.0