Appartient au dossier : Voyage d’étude au Québec

L’Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ)

Lors de notre voyage d’étude, nous avons rencontré Eve Lagacé, directrice de l’Association des bibliothèques publiques du Québec. Une association qui existe depuis 1984 et s’occupe du développement, du rayonnement et du positionnement stratégique des bibliothèques québécoises.

Le paysage des bibliothèques au Québec

Il existe au Québec 1 039 bibliothèques (ou « points de service »), dans lesquelles sont inscrits 30% des Québécois, avec une tendance à la hausse des inscriptions. La fréquentation est elle aussi en hausse constante, avec beaucoup plus de fréquentants que d’abonnés (étudiants, télétravail…).

On distingue au Québec deux principaux types de bibliothèques :

  • les bibliothèques publiques autonomes, dans les villes de plus de 5 000 habitants, que représente l’ABPQ ;
  • les bibliothèques publiques affiliées, dans les villes de moins de 5 000 habitants, qui dépendent de réseau BIBLIO.

Les bibliothèques publiques autonomes sont financées principalement par les municipalités.

Il n’existe pas de loi sur les bibliothèques au Québec, mais celles-ci suivent des lignes directrices communes.

L’organisation du personnel de bibliothèques diffère du système français, tant dans la terminologie que dans le fonctionnement. Il existe trois principaux corps d’emploi :

  • les « préposés » ou « aide-bibliothécaires » ou « commis », qui s’occupent principalement de la circulation des documents ;
  • les « techniciens en documentation », qui s’occupent de catalogage et d’animations ;
  • les bibliothécaires (seules 40% des bibliothèques publiques autonomes ont du personnel bibliothécaire).

Les principales activités de l’ABPQ

Avec ses 8 employés permanents, l’apbq exerce un leadership stratégique pour les bibliothèques de la province, notamment en ce qui concerne leur rayonnement et la collecte statistique.

L’association organise chaque année la semaine des bibliothèques, qui a lieu la dernière semaine d’octobre, afin de mettre en lumière la richesse culturelle que représentent les bibliothèques et de célébrer leur diversité. Un gala des bibliothèques est organisé avec une remise de prix et la certification Biblioqualité. En plus de critères standard d’évaluation (horaires, acquisitions, superficie, etc.) et d’indicateurs de performances comme la fréquentation, les emprunts etc., sont favorisées les bibliothèques qui ont aboli les pénalités de retard (78% de la population québécoise a aujourd’hui accès à une bibliothèque sans pénalités).

Elle propose également aux bibliothèques membres des « programmes », qui ont pour vocation d’accompagner la « litéracie » des publics, par exemple :

  • Trouve-livre : une plateforme dédiée à la découverte d’albums pour les tout-petits avec près de 10 000 références classées par âge et par thématique. Un livre est offert à tous les parents d’enfants de 0 à 1 an.
  • Biblio-santé : un programme de 16 fiches thématiques pour aider à trouver des informations fiables sur des sujets en lien avec la santé (diabète, cancer, vieillissement, proches aidants, etc).
  • Biblio-famille : un programme de formation en ligne et d’activités autour de la litératie familiale.

L’ABPQ publie également chaque année les chiffres clés des bibliothèques (heures d’ouverture, personnels, dépenses d’acquisition, places assises, etc.) avec le « portrait national des bibliothèques publiques québécoises ». Le dernier en date a permis de mettre en lumière une diminution très importante des ressources humaines dans les bibliothèques ces cinq dernières années. Très médiatisés, ces chiffres ont contribué à la défense des moyens alloués aux bibliothèques.

Last but not least, l’APBQ porte une stratégie numérique qui vise à unifier les solutions techniques utilisées dans les bibliothèques de la province afin d’avoir un seul SIGB et à terme une collection mutualisée.

Ainsi, l’ABPQ se rapproche de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF) par certains aspects, comme ses démarches d’advocacy (son plaidoyer pour l’abolition des frais de retard rappelle par exemple la défense de la gratuité par l’ABF). Elle assure par ailleurs, en termes de création de contenus documentaires et pédagogiques ou d’événementiel, des fonctions assurées par d’autres organismes en France, comme le Service du Livre et de la Lecture du ministère de la Culture. Il s’agit dans tous les cas d’une association vivante et structurante, dont on a pu mesurer la présence dans toutes les bibliothèques visitées, à travers la mise en œuvre de ses programmes.

Publié le 06/09/2024 - CC BY-SA 4.0

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