L'autoformation en contextes
Note méthodologique - Bibliographie
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Pourquoi et comment cherche-t-on à apprendre par soi-même aujourd’hui, c’est-à-dire à se former en dehors des filières de transmission traditionnelles (école, université) et à l’écart des dispositifs de formation professionnelle ?
Le programme de recherche lancé par le service « Etudes et recherche », au printemps 2013, visait à mieux connaître ce champ de pratiques et à apporter des données concrètes sur les ressources utilisées par les apprenants - lieux fréquentés, modalités par lesquelles ils accèdent, ou non, à des ressources à distance. Un intérêt tout particulier a été accordé à la place des institutions culturelles dans ces parcours de formation.
L’équipe sélectionnée pour réaliser l’enquête a travaillé sous la responsabilité de Marc Nagels et de Philippe Carré ; plusieurs terrains ont été choisis dans des médiathèques et centres culturels à Paris et en région (Loire- Atlantique et Bas-Rhin) ; 76 entretiens ont été réalisés.
Plusieurs données extraites de l’étude contribuent à nous donner une meilleure connaissance des processus d’autoformation.
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On y apprend, tout d’abord, que les motifs pour se former sont variables, combinant utilité (contrainte professionnelle, besoin d’acquérir une nouvelle compétence) et plaisir (envie de développer un talent ou d’enrichir des savoirs partiels). S’inscrivant en faux contre l’idée que plaisir et utilité s’opposeraient, les auteurs soulignent que ce sont ces deux dimensions de la dynamique d’autoformation, bien souvent présentes ensemble, qui déclenchent l’épisode autotoformatif.
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Apprendre, cependant, exige non seulement une motivation mais également une capacité à se mobiliser régulièrement pour persister dans son projet. Ceci suppose la mise en place de stratégies d’autorégulation qui s’inscrivent ainsi dans une double dynamique de gestion de l’activité de volition. La pratique d’autoformation apparaît, ainsi, comme une activité autorégulée située à l’interface des dispositions personnelles et du contexte dans lequel intervient cette activité.
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Concernant ce contexte précisément, on peut observer que les bibliothèques et médiathèques présentent, pour ceux qui souhaitent se former par eux-mêmes, plusieurs avantages : gratuité, compétence du personnel, accessibilité. Cependant, dans l’ensemble, elles ne sont pas toujours considérées comme des lieux où il est possible de mener un projet d’autoformation lié à la vie professionnelle.
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Enfin, les auteurs soulignent l’apparition d’un modèle de formation « semi-formel », ni formel, ni informel, doté à la fois des attributs de la formation classique (présence de cours organisés) et de l’autoformation informelle (choix des ressources, du cadre et du mode de gestion du processus d’apprentissage). Ce modèle de formation est largement accessible sur les réseaux numériques (Moocs, cours via YouTube), ce qui dessine les contours d’une situation d’apprentissage nouvelle. Nombre d’apprenants s’y réfèrent sans pour autant indiquer qu’ils finaliseront leurs apprentissages via ces réseaux numériques. Un vaste domaine d’investigation reste donc à explorer.
De larges extraits du rapport final de l’étude sont aujourd’hui publiés librement sur le site web de la Bpi.