Ateliers d’écriture dans l’unité de « psychopathologie de l’adolescent »

Public cible : Adolescents - Public empêché

Objectif de l'action :

Les ateliers d’écriture en direction des adolescents en souffrance psychique constituent un espace d’expression et de créativité qui leur permet de  :

  • découvrir l’écriture comme moyen d’expression de création et de communication sous une autre forme que les écrits scolaires
  • s’autoriser à écrire et se sentir légitime dans son expression, s’ouvrir à la littérature comme moyen d’expression de l’individualité
  • s’investir dans un atelier créatif ludique : jeux sur les mots, la langue et l’imaginaire permettant de s’évader du quotidien médical
  • développer la créativité littéraire, contribuer à l’estime de soi par la création individuelle et collective
  • se sentir écouter et être à l’écoute des textes des autres, prendre plaisir à partager
  • rompre l’isolement, apprendre le collectif par la participation à l’écriture de textes collectifs
  • pouvoir se dire, consciemment ou non, mettre des mots sur sa souffrance psychique, son ressenti, au-trement que dans une consultation médicale
  • pour les soignants, entrer en contact avec leurs patients par une alternative créatrice, être en capacité d’écouter ce qui s’exprime dans l’écriture des patients
  • créer des passerelles entre les disciplines artistiques : danse, musique, photo, vidéo…

Description de l'action :

Depuis 2006, notre médiateur Thierry Poré anime un atelier d’écriture dans l’unité de « psychopathologie de l’adolescent » au CHU de Rouen  (1 h 30 une fois par semaine).
Formé à l’animation d’ateliers d’écriture,  il propose un travail d’écriture différent à chaque séance, un travail plus élaboré, sur 3 ou 4 séances, et des ateliers d’écriture collective.

Photographie d'une main d'enfant en train d'écrire
Photographie d’un enfant participant à l’atelier d’écriture © Thierry Poré

Périodicité de l'action :

Une fois par semaine

Moyens humains et techniques :

  • 1 médiateur  intervention 1 h 30 par semaine et une demi-journée minimum par semaine de préparation
  • 1 soignant du CHU de Rouen

Mise en oeuvre :

Le médiateur propose des « consignes » d’écriture ludiques, faisant appel à l’imaginaire ou à base de jeux sur la langue et les mots (anagrammes, acrostiches, zeugma, etc.), l’idée étant de les faire écrire sur autre chose que leur quotidien et leur pathologie (que notre médiateur ne connaît pas et ne souhaite pas connaître).  Cependant, dans leurs écrits, celle-ci transparaît assez souvent. Inconsciemment ou non, ils se livrent et posent des « mots sur leurs maux ». D’où l’importance, qu’à chaque séance, il y ait un « soignant » qui soit présent, étant plus à même de déceler les paroles cachées, pour pouvoir les analyser et les réutiliser dans le processus de soin.
Il propose aussi (au moins une fois dans l’année) un travail de groupe, sur plusieurs séances (6 à 8) avec l’écriture d’un texte de façon collective et participative. Cela  oblige  les participants à travailler ensemble (rompre l’isolement et/ou la « compétition »), à s’écouter et échanger afin que chacun trouve sa place.

Des partenariats peuvent être mis en place avec d’autres intervenants (chorégraphe, auteur, musicien, …). Le but est alors de créer des passerelles entre chaque art.
Par exemple :

  • Écriture d’un conte qui sera ensuite adapté et chorégraphié, pour une captation vidéo
  • Création de personnages fictifs, qui seront ensuite adaptés et dessinés lors de la réalisation d’une BD
  • Sortie collective pour aller voir une pièce de théâtre, puis travail de réécriture sur le texte de la pièce
Enfant gaucher en train d'écrire
Enfant gaucher en train d’écrire © Thierry Poré

Résultat et perspective :

  • Retour quantitatif : 4 à 6 adolescents touchés par semaine ; entre 20 et 30 adolescents différents concernés sur une année.
  • Retour qualitatif : motivation générale des participants pour ces ateliers d’écriture.

L’écriture permet à ces adolescents en souffrance psychique de s’évader, s’amuser, s’exprimer, mettre des mots sur ce qu’ils ont du mal à extérioriser en consultation.
La production d’écrits individuels et collectifs contribuent également à restaurer l’estime de soi.  Ils participent ainsi à des concours et ont remporté, en 2013, le 1er prix du concours de nouvelles du Festival de Rouen du Livre Jeunesse.
Elle aide à la communication entre pairs et avec les soignants.
Elle contribue au processus de soin en permettant le surgissement d’une expression autre sur la souffrance psychique ressentie par les adolescents.

  • Perspectives : 
    • Continuer d’animer cet atelier, qui est maintenant bien ancré dans le programme d’animations de l’unité, permettant des relations de confiance entre bibliothécaire et soignants.
    • Créer de plus en plus de passerelles ou partenariats avec d’autres intervenants et d’autres formes d’art.
    • Essayer de faire plus de lien avec la programmation culturelle du réseau des bibliothèques.
Responsable(s) :
  • Thierry Poré
    Thierry.PORE@rouen.fr

Budget :

Coût financier : Prise en charge du transport et du défraiement d’un intervenant (auteur jeunesse, illustrateur, …) en lien avec notre programmation, quand cela est possible.

Publié le 08/09/2020 - CC BY-SA 4.0