Appartient au dossier : Sciences et bibliothèques

L’AMCSTI, un réseau au service de la culture scientifique

Qu’est-ce que l’Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle (AMCSTI) et quels sont les partenariats possibles avec les bibliothèques ?

Caroline Vilatte est responsable du service médiation avec les publics de l’Institut de recherche pour le développement à Marseille. Elle est aussi secrétaire de AMCSTI. Lors du dernier Congrès de l’ABF, elle a participé à une table ronde sur les partenariats, et a mis en lumière les liens entre les bibliothèques et la culture scientifique, technique et industrielle (CSTI).

Qu’est-ce que l’AMCSTI ?

C’est un réseau national qui réunit des professionnels de la culture scientifique technique et industrielle. Il rassemble environ 270 structures : musées, centres de sciences, planétariums, fondations, organismes de recherche, universités, parcs zoologiques, bibliothèques… Les membres sont très variés, aussi bien en termes de nature de structure, que de taille. La riche diversité des membres de l’AMCSTI est une force qui permet de mailler tout le territoire français et de rayonner à l’échelle nationale ou internationale, mais aussi locale.

Carte du réseau de l’AMCSTI

L’objectif est de fédérer les acteurs en leur proposant des temps de rencontres et d’échanges autour de la culture scientifique, notamment le congrès annuel.

Nous travaillons aussi avec d’autres réseaux, par exemple l’Association des Bibliothécaires de France (ABF) pour faire du lien entre nos activités.

Enfin, nous avons une action de plaidoyer et d’influence auprès des ministères pour mieux intégrer la culture scientifique dans les feuilles de route des stratégies nationales.

Y a-t-il des bibliothèques membres du réseau ?

Des réseaux de médiathèques sont membres de l’AMCSTI, comme le Réseau des médiathèques de Montpellier Méditerranée Métropole. À cela, s’ajoutent la bibliothèque du Musée national d’Histoire naturelle, les centres de culture scientifique qui ont des centres de documentation, et les bibliothèques universitaires des universités membres de l’AMCSTI.

Quels sont les enjeux que partagent les bibliothèques et la culture scientifique ?

La culture scientifique n’est pas réservée à une typologie d’acteurs. Parler de science avec le public, notamment les jeunes, permet d’éveiller l’esprit critique, de lutter contre la désinformation. Cela rejoint les missions des bibliothèques.

Par ailleurs, les acteurs de la culture scientifique et les bibliothèques touchent les mêmes publics : les familles, les jeunes, le milieu rural ou les publics empêchés ou éloignés de la culture.

Ils disposent aussi d’outils de médiation communs, comme le livre, mais aussi de supports numériques comme les podcasts ou les vidéos.

Les ponts sont multiples, à la fois en termes de missions, de sujets, de publics, de dispositifs pour aller à la rencontre des publics.

Pouvez-vous nous parler d’initiatives ou de dispositifs de médiation qui ont été mis en place en bibliothèque ?

En Auvergne, astu’science propose beaucoup d’actions en collaboration avec les bibliothèques. L’association accompagne par exemple les bibliothécaires dans l’adaptation d’expositions des expositions ou le montage de projets numériques.

Scientilivre, en région montpelliéraine, est un festival qui réunit des acteurs de la recherche, de la culture, des médiathèques, des auteurs et des chercheurs autour des sciences et du livre.

Le Labo – Cambrai est un lieu hybride qui réunit lecture publique, patrimoine écrit et CSTI. Tout est complémentaire. De plus, c’est appuyé par la politique de ville. Les ponts sont non seulement partenariaux mais ils touchent aussi l’essence même de nos métiers.

Formation de l’École de la médiation

Comment le réseau intervient-il pour aider les bibliothèques qui voudraient développer des actions en faveur de la culture scientifique ?

Plusieurs études menées par l’AMCSTI ont montré à quel point la peur du manque de légitimité est un frein aussi bien pour les bibliothèques que pour les acteurs de la culture scientifique. Des deux côtés, il y a besoin de se former.

Depuis plusieurs années, l’AMCSTI propose une formation avec l’École de la médiation. Il s’agit de faire travailler les bibliothécaires et les médiateurs scientifiques ensemble autour de l’esprit critique pour bénéficier des complémentarités de chacun.

Par ailleurs, nous mettons les acteurs en relation. Les acteurs de la CSTI produisent beaucoup d’outils, ce qui est très intéressant pour les bibliothèques. Par exemple, les expositions itinérantes de la Cité des sciences.
Nos membres proposent aussi des outils clés en main comme l’escape game Panique dans la bibliothèque, développé par l’association Délire d’encre, pensé spécifiquement pour être joué en bibliothèque.

La diversité des membres du réseau de l’AMCSTI permet d’avoir une offre riche et de toucher tous les publics. Les bibliothèques quant à elles apportent beaucoup par leur maillage du territoire, extrêmement intéressant pour les acteurs de la culture scientifique qui n’ont pas forcément de lieu pour assurer de la médiation.

Comment rejoindre le réseau ?

Toutes structures partageant nos valeurs de diffusion et de partage de la culture scientifique peuvent déposer une demande d’adhésion – qui est payante et varie selon le nombre de salariés de la structure.
Puis, la structure rejoint le réseau et a accès à ses activités et ses outils. Nous proposons par exemple des webinaires thématiques sur l’inclusion, sur l’évaluation des projets, sur les formes de médiations différentes.

Publié le 12/09/2024 - CC BY-SA 4.0

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