Compte rendu de la réunion du Conseil de coopération du 11 septembre 2020

Le Conseil de coopération s’est réuni le 11 septembre 2020 à la Bpi puis au Ministère de la Culture.

Présents : Justine Dujardin (Bordeaux), Nicolas Galaud (Bordeaux), Bénédicte Jarry (Brest), Mélanie Villenet-Hamel (Clermont-Ferrand), Isabelle Westeel (Grenoble), Arnaud Travade (Lyon), Emmanuel Aziza (Paris), Romain Gaillard (Paris), Laurence Favreau (BDP Val d’Oise), Guillaume de la Taille (RéseauCarel), André-Pierre Syren (Enssib), Cyrille Clavel (ABD), Delphine Henry (Fill),  Jérôme Belmon (SLL), Thierry Claerr (SLL), Marion Loire (SLL), Delphine Quereux-Sbaï (CLL), Christine Carrier (Bpi), Sylvie Bonnel (Bpi), Eléonore Clavreul (Bpi), Jean-Baptiste Vaisman (Bpi), Monique Pujol (Bpi).

Excusés : Juliette Lenoir (Nancy), Emilie Richard (BDP Calvados), Sylvie Puechbroussoux (BDP Cantal), Julien Barlier (Limoges), Pierre Chagny (Marseille), Gilles Gudin de Vallerin (Montpellier), Emmanuelle Minault-Richomme (Reims), Anna Marcuzzi (Strasbourg), Christelle Di Pietro (Toulouse), Catherine Schmit (Troyes), Patricia Rémy (Troyes), Alice Bernard (ABF), Chantal Ferreux (ABF), Malik Diallo (ADBGV), Annie Brigant (Bpi).

Photographie de la réunion du conseil de coopération de la Bpi le 11 septembre 2020
© Bpi

Tour de table

Christine Carrier (Bpi) propose d’ouvrir la réunion du conseil de coopération avec un tour de table détaillé des situations de chaque établissement lors des phases de confinement puis de déconfinement.

Globalement les retours étaient similaires :

Pendant le confinement

Le numérique s’est développé, tant dans la demande (par ex. X 5 pour la vidéo à Grenoble) que dans les pratiques des bibliothécaires, qui ont beaucoup progressé dans la maîtrise des outils de médiation (impact positif). Certaines bibliothèques ont largement ouvert l’accès aux ressources numériques à cette occasion, y compris aux non-inscrits. Toutes n’ont pas refermé ces accès (cf. Grenoble), même si certains éditeurs n’ont pas favorisé l’ouverture.

Le drive a rarement donné pleine satisfaction.

Certaines innovations ont perduré (par ex. à Grenoble, livraison de livres aux familles fragiles et aux Ehpad, avec plein de précautions sanitaires).

Dans beaucoup de bibliothèques, les agents n’étaient pas équipés pour travailler à distance, mais il y a eu de la solidarité et beaucoup d’échanges (parfois informels comme entre bibliothèques d’une agglo sans compétence Culture). A Bordeaux, création d’un padlet pour tous les référents numériques.

A Brest il y a eu de beaux élans de solidarité et les agents ont été volontaires pour aider dans autres services et en Ehpad. Aujourd’hui cela permet d’autres relations avec ces structures et de nouveaux projets (impact positif).

La situation a aussi donné un coup d’accélérateur à certains projets (médiation numérique, prêt de jeux à Brest, réservation de documents en rayon, développement de bibliothèques de rue, travaux sur le bâtiment comme à Bordeaux pour la climatisation).

L’Enssib signale le grand succès du « séminaire Bibliocovid » lancé par Raphaëlle Bats, et indique que cette période a été pour beaucoup de bibliothécaires l’occasion de réfléchir sur leur métier, pour se former ou se perfectionner grâce aux ressources métier en ligne. De son côté la BPI a constaté l’augmentation de la fréquentation du site pro de la BPI (+14% en mars, +33% en avril), beaucoup alimenté durant la période, et qui relayait les initiatives locales, nationales et internationales.

A la Ville de Paris, le Corolab de la médiathèque Duras a été une belle réussite citoyenne (fabrication de visières, masques, … grâce à rachat d’imprimantes 3D et de découpeuses vinyle). Comme partout, les ressources numériques ont rencontré un grand succès (ouverture à tous les gens vivant, travaillant ou étudiant à Paris), alors que le Click & collect a été handicapé par l’obligation de rendez-vous. La quarantaine est compliquée. Ils ont fait beaucoup de hors les murs durant l’été (notamment au parc de la Villette) et aimeraient continuer. Ici aussi le dialogue social se tend et il y a des mini clusters qui apparaissent (ex. F. Sagan). Les horaires d’ouverture sont toujours réduits.

Lors du déconfinement

Remerciements unanimes pour les recommandations, qui ont bien simplifié les discussions avec les tutelles, même si parfois les recommandations sont difficiles à suivre (ex. quarantaine).

Effondrement ou baisse progressive de l’usage des ressources numériques (mais par ex. à Clermont-F., les usages restent supérieurs à la période avant covid).

Maintenant

Plusieurs bibliothèques sont aujourd’hui confrontées à des cas de covid au sein des équipes, ce qui doit être géré avec la médecine du travail pour définir les consignes à appliquer (qui changent parfois beaucoup d’une semaine sur l’autre) et ce qui provoque des tensions dans les plannings de service public, également mis à mal par les gardes d’enfants pour suspicion de covid. Certaines bibliothèques craignent de devoir refermer faute d’agents pour ouvrir.

Grosse pression pour développer le télétravail (certaines communes ont demandé des expérimentations, cf. Toulouse).

Dans beaucoup de bibliothèques, le retour des jeux vidéo est en train de se mettre en place.

Complexité pour établir les jauges des animations, et même le nombre de places assises (ex. à Toulouse : cela a été réduit de moitié au passage en zone rouge).

Plusieurs bibliothèques avaient extrapolé les consignes du spectacle vivant (Paris, Clermont), ce qui a été l’occasion pour Jérôme Belmon de faire une mise au point : sauf pour les bibliothèques qui ont des espaces (auditoriums) classés L, ces consignes du spectacle vivant (intervenant culturel non masqué) ne s’appliquent pas car les bibliothèques sont des ERP de type S.

Certaines bibliothèques commencent à atteindre les jauges de fréquentation maximales  (ex. Lyon), ce qui commence à provoquer des tensions et rend nécessaire des médiations à l’entrée.

A Bordeaux, les tensions avec le public naissent de l’obligation du port du masque même quand on est assis.

La reprise des accueils de classe n’est pas simple : à Bordeaux par ex., l’obligation d’avoir 4 m² par élève fait que 8/10 bibliothèques ne peuvent en faire.

La fréquentation reste faible et très éloignée de la normale (écart un peu moindre sur les prêts).

Christine Carrier présente comment la Bpi a elle aussi traversé la période. Tout d’abord, le CHSCT a voté à l’unanimité la reprise d’activité puis la réouverture. La reprise très progressive avec début juillet la disparition du télétravail exceptionnel et le 6 juillet la réouverture au public. Le choix a été fait de ne pas mettre en quarantaine les documents touchés mais de fournir du gel hydro alcoolique et de distribuer des masques au personnel. De plus, la jauge a été divisée de moitié : 1 000 personnes en simultané, avec un système d’horodatage (assez complexe, surtout au début) et une obligation de s’inscrire, qui s’avère, malgré les aides mises en place, un frein pour certains publics. Dès juillet la Bpi est revenue à des horaires normaux. La fréquentation a grimpé en août et aujourd’hui apparaissent les premiers pics car les universités parisiennes mettent, elles, du temps à rouvrir complètement. Ce sont ainsi actuellement 2 700 personnes/jour qui viennent à la Bpi (avec un horodatage maintenu seulement pour les 3 premières heures). Le site de Balises a lui aussi bien fonctionné, avec la création de nouveaux contenus ainsi qu’une hausse de la fréquentation. Les rencontres en ligne sur rendez-vous ont bien marché aussi et vont être poursuivies avec diffusion en ligne. Les ateliers de conversation FLE basculés en visio pendant les vacances ont assez bien fonctionné également. À ce jour, la reprise des animations est prévue pour début septembre, y compris les accueils de classes hors horaires d’ouverture de la bibliothèque. 

Le SLL a bien insisté sur la différence entre les textes réglementaires (qui s’appliquent à tous et sont obligatoires) et les recommandations. Jérôme Belmon a rappelé les points du décret du 8 juillet (en vigueur jusqu’au 30 octobre et sans doute au-delà), les points non négociables (masques, distances physiques), les quelques dérogations (handicaps, interactions nécessaires entre professionnels et usagers). Il a fait un point sur les négociations en cours, l’état des connaissances qui justifient le maintien des quarantaines et il a expliqué comment étaient élaborées les recommandations (à partir des textes des autres secteurs comme Education nationale ou Petite enfance) ainsi que le circuit de validation (long).

Résultats des enquêtes menées sur l’impact de la crise Covid 19 sur l’offre numérique des bibliothèques territoriales, par Thierry Claerr (SLL)

Thierry Claerr (SLL) a ensuite fait une synthèse des deux enquêtes menées par Laurine Arnould, partie à l’Ecole des Arts décoratifs en mars (enquête flash, 650 réponses) et juin (seulement les BMC, Paris, Strasbourg, les BNR et les BD : 85 réponses) sur l’utilisation des ressources en ligne pendant le confinement et au déconfinement. Elles seront publiées et largement diffusées car au-delà des chiffres les tendances sont intéressantes. Il y en aura une 3e, mais pas avant le printemps 2021. D’autres études menées en parallèle à Bordeaux, Grenoble, Nancy et Strasbourg par Olivier Zerbib ainsi qu’une conduite par un élève-conservateur de l’INET pour l’ABD montrent des tendances similaires.

Cela a permis de confirmer une hausse remarquable des usages, avec une consommation record malgré quelques pannes liées à des surcharges. Et même en juin, les chiffres étaient supérieurs à février 2020, donc la décrue est progressive. Cette augmentation découle d’une communication et d’une médiation accrue, mais aussi de l’augmentation des droits d’accès (résultant de choix politiques comme à Grenoble, mais aussi de négociations avec les éditeurs). Certaines ressources ont même connu une augmentation exponentielle de ses usages avec, par endroits, une hausse de 1 500 % de consultation d’une plateforme de VoD jeunesse.

Les sites les plus plébiscités ont changé entre mars et juin : l’autoformation a le plus progressé au début, puis l’offre jeunesse et les livres numériques (hors PNB et PNB) ont pris les premières places.

L’enquête a permis aussi de mesurer les hausses d’inscriptions aux services numériques, la simplification accrue des modes d’inscription dans de nombreuses bibliothèques. Les constats concernant le mode de financement des surcoûts (à 33% provient d’un abondement de la collectivité, à 55% d’un redéploiement du budget acquisitions et à 51% d’un redéploiement d’autres lignes) ont conduit le SLL a proposer l’aide exceptionnelle aux acquisitions (en 2020, 2021 et 2022) pour éviter que l’achat de livres physiques pâtisse du succès du numérique.

En juin 87 % des bibliothèques interrogées avaient augmenté leur offre numérique, certaines en profitant des offres découvertes gratuites proposées par certains éditeurs. Mais tous les éditeurs n’ont pas été à l’écoute des besoins des bibliothèques.

Les enquêtes ont montré les efforts de médiation déployés par les bibliothèques : création de tutoriels, hotlines pour dépannage informatique et numérique, présentation du patrimoine sur les réseaux sociaux, mise en place de propositions jeunesse.

Elles ont aussi permis d’identifier les freins (financiers, techniques – DRM – et organisationnels – paiement à l’acte, limitation des utilisateurs en simultanée).

En conclusion ces enquêtes ont permis de constater la hausse des demandes et des usages, les bibliothèques ayant su globalement y répondre ; il faut réfléchir aux budgets pour éviter que le développement du numérique se fasse au détriment de l’offre physique (l’aide exceptionnelle est une première réponse), d’autant plus que cette dernière permet aussi de faire vivre les libraires ; cela a confirmé l’importance des discussions avec les éditeurs sur les modèles économiques proposés (même si actuellement les éditeurs sont peu réceptifs car ils ont d’autres soucis et que le numérique représente une petite part de leur CA) : c’est pourquoi il faut que Carel soit fort.

Le ministère de la Culture souhaite ne pas (plus) limiter ses réflexions à PNB, revenir à la table des négociations avec les éditeurs (avec la légitimité d’être resté au sein de la DGMIC), parler en concertation avec Réseau Carel, les associations pro et les CLL.

Parce que le livre numérique est un enjeu et qu’il est le plus susceptible de faire avancer la question, Réseau Carel organisera sa journée du 13 octobre sur ce sujet.

Déclinaison à la bibliothèque d’un budget municipal « sensible au genre », par Bénédicte Jarry (Brest)

Dans une démarche plus globale de la collectivité sur l’égalité Homme/Femme, la BM de Brest a analysé son budget (avec l’aide du cabinet Perfegal et d’un élève INET), en faisant la différence entre les dépenses neutres (fournitures administratives ou produits de ménage), les dépenses susceptibles d’un impact (animations, acquisitions) et les dépenses spécifiques pour lutter contre l’égalité H/F (rares, par ex. les animations sur le sujet : depuis 10 ans ils font une opération annuelle avec la Ligue de l’enseignement), et ils ont analysé les données avec 4 objectifs :

  • Rendre visible les pros (le personnel compte 74% de femmes, qui touchent 74% des rémunérations, mais la répartition par métier est très genrée)
  • S’assurer la participation du public féminin
  • Favoriser la création féminine
  • Sensibiliser le public à la discrimination de genre.

Ils ont regardé :

  • les dépenses d’acquisition (un échantillon de 7% des acquisitions des 6 premiers mois de 2017)
  • les invitations aux intervenants culturels
  • les données des abonnés
  • les données RH

Cela a montré que les acquisitions étaient le reflet de l’édition (55,4 % des auteurs achetés sont des hommes, 37,8 % sont des femmes). Sur 347 événements culturels organisés, 40 % des intervenants sont des femmes, 26 % sont des hommes, 24 % sont des équipes mixtes ; mais les activités sont très genrées (ateliers informatiques faits par des hommes, animations jeunesse faites par des femmes). Seule anomalie : tous les auteurs invités pour des rencontres étaient des hommes. Pour le public, 57 % des abonnés sont des femmes, avec une presque parité pour les jeunes puis une augmentation de la part féminine. On remarque aussi une différence médiathèque centrale (où quasi parité) / bibliothèques de quartier (où sur-représentation féminine : 2/3).

Ce travail de réflexion a permis de mettre en place des indicateurs, d’entreprendre une collecte de données complémentaires et de mettre en place un plan d’action :

  • formation de tout le personnel à ces questions
  • activités d’EAC sur le sujet
  • évolution des outils de communication
  • réflexion sur les modalités d’accueil, voire les horaires (impact possible)
  • questionnements sur la politique d’acquisition (mais le genre doit-il être un critère d’achat ? Cela fait débat)

De nombreux participants ont exprimé leur intérêt pour la démarche présentée, bien qu’ils n’aient souvent que peu réfléchi à la question même si tous les ans leur collectivité les interroge sur le sujet. A l’IFLA il y a de plus en plus de posters sur le sujet du genre, notamment français. La Charte des auteurs organise une journée sur le sujet dans l’édition, avec le cabinet qui a accompagné Brest.

A Strasbourg ils ont un espace sur le genre (rebaptisé De Gouges) mais ils ne se sont jamais posé ces questions. A Paris ils ont une bibliothèque spécialisée sur l’histoire des femmes, mais cela n’exclut pas d’être toujours très vigilants (ex. mauvaise surprise pour la pré-sélection du prix du 1er roman, où il n’y avait que des hommes, ce qui leur a été reproché). A Lyon ils ont utilisé leur baromètre pour savoir si la différence H/F sur les abonnés se retrouvait dans la fréquentation (oui, c’est même plus marqué encore).

A Brest, la dynamique ne concernait pas que la bibliothèque. Ils ont le projet d’inscrire dans les CPO des objectifs sur la programmation culturelle, mais aussi sur la parité dans les CA des structures culturelles, car le constat était le même dans tous les domaines (musées, spectacles vivants) mais cela reste un sujet tabou de revoir la programmation avec ce prisme. Au sein du ministère de la Culture, Agnès Saal aimerait faire bouger les choses mais le bureau de l’ABF est réticent sur le sujet. La FILL va faire un dossier numérique sur le sujet (dans les 6 mois).

Présentation du vademecum « Lire à l’hôpital et en établissement de santé » (MCC-Fill), par Delphine Henry (Fill)

Initié par un petit groupe de travail, comprenant Livre Lecture Bretagne, l’APHP et la Fill, ce projet a reçu le soutien du Ministère de la Culture, en particulier du SLL. A partir d’une convention cadre Culture-Santé et de l’ouvrage Faire vivre la lecture à l’hôpital (qui reste d’actualité), ils ont rassemblé des matériaux utiles et très pratico-pratiques, pour faire des propositions de tous types et pour tous types de bibliothèques ou de structures qui veulent intervenir sur le sujet. Pour ce faire un site collaboratif est en cours de développement tout comme va être imprimé un plaidoyer qui sera largement diffusé.

L’objectif est de sensibiliser les élus et d’outiller les porteurs de projets en illustrant ce qui est dit de façon plus théoriques dans Faire vivre la lecture à l’hôpital : valoriser la lecture auprès des établissements médico-sociaux, montrer que la lecture n’est pas qu’une activité individuelle et que de nombreux dispositifs existent pour la rendre accessible (gros caractères, facile à lire, …), insister sur l’importance d’un partenariat avec sa bibliothèque afin de réduire les coûts et toucher tous les publics.

Dans cet outil, 4 boîtes à outils sont prévues, pour chacune des 4 grandes catégories d’acteurs :

  • association de bénévoles,
  • artistes-auteurs intervenants,
  • établissements publics de Lecture publique
  • établissements de santé.

C’est une démarche pas à pas, avec toutes les questions qu’on peut se poser et pour chaque partie il y a un encart Financements / Ressources / Contacts / Glossaire ainsi qu’une partie Pièges à éviter et Bonnes idées. L’ambition est d’être dans l’illustration avec des exemples concrets d’intiatives et leurs retours d’expérience en vue de mieux sensibiliser les décideurs (directeurs d’établissements de santé et élus).

La présentation officielle aura lieu au congrès de l’ABF 2020, à Dunkerque. Actuellement le seul problème est d’obtenir la validation et le logo de l’ARS (pas de réponse car autres priorités covid), mais de façon militante ils ont décidé de maintenir le calendrier de la publication car c’est l’anniversaire de la première publication de la convention cadre Culture-Santé.

La Bpi y a participé en relayant l’appel à témoignages sur son site Bpi pro, ce qui a permis de recueillir d’autres expériences.

Présentation du rapport d’Eblida  « Vers des financements européens pour les bibliothèques », par Eléonore Clavreul

Eblida faisait au départ surtout un travail de lobbying auprès des instances européennes. Depuis 2 ans qu’elle a un nouveau président, l’association professionnelle a décidé de s’orienter vers une nouvelle action : aider les bibliothèques à accéder aux aides européennes, très difficiles et complexes à décrocher (alors qu’elles sont sous-consommées).

Un premier travail avait déjà été conduit sur l’Agenda 2030 et les objectifs du développement durable.

Publiés récemment de façon séparée, 3 rapports d’EBLIDA ont été réunis en un document unique, une synthèse que la Bpi travaille à traduire.

Eléonore Clavreul est en train de terminer la traduction de la partie sur les fonds européens et comment les bibliothèques peuvent y prétendre, à l’aube d’une nouvelle période 2021-2027.

La Bpi entend relayer ces documents en les diffusant sur le site Bpi pro. De plus, Eblida souhaite organiser des événements pour faire connaître son action et ces opportunités européennes dans différents pays.

Avec le lancement du nouveau programme européen, le moment paraît propice pour identifier les opportunités répondant bien sûr aux objectifs de l’Europe mais aussi des bibliothèques.

Eblida se positionne ainsi désormais comme un centre d’aide pour les bibliothèques qui souhaitent se lancer dans l’aventure. L’association fera des journées d’étude/séminaires dans chaque pays pour expliquer le sujet. Un projet de journée qui ait lieu en France, peut-être accueillie à la Bpi, vers la fin de l’année 2020 est à l’étude : cela devrait être en novembre-décembre 2020 (partenariat BPI, Enssib, ABF).

Un premier exemple est d’ores et déjà disponible de subventions européennes à un projet d’une bibliothèque française, avec l’article publié sur Bpi pro : https://pro.bpi.fr/un-financement-europeen-pour-les-bibliotheques-de-montreuil-est-ensemble/

En France il y a notamment les fonds Feder gérés par les régions, pour lesquels une volonté de simplification des procédures est en cours.

Les bibliothèques de Bordeaux se sont déjà intéressé à ses financements mais sans rien formaliser. Elles disposent même d’un service dédié, au sein de la métropole, pour le montage de dossiers internationaux, dont européens.

Après avoir participé à un projet Erasmus+ avec les musées et l’université, elles sont aujourd’hui intéressées à monter elles-mêmes cette fois-ci un autre projet Erasmus+. En cas de succès, cela fera un exemple supplémentaire à partager.

A Brest, un dossier FEDER avait été fait pour obtenir 1,5 million €. Si le montant était important, cela a représenté énormément de travail : refaire de nombreuses fois le dossier, rassembler les copies de tous les marchés et produire tous les justificatifs demandés.

De plus, dans le cas où d’autres projets n’auraient pas assez avancé, les montants des enveloppes régionales peuvent alors abonder un autre projet, ce qui suppose une nouvelle modification du dossier. Sur le plan financier, il faut être vigilant car les dépenses éligibles sont très contraintes tandis que d’autres ne sont pas couvertes.

A Paris, une aide européenne (30 000 €) avait été obtenue pour monter une exposition virtuelle sur l’Europe du polar. Là aussi, le montage du projet avait été très lourd. Bibliocité avait été sollicité pour monter la participation au projet, qui de plus était un projet universitaire à la base.

A priori des mesures d’assouplissement sont prévues par le nouveau programme.

Coopération

Prochaines dates :

  • Fin novembre 2020 : séminaire sur l’EMI, dans le cadre du travail de la Bpi avec le SLL sur l’EMI. Test d’un dispositif pour un format webinaire.
  • Lancement du comité pro sur lecture et handicap, journée d’étude en 2021 et rencontre dématérialisée d’ici là, à l’automne.
  • Programme Etudes et recherches : 3e volet de l’étude sur l’impact socio-économique des bibliothèques + étude sur le public Musique peut-être pour 2021
  • Echanges pro entre BPI et bibliothèques territoriales : à réinventer en visio, en raison du Covid, au lieu de stages sur place
  • 13 octobre : journée Carel sur le livre numérique
  •  21 janvier 2021 : journée à Toulouse sur l’urgence en bibliothèque et les bibliothèques face à la crise sanitaire
  • Janvier 2021 : journée sur le genre en bibliothèque
  • 30 mars 2021 : journée sur le film documentaire en bibliothèque et les Yeux doc
  • 8-9 avril 2021 : report de la journée « quand les mots manquent » à Rennes
  • Printemps 2021 : journée sur le handicap
  • Juin 2021 : prochaine journée sur l’actualité des bibliothèques en partenariat avec l’Enssib
  • 5 octobre 2021 : journée avec l’ABF sur la citoyenneté dans différents pays

Points divers

L’Enssib signale la publication de 6 enquêtes du service Etudes & recherche ainsi que des ressources aux Presses de l’Enssib sur la thématique de l’EMI.

Le 25 septembre, l’Enssib organisera d’ailleurs la Rencontre académique Education aux médias et à l’information.

Le SLL se propose d’accueillir le prochain conseil de la Coopération de janvier 2021 toute la journée en salle André Malraux.

Publié le 24/11/2020 - CC BY-SA 4.0

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