Présentation du dispositif d’ouverture Open +
par Olivia Birou, directrice de la lecture publique de la communauté d’agglomération Val Parisis

Olivia Birou a présenté au Conseil de coopération la mise en œuvre du dispositif Open +, permettant d’ouvrir sans personnel, dans le réseau de lecture publique de Val Parisis.

Le contexte

Val Parisis est la plus grande communauté d’agglomération du Val d’Oise en termes d’habitants. Elle comprend 15 communes dont 8 ont choisi de transférer leur médiathèque à la communauté d’agglomération, les autres restant communales.

Le réseau comporte 9 médiathèques, de tailles très variables, et 1 bibliobus.

À partir de 2018, un projet d’extension des horaires d’ouverture a été mis en place et toutes les bibliothèques ont fait beaucoup d’efforts en ce sens, pour atteindre la moyenne nationale de 33 heures (excepté pour les plus petites bibliothèques). Le mercredi est maintenant une journée continue dans toutes les bibliothèques.

En parallèle, le dispositif Open +, porté par Bibliotheca, qui a développé ce système à partir de 2004, a été proposé aux élus, au président de la communauté d’agglomération et à la directrice de la culture.

Phase de tests et bilan provisoire

Quatre bibliothèques étaient pressenties au départ, deux ont finalement été choisies pour expérimenter ce dispositif : celles de Cormeilles-en-Parisis (bibliothèque très moderne de 5800 m²) et d’Ermont (bibliothèque datant de 1983, nécessitant beaucoup plus de travaux pour l’automatisation).

En amont, suite à la phase d’extension des horaires avec le personnel, une phase d’implication collective de la direction et des équipes a été mise en place, notamment sur les questions de bâtiments et de services techniques.

L’expérimentation devait commencer en juillet 2023 mais a été reportée, à cause des révoltes urbaines de l’été 2023, pour être lancée officiellement le 4 octobre 2023, avec une ouverture tous les jours jusqu’à 22h à Cormeilles et jusqu’à 20h à Ermont.

Le coût pour ces deux sites a été de 32 000 euros (un des deux sites a été « offert » en tant que projet pilote pour Bibliotheca). À ce coût s’ajoutent des frais techniques et informatiques (caméras, réseaux, etc).

Sur les 8 mois d’ouverture Open +, une hausse de 8% de la fréquentation a été constatée.

12% de la fréquentation de la bibliothèque d’Ermont se fait dans le cadre d’Open + et 14% à Cormeilles. Le nombre de prêts Open + est de 17 000, pour un total hors Open + de 240 000.

Les jours les plus fréquentés sont les lundis et les après-midis, puis les dimanches et les soirées (même s’il n’y a plus grand monde après 20h).

En termes de sécurité, il y a eu peu de dégradations. Un ordinateur a été endommagé, par des enfants qui n’étaient pas surveillés par l’adulte qui les accompagnait. Quelques usages abusifs ont été constatés à Cormeilles pendant les révisions, avec des jeunes de villes avoisinantes qui ont perturbé les révisions (grignotage, vapotage, mobilier déplacé, utilisation du micro…) Dans les deux cas, un mail a été envoyé à tous les inscrits Open + et une demande de passage de la police a été faite.

Des questions en suspens

Un certain nombre d’entrées non badgées a été constaté (des personnes qui s’engouffrent dans la bibliothèque avec le badgeage de quelqu’un d’autre et ne s’en rendent pas forcément compte). Cette question est difficilement soluble, même avec un sas à l’entrée.

Cette première expérimentation n’a pas été vécue comme une brèche dans le discours tenu aux élus, qu’une bibliothèque a besoin de bibliothécaires pour fonctionner. Il a été répété et compris qu’il ne s’agit pas du tout du même service, mais bien d’un service supplémentaire.

Des réunions en amont ont été nécessaires pour communiquer auprès des équipes, qui se posaient surtout des questions d’ordre sécuritaire.

Dans la loi sur les bibliothèques de 2021, il est écrit que l’entrée dans les bibliothèques doit être libre. À priori, Open + ne contrevient pas à la loi dans la mesure où il s’agit d’un service complémentaire à l’ouverture habituelle, mais il faudrait vérifier ce point plus avant.

Se posent aussi la question du système de sécurité incendie, et du coût élevé d’installation de caméras.

Val Parisis et la commune d’Albert dans la Somme sont pour l’instant les deux seules à expérimenter ce dispositif, mais d’autres villes y réfléchissent.

Publié le 09/09/2024 - CC BY-SA 4.0

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