« Les études et recherche à la Bpi », in Bulletin Bpi, n° 16, janvier-février-mars 2006, p. 22.
Françoise Gaudet, 2006

Un pied dans le monde des bibliothèques, un pied dans l’univers de la recherche! Le service Études et recherche (SER) de la Bibliothèque publique d’information occupe une place originale dans le domaine des études sociologiques depuis sa création, en 1976. 

Les études et recherche à la Bpi

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C’est en effet juste avant l’ouverture du Centre Pompidou que le fondateur de la Bpi, Jean-Pierre Seguin, eut l’idée d’implanter cette cellule de sociologie dans la bibliothèque. Il s’agissait alors, raconte-t-il dans ses mémoires, « d’observer, au moment même où il se manifestait, l’événement que pouvait constituer pour l’histoire de la communication l’ouverture d’une « médiathèque » de conception si nouvelle1« .1« .

L’événement était bien au rendez-vous, et les sociologues qui se sont succédés au SER ont pu étudier dans la durée le véritable phénomène de masse que représente la fréquentation de la Bpi. Depuis 1977, les profils, les pratiques et les attentes des visiteurs font l’objet d’études régulières, qui permettent à la bibliothèque de mieux connaître son public, de mesurer le succès des collections et des services proposés aux usagers, et d’ajuster son offre en conséquence. Diverses techniques sont mises en
oeuvre par les deux sociologues et les deux chargées d’évaluation qui travaillent dans le service: sondages, enquêtes par entretiens, analyse de statistiques… le SER a plusieurs cordes à son arc pour mesurer l’impact social de l’établissement, mais il ne limite pas son territoire d’enquête à la seule Bpi. En dehors des études appliquées, ciblées sur la bibliothèque, il mène des recherches plus générales et fondamentales sur la lecture et les pratiques culturelles qui lui sont associées: il s’intéresse par exemple aux nouveaux modes de lecture qui émergent avec l’apparition d’Internet.
oeuvre par les deux sociologues et les deux chargées d’évaluation qui travaillent dans le service: sondages, enquêtes par entretiens, analyse de statistiques… le SER a plusieurs cordes à son arc pour mesurer l’impact social de l’établissement, mais il ne limite pas son territoire d’enquête à la seule Bpi. En dehors des études appliquées, ciblées sur la bibliothèque, il mène des recherches plus générales et fondamentales sur la lecture et les pratiques culturelles qui lui sont associées: il s’intéresse par exemple aux nouveaux modes de lecture qui émergent avec l’apparition d’Internet.

Certaines de ces études sont réalisées en interne par les sociologues attachés au service. D’autres sont prises en charge par des équipes de chercheurs extérieurs dans le cadre de programmes de recherche que le SER lance à la demande de la direction du Livre et de la Lecture (ministère de la Culture et de la communication). Le SER assure le pilotage scientifique et administratif de ces projets, jouant un rôle qui s’apparente à celui de directeur scientifique d’ouvrage ou d’organisateur de colloque. Il intervient à toutes les étapes du processus, tout d’abord en proposant des objets d’études originaux, spécifiques aux bibliothèques et qui ne font pas normalement en France l’objet de recherches académiques. Il apporte sa caution scientifique en validant les différentes phases de la recherche. Enfin, il participe activement à la mise au point définitive du manuscrit : les résultats de ces études sont en effet publiés dans la collection Études et recherche, aux éditions de la Bibliothèque publique d’information.

La collection compte actuellement une trentaine de titres, qui pour certains sont devenus des classiques2. L’éventail des dernières parutions donne une idée du champ d’activité du SER: études sur les publics des bibliothèques (Des jeunes et des bibliothèques: trois études sur les sociabilités juvéniles) ; études sur la lecture médiatisée par l’ordinateur (L’Outre-lecture : manipuler, (s’) approprier, interpréter le web) ; études sur le lectorat spécifiques, amateurs de roman policier (Lire le noir : enquête sur les lecteurs de roman policier) ou lecteurs d’ouvrages d’ésotérisme (à paraître début 2006). D’autres études sont en cours. Le SER s’est notamment vu confier par le ministère en 2005 le pilotage d’une enquête qualitative et quantitative de grande ampleur, afin de mesurer et d’analyser les évolutions constatées dans la fréquentation des bibliothèques publiques françaises. 2. L’éventail des dernières parutions donne une idée du champ d’activité du SER: études sur les publics des bibliothèques (Des jeunes et des bibliothèques: trois études sur les sociabilités juvéniles) ; études sur la lecture médiatisée par l’ordinateur (L’Outre-lecture : manipuler, (s’) approprier, interpréter le web) ; études sur le lectorat spécifiques, amateurs de roman policier (Lire le noir : enquête sur les lecteurs de roman policier) ou lecteurs d’ouvrages d’ésotérisme (à paraître début 2006). D’autres études sont en cours. Le SER s’est notamment vu confier par le ministère en 2005 le pilotage d’une enquête qualitative et quantitative de grande ampleur, afin de mesurer et d’analyser les évolutions constatées dans la fréquentation des bibliothèques publiques françaises. 

Ces études se développent aujourd’hui dans un contexte paradoxal : recul généralisé de l’investissement dans la lecture de livres, « baisse d’intensité de la foi en la culture littéraire et artistique 3 », mais aussi retour à l’écrit (courrier électronique, blogs…). Sous l’effet de la numérisation des textes et de leur mise en réseau, la sociologie de la lecture et des bibliothèques intègre de nouveaux objets d’étude et s’ouvre à des thématiques qui relevaient jusqu’ici plutôt de la sociologie des sciences et des techniques, ou de l’ergonomie. La Bpi dispose de multiples compétences internes : bibliothécaires, sociologues, informaticiens… Dans un contexte technologique et social instable, où les rapports entre les hommes, les machines et l’environnement documentaire se renouvellent constamment, la conjugaison de ces diverses formes d’expertise s’affirme comme une nécessité, à tout le moins comme une opportunité à saisir pour faire face aux nouveaux défis auxquels sont confrontées les bibliothèques.3 », mais aussi retour à l’écrit (courrier électronique, blogs…). Sous l’effet de la numérisation des textes et de leur mise en réseau, la sociologie de la lecture et des bibliothèques intègre de nouveaux objets d’étude et s’ouvre à des thématiques qui relevaient jusqu’ici plutôt de la sociologie des sciences et des techniques, ou de l’ergonomie. La Bpi dispose de multiples compétences internes : bibliothécaires, sociologues, informaticiens… Dans un contexte technologique et social instable, où les rapports entre les hommes, les machines et l’environnement documentaire se renouvellent constamment, la conjugaison de ces diverses formes d’expertise s’affirme comme une nécessité, à tout le moins comme une opportunité à saisir pour faire face aux nouveaux défis auxquels sont confrontées les bibliothèques.

Françoise Gaudet
Service Études et recherche
Service Études et recherche

Notes
1 Jean-Pierre Seguin, Comment est née la Bpi, Bibliothèque publique d’information/Centre Pompidou, 1987, p. 103.
Toutes les références de cette collection sont consultables sur le site de la Bpi : http://www.bpi.fr 
3 B. Lahire, La Culture des individus : dissonances culturelles et distinction de soi, La Découverte, 2004. © BpiNotes
1 Jean-Pierre Seguin, Comment est née la Bpi, Bibliothèque publique d’information/Centre Pompidou, 1987, p. 103.
Toutes les références de cette collection sont consultables sur le site de la Bpi : http://www.bpi.fr 
3 B. Lahire, La Culture des individus : dissonances culturelles et distinction de soi, La Découverte, 2004. © Bpi

 

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Publié le 30/09/2014

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