Musique et décolonisation

Public cible : Adolescents

Objectif de l'action :

  • Enrichir la culture musicale des élèves en donnant des repères
  • Comprendre le contexte socio-culturel, historique, géographique et politique dans lequel un courant musical s’inscrit
  • Découvrir les différentes formes d’engagement concernant la décolonisation aux travers de chansons
  • Rencontrer un artiste
  • Écouter de la musique en live

    Photographies de Joséphine Baker en noir et blanc et de Beyoncé en couleurs, toutes deux chantant
    De 1926 à 2006, des liens musicaux

Description de l'action :

Les parcours Culture proposés par les bibliothèques de Montreuil ont pour objectif d’explorer un sujet musical en le re-situant dans son contexte socio-culturel et historique. Ces conférences musicales allient extraits musicaux et vidéos et sont pour certaines accompagnées de la rencontre d’un artiste. Outre le thème “Musique et décolonisation”, les thèmes “Hip hop et street art” et “Amérique des années 1930” sont proposés.
Le cycle “Musiques et décolonisation” ici détaillé propose un parcours musical qui s’attache plus particulièrement à la musique ouest-africaine moderne des années 1960 à aujourd’hui, afin de définir un concept d’Atlantique noir, où les influences musicales circulent entre diasporas.

Périodicité de l'action :

Annuelle

Moyens humains et techniques :

  • Classes de collège ou lycée (de la 4e à la 1re, selon les années) et leurs professeurs (histoire, musique, anglais, français, selon les volontés)
  • Musicien-ne dont l’oeuvre est liée aux mouvements de décolonisation : Malan Mané, puis Rocé, puis Blick Bassy.

Mise en oeuvre :

Le parcours se déroule en deux séances de 2h.

  • La première est consacrée à une conférence musicale, au sein de l’établissement scolaire, animée par un discothécaire. Elle explique aux élèves les phénomènes musicaux africains que sont le high life ghanéen, la rumba congolaise et les orchestres mandingues nationalisés du Mali et de la Guinée ; puis elle présente trois figures majeures d’artistes engagés pour la décolonisation : Miriam Makeba, Fela Kuti et Bob Marley. Ce découpage en deux parties permet également de montrer aux élèves les convergences entre mouvements de décolonisation en Afrique et mouvements de défense des droits civiques aux Etats-Unis, et l’universalité de valeurs telles que l’anticolonialisme ou l’antiracisme.

Tout au long du parcours, un lien est fait entre les musiques présentées et les musiques actuellement écoutées par les jeunes, telles que l’afrobeats ou l’afro trap.

  • La deuxième séance permet de rencontrer un artiste en lien avec le sujet. Les premières années du projet, une rencontre avec Malan Mané, ancien chanteur du Super Mama Djombo, célèbre groupe de Guinée-Bissau des années 1970, était proposée. Puis les élèves ont rencontré le rappeur Rocé, qui a réalisé une anthologie de voix de luttes (1969-1988) pour une grande partie consacrée à la décolonisation. En 2019-2020, ils rencontrent le chanteur et guitariste Blick Bassy. Ce dernier a consacré son dernier album, 1958, à la mémoire bafouée du leader politique et martyr de l’indépendance du Cameroun, Ruben Um Nyobè. Ces trois artistes reviennent, lors de leur intervention, sur leur parcours de musicien, parfois migratoire, et montrent pourquoi il est important à leurs yeux que les jeunes générations africaines se réapproprient leurs histoires.

Photographie d'une rencontre entre un classe et Manan Malé © Bibliothèques de Montreuil
Rencontre entre un classe et Manan Malé © Bibliothèques de Montreuil

Résultat et perspective :

Résultats :
Le projet a été mené dans plusieurs établissements scolaires, à différents niveaux (de la 4e à la 1re). Les élèves sont toujours plus impliqués s’ils ont été bien préparés par leurs professeurs en amont.
La conférence musicale est appréciée et les élèves sont intéressés par la musique. L’anthologie de Rocé est un bon moyen pour aborder la décolonisation dans différentes régions du monde. La rencontre avec Malan Mané a toujours été forte.
Points de vigilance :
Les collégiens peuvent se montrer distraits lors de la rencontre avec un artiste. Il faut donc veiller à ne pas prolonger celle-ci, ou alors à la séquencer afin de maintenir le niveau d’attention.
De manière générale, la collaboration avec les enseignants peut être complexe, notamment en termes de calendrier.

Responsable(s) :
  • Yannis Ruel
    Discothécaire
    yannis.ruel@est-ensemble.fr

Budget :

Rémunération du musicien : environ 300€ par intervention, en moyenne Projet soutenu par l’Union européenne. Des subventions ont été demandées, en 2019-2020, auprès de la Saison culturelle Africa 2020.

Publié le 19/06/2020 - CC BY-SA 4.0