Atelier « Écrire le cinéma documentaire »

Objectif de l'action :

S’approprier des clés de narration propres au cinéma documentaire à travers le jeu (observation, écriture collective) et la rédaction individuelle d’une séquence de scénario de film documentaire.

Description de l'action :

Il s’agit d’un atelier d’écriture ludique d’une durée de 3h pour 10 participant·es, proposé par les bibliothécaires. Après avoir activé leur regard documentaire à travers un jeu d’observation, les participante·s s’essayent à la pratique écrite scénaristique pour mettre en forme le réel environnant de l’espace de la bibliothèque.

Déroulé détaillé de l’atelier en 4 temps :

• Brève introduction avec quelques clés théoriques sur le cinéma documentaire et son écriture. Un livret est distribué aux participant·es lors d’un atelier à la médiathèque Hélène Berr (Paris, 12e).
• Jeu collectif d’observation et d’écriture pour appréhender les notions de point de vue et de sujet documentaire (de l’envie/idée à la thèse du film) : cette étape constitue l’échauffement. Un premier exercice collectif pour activer les réflexes d’observation et expérimenter cette fameuse notion de point de vue d’auteur·e : chacun·e repère dans l’espace une situation, un ou des personnages, et installe le début d’un récit documentaire (2 ou 3 phrases en 3 minutes). À la manière d’un cadavre exquis, chacun·e passe sa copie à sa voisine ou son voisin et doit ensuite poursuivre le récit récupéré en essayant de s’emparer du point de vue d’auteur·e amorcé dans ces premières phrases. L’exercice peut être renouvelé en 3 « séquences » afin de voir une histoire émerger. Si le temps le permet, on peut en lire quelques-uns à voix haute pour souligner la diversité des points de vue dans un même environnement : autant de portes d’entrée dans la bibliothèque, de perceptions documentaires de la place de la bibliothèque dans la vie des gens, autant de petits drames quotidiens qui rythment les journées des rayonnages de livres.
• Rédaction individuelle pour se saisir du réel alentour et trouver son sujet : proposer une vingtaine de minutes de déambulation libre dans toute la médiathèque pour se mettre en situation de « repérages ». Après quoi, chacun·e peut se lancer dans la rédaction individuelle d’une séquence observée, avec l’ébauche (facultatif à ce stade) d’un propos documentaire. Accorder 40 minutes à la rédaction durant lesquelles les bibliothécaires se tiennent disponibles pour aider individuellement les participant·es si nécessaire.
• Restitution : les participant·es qui le souhaitent lisent à voix haute leur projet, partagent leurs questionnements, argumentent. Les bibliothécaires et les autres participant·es peuvent faire des retours pour poursuivre la réflexion. Ces échanges sont bien souvent l’endroit où le propos documentaire devient tangible. Tout·es ne souhaitent pas forcément partager leur ébauche de texte (timidité, récit intime, etc.) mais il faut bien prévoir 30 à 45 minutes pour que tout le monde soit libre de s’exprimer sans frustration.

Périodicité de l'action :

Séance ponctuelle d’une durée de 3h en bibliothèque ouverte, à relier éventuellement à la projection d’un film documentaire dans la semaine ou les jours qui suivent. Cet atelier peut tout à fait s’inscrire dans la programmation du Prix du public Les yeux doc, ou encore du Mois du Doc.

---

Moyens humains et techniques :

Cet atelier peut être animé par les bibliothécaires (vidéothécaires ou non), idéalement à deux. Côté matériel, il suffit d’une installation d’assises en cercle (fauteuils/chaises) au cœur des collections et espaces vivants en bibliothèque ouverte. La présence des autres usager·ères de la bibliothèque est nécessaire pour nourrir le regard et les récits des participant·es. Évidemment, prévoir du papier, des stylos et des supports pour écrire. Le café, le thé et autres petits gâteaux fournissent un carburant précieux.

---

Résultat et perspective :

Retours très enthousiastes du public qui reste volontiers après les séances pour poursuivre les échanges sur les restitutions ou encore poser des questions concernant des projets documentaires personnels.

Du point de vue des bibliothécaires, ces ateliers offrent un rapport différent avec le public de la médiathèque en proposant aux usager·ères de s’emparer du lieu, de le voir non plus comme une institution mais comme un vivier de récits.

Ces ateliers constituent également un bon moyen de désacraliser l’objet film documentaire, de le rendre ludique, personnel et de partager des références de films.