Atelier de bibliothérapie

Objectif de l'action :

Inscrits dans le programme de l’action culturelle des bibliothèques de Bordeaux, les ateliers de bibliothérapie sont conçus comme une manière d’ouvrir des espaces de rencontre et de dialogue entre les participant·es, à partir de différents supports dont le livre est le principal.

L’atelier de bibliothérapie a pour vocation de permettre un « mieux-être » de la personne. Il favorise l’introspection et l’expression de soi. À partir d’un choix de textes, chaque participant·e partage ses impressions, ouvre une discussion, se livre sur ce qui fait écho à sa propre histoire. Le temps d’échange se prolonge par un temps créatif.

Ce partage mutuel de la littérature permet également à certaines personnes de renouer avec la lecture.

Enfin, l’atelier peut être tout simplement un moyen de passer un bon moment à la bibliothèque, de se changer les idées, de s’autoriser à rêver, de créer du lien avec d’autres.

Description de l'action :

Les outils présentés ne sont pas exhaustifs. D’autres formes et pratiques de bibliothérapie existent.

Cet atelier dure 2h pour dix personnes environ (12 maximum) / 1h30 pour les seniors.
Le cadre doit être propice à l’écoute, respecter la confidentialité et la parole de chacun.

Dispositif

– Sélection d’ouvrages thématiques : fictions (littérature, poésie), documentaires, bandes-dessinées, albums, livres tactiles. Jeux à base d’expériences sensorielles (olfactif, gestuel, goût, ouïe). Possibilité d’utilisation de sons, de chansons, de musique.
– La séance est cadrée dans le temps avec un début et une fin, suivant un déroulé établi à l’avance. L’atelier prend une forme différente selon le public auquel il s’adresse et le lieu dans lequel il se déroule.
– La·le médiateur·rice a pour mission de veiller au bon déroulé de la séance dans le respect de l’expression de chacun. Iel prend soin qu’il n’y ait ni interprétation ni jugement lors des échanges. Il est important de réguler la prise de parole au sein du groupe, éviter qu’un·e participant·e monopolise la discussion ou stimuler une personne silencieuse qui n’ose s’exprimer. Si une situation déborde ou devient difficile, on peut envisager de faire une courte pause, prendre une minute de silence et de réflexion, avant de passer à la séquence suivante. Il est recommandé de rédiger un bref bilan à la fin de la séance.
– Les participant·es peuvent venir à l’atelier avec un élément personnel (objet, texte, etc.) en lien avec le thème.

Déroulé de la séance

Temps d’accueil et de présentation de soi.

– Exposer en quelques mots ce qu’est la bibliothérapie.
– Présenter le cadre et préciser qu’il ne s’agit pas d’une séance de thérapie collective.
– Possibilité d’introduire l’atelier par la lecture d’un texte par la·le médiateur·rice.
– Se présenter ou exprimer son ressenti à partir d’un jeu de cartes (comme celles du jeu de société Dixit), de photographies, d’un imagier, etc.
– Commencer ou finir la séance par une sieste contée.

Temps de lecture et de partage de textes.

– Courts textes à tirer au sort : versets, citations, etc.
– Lecture des textes silencieusement et/ou à voix haute.
– Chacun est invité à rebondir sur les mots, les expressions qui le touchent.
– Proposition d’une lecture collective à voix haute à tour de rôle.
– Lectures accompagnées de stimulis sensitifs.

Temps de réalisation artistique.

La séquence créative se décline en fonction des participant·es, du thème, de la·le médiateur·rice de l’atelier : exercices d’écriture, collages, créations en papier…

Temps de clôture de la séance.

– Lecture d’un texte par la·le médiateur·rice.
– Donner aux participant·es un poème, une citation, une proposition d’écriture à ramener chez soi.
– Possibilité d’emprunt des livres de la sélection, conseils de lecture.

Périodicité de l'action :

Les ateliers de bibliothérapie sont bimestriels. Ils se déploient dans et hors les murs : le samedi de 15h à 17h, à la bibliothèque sur inscription, le samedi de 10h30 à 12h30 à La Manuco, un « Point bibli » situé au cœur d’un bâtiment voué à l’économie sociale et solidaire.

Les ateliers sont également expérimentés dans une résidence pour personnes âgées de la commune. Un projet est en cours dans un foyer maternel qui accueille des femmes seules et isolées.

---

Moyens humains et techniques :

Une personne pour animer l’atelier. Il est nécessaire de prendre en compte le temps de préparation de l’atelier en amont : trouver le fil conducteur, imaginer les différentes séquences, trouver les extraits littéraires adéquats, prévoir l’activité artistique qui correspondra le mieux au thème et au public cible.

Un lieu bien éclairé, sans distraction, ni bruits, dans la mesure du possible. Si ce n’est pas le cas, il est nécessaire de s’adapter et de faire en sorte de créer un espace agréable et sécurisant.

---

Mise en oeuvre :

Le premier atelier de bibliothérapie a été organisé à l’occasion de la Nuit de la lecture 2023, sur le thème « De la peur au courage ». Un deuxième a été élaboré dans le cadre de la Fabrique du citoyen, temps fort de la programmation des bibliothèques de Bordeaux, autour du thème « Ralentir ». D’autres sujets sont venus compléter ces premières approches : « Nourritures d’enfance », « Les lieux de notre enfance, de notre vie », « De mémoire en mémoire », le voyage ou le jardin, ainsi que des séances plus ludiques comme « Et si on riait… ? » .

---

Résultat et perspective :

Les ateliers de bibliothérapie ont permis de fidéliser le public dans la durée. De nouvelles personnes s’inscrivent à chaque proposition. L’âge des participant·es est varié, de 21 à 85 ans, plutôt féminin en bibliothèque et mixte en résidence seniors. Le nombre de participant·es oscille entre 8 et 12 par séance, selon les saisons, les thèmes, les horaires. Les retours sur l’atelier sont positifs, certains participant·es témoignent avoir été très ému·es lors de la séance.

Proposer un atelier de bibliothérapie auprès de personnes éloignées du livre et de la lecture permet d’ouvrir à la lecture autrement, à partir de lecture à voix haute, de photos, d’éléments personnels par le biais de la réalisation artistique. Les thèmes peuvent être sélectionnés et adaptés en fonction des groupes, élaborés en lien avec les partenaires qui connaissent leurs bénéficiaires. La pratique auprès de groupes dits « captifs », comme les personnes âgées, les mères seules et isolées d’un foyer maternel, des détenus, de jeunes adolescents, des personnes en situation de grande précarité, est bénéfique en ce qu’elle permet de faire relation autrement. Des rendez-vous réguliers ponctués dans le temps permettent de mieux appréhender les personnes et leurs besoins.