Bibliothèques publiques et coupes budgétaires : qui veut gagner des millions ?
par Nathalie Gerbault

Le sujet des coupes budgétaires affecte les bibliothèques de tous les pays sans distinction. Le congrès de l’IFLA 2023 a été l’occasion de réfléchir à des ébauches de solutions.

L’IFLACamp est une « non-conférence » organisée par le groupe des nouveaux professionnels de l’IFLA. Les sujets ne sont pas déterminés à l’avance mais décidés par les participants. L’une des questions soulevée cette année à Rotterdam est celle des coupes budgétaires auxquelles les bibliothèques sont toutes confrontées un jour ou l’autre. En effet, comment financer les collections, les animations ou le matériel quand les caisses sont vides ?

Voici deux propositions pour contribuer à l’enrichissement de nos bibliothèques : le plaidoyer (advocacy) auprès des élus et les partenariats interservices.

L’advocacy : gouverner, c’est prévoir

Le plaidoyer peut passer par l’organisation de réunions d’information auprès des élus mais aussi par une attention régulière à leurs préoccupations. Ainsi, les bibliothèques peuvent-elles faire valoir les convergences entre leurs missions et les priorités politiques. C’est primordial, en particulier concernant le rôle social des bibliothèques : elles accueillent tous les publics, favorisent l’inclusion, l’accessibilité et contribuent à la paix sociale, au bien-être et à l’éducation citoyenne. Un travail constant est nécessaire pour démontrer que les bibliothécaires ne sont pas des mémères/pépères qui font « chut ! » : les stéréotypes ont la vie dure mais les outils pour les combattre existent.

« Partnership is the new rich » : aller chercher des sous ailleurs

Les partenariats interservices ont tout du cercle vertueux. Pour en créer au sein d’une commune, d’une agglomération ou d’une communauté de communes, c’est simple. Il faut d’abord repérer les services plus riches que les bibliothèques (c’est-à-dire tous les autres ?), les rencontrer, imaginer ensemble un projet fou et le présenter aux élus. À plusieurs, on a plus de chances que le projet soit validé.

De nombreux partenariats de ce genre ont permis des financements de collections (par exemple avec les services sociaux), de conférences (avec les services biodiversité) ou d’expositions (avec les services environnement). Cela peut aussi prendre des formes non financières. On peut par exemple inviter des agents de collecte à témoigner de leurs missions (services de gestion, valorisation des déchets) lors d’accueils de classe, ou créer du mobilier en matériaux recyclés en partenariat avec un chantier d’insertion ou une ressourcerie

De nombreux dispositifs extérieurs existent mais on oublie parfois ces financements « en circuit court » – moins chronophages et plus faciles à mettre en place.

Nathalie Gerbault coordonne le réseau des bibliothèques de la Communauté de Communes des Bertranges dans le cadre d’un Contrat Territoire Lecture soutenu par la DRAC Bourgogne Franche Comté et la Bibliothèque Départementale de la Nièvre. Elle a bénéficié d’une bourse conjointe du Cfibd et de la Bpi pour assister au congrès de l’IFLA 2023.

Publié le 25/08/2023 - CC BY-SA 4.0

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