L’accessibilité, critère majeur d’évaluation de nos prochains appels d’offre

Les interventions des bibliothécaires des médiathèques Per Jakez Hélias, de la Canopée et Marguerite Duras ont été très pertinentes pour rendre compte des difficultés sur l’accessibilité numérique auxquelles les publics Dys, sourds et malvoyants peuvent faire face en bibliothèques.

Pour le service autoformation de la Bpi, dont l’un des objectifs est de rendre les ressources numériques d’autoformation accessibles à toutes et tous, les questions de l’accessibilité et de l’inclusion numérique sont un vrai enjeu.

De plus en plus d’éditeurs avec qui nous travaillons proposent des solutions plus accessibles pour les futures mises à jour de leurs plateformes. Pour l’année 2023, deux ressources d’autoformation font ainsi peau neuve pour une nouvelle identité et une meilleure expérience utilisateur.

Skilleos, plateforme de cours en ligne multidisciplinaire, a mis en place de nouvelles fonctionnalités plus accessibles telles que :

• une barre de recherche conçue par Algolia qui a la spécificité de reconnaître intelligemment la saisie faite par l’utilisateur et reconnaître les fautes de frappe,
• une option de sous-titrage pour les malentendants,

• un logo et des nouvelles couleurs optimisés pour un meilleur confort pour les personnes malvoyantes.

La ressource Gerip Compétences, elle, offre à nos lecteurs des solutions de remédiation dans les différentes rubriques que sont l’inclusion numérique, le français langue étrangère, la préparation à la certification CléA, le code de la route, ou les savoirs de base en français et en mathématiques. Depuis sa création Gerip Compétences s’engage à fournir une interface ergonomique et facile d’accès aux personnes présentant des troubles d’apprentissage. Avec le lancement de sa nouvelle version, la plateforme affirme encore plus sa volonté de rendre l’apprentissage accessible à tous. Son nouveau module du code de la route intitulé « l’abc du code de la route » s’appuie sur une logique d’apprentissage cognitive et lexicale pour accompagner les personnes pour qui le code de la route est perçu comme un examen difficile de par la complexité et l’effort cérébral qu’il suscite.

Nous savons cependant que nous présentons encore énormément de lacunes dans l’accessibilité à nos ressources numériques et que nous devons encore travailler sur ces questions. Par exemple, Toutapprendre est une ressources très riche en contenus et très utilisée par notre public mais, comme l’ont fait remarquer les collègues de la Canopée, les contenus ne sont pas du tout accessibles pour les personnes sourdes et malentendantes (pas de sous-titrage des vidéos et peu de contenus pour apprendre la langue des signes française).

À défaut d’offrir aux usagers des ressources d’autoformation 100% accessibles, le service autoformation tend à organiser le plus régulièrement des formations de présentations courtes des ressources aux bibliothécaires postés en service public. Une pratique primordiale pour faire connaître l’offre étendue de l’espace autoformation mais aussi pour que le lecteur soit accompagné et conseillé de façon personnalisée dans ses démarches d’apprentissage. Nous n’hésitons pas à orienter le lecteur vers la ressource qui lui conviendrait le mieux selon son profil et ses envies.

Les retours d’expériences des collègues en situation de handicap nous offrent aussi une vision claire et forte des difficultés d’accessibilité que peuvent rencontrer nos lecteurs. Cela permet d’appuyer nos besoins auprès des éditeurs partenaires pour les futurs marchés. Et l’accessibilité aux ressources sera l’une des conditions les plus importantes que nous allons spécifier dans nos prochains appels d’offres. Le sous-titrage des vidéos, la capacité à fournir un planning de mise en œuvre des solutions d’accessibilité, la mise en place d’un mode texte pour les personnes malvoyantes sont quelques exemples de demandes que nous comptons faire pour les futurs contrats.