Les bibliothèques peuvent-elles être pluralistes ? (COMPLET)
8 avril 2025 - Bibliothèque Marguerite Yourcenar (Paris)

Le pluralisme ! On en trouve l’inspiration dès le 18ème siècle dans la philosophie des Lumières, une première formulation dans l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen selon lequel « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme », la consécration dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse avant que le Conseil constitutionnel ne le range explicitement parmi les objectifs à valeur constitutionnelle.

Le terme est déjà familier aux bibliothécaires quand la loi Robert de 2021 sur les bibliothèques et le développement de la lecture publique l’érige en principe général.

Mais est-ce si simple ? Comment en définir les contours et le mettre en œuvre ?

La Ville de Paris et la Bibliothèque publique d’information, en partenariat avec l’Association des Bibliothécaires de France et l’inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche, vous proposent un temps d’échange et de réflexion sur une notion qui mérite d’être approfondie.

En dialogue avec un membre de l’ABF, la présentation des travaux de l’IGESR sur les aspects déontologiques de la pratique professionnelle permettra de poser un cadre général avant qu’une table ronde se penche plus particulièrement sur la politique documentaire. En atelier, les échanges pourront se démultiplier pour aborder aussi l’action culturelle, la jeunesse et les contenus sensibles, y compris ceux qui relèvent de la fiction, ce qui permettra de partager expériences, outils et méthodes.

Le regard de l’ARCOM conclura cette journée en évoquant les enjeux auxquels les médias sont eux aussi confrontés.

Programme

9h : Accueil.

9h30 : Ouverture de la journée d’étude.

Christine Carrier, directrice générale de la Bibliothèque publique d’information.

Ville de Paris.

Association des Bibliothécaires de France.

9h45 : Déontologie des métiers des bibliothèques.

Le cadre de la loi Robert et le rapport sur la déontologie des métiers des bibliothèques de l’IGESR : dialogue entre Dominique Lahary, bibliothécaire activiste associatif et Noëlle Balley, inspectrice générale de l’éducation, du sport et de la recherche.

11h15 : Quels biais, quels angles morts et quels impensés pour la politique documentaire ?

Élise Canaple, responsable adjointe Médiathèque Frida Kahlo, Strasbourg.

Nathalie Morice, responsable du département des collections et de l’action culturelle à la Bibliothèque des Champs-Libres, Rennes.

Jérôme Pouchol, chef du service de lecture publique de la Métropole Aix-Marseille-Provence & animateur du blog Bambou.

Philippe Marcerou, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche.

Modération : Jean-Arthur Creff, chef du Service des bibliothèques et de la lecture, Ville de Paris.

12h30 – Déjeuner (libre).

14h : Ateliers.

Atelier 1 : Les mains dans le cambouis, outils de la politique documentaire.

Se doter d’un cadre formalisé et communiquer aux tutelles comme aux publics : une obligation légale, un garde-fou, une protection, des outils au quotidien… mais aussi un sacré chantier professionnel. À partir d’exemples divers, on mettra les mains sous le capot pour décortiquer, comparer, s’interroger… et jouer au bingo !

Élise Canaple, responsable adjointe Médiathèque Frida Kahlo, Strasbourg, membre de la commission Poldoc de l’ABF.

Atelier 2 : Atelier de mise en situation : qui censure ? censure cachée, censure ouverte ?

Étude de cas proposés par les participants.

Avec Jean-François Jacques, membre du comité d’éthique de l’ABF.

Atelier 3 : Acquisitions et éducation aux médias et à l’information.

Philippe Munsch, directeur de la Médiathèque en préfiguration Virginia Woolf, Ville de Paris.

Atelier 4 : C’est mal ou pas assez bien, faire face aux tentatives de censure.

Si les tentatives de censure des œuvres pour la jeunesse sont anciennes et documentées, celles-ci reviennent avec plus de régularité et de violence ces dernières années. Cet atelier cherchera à vous aider à faire face à ces situations en travaillant sur les positionnements et ressources notamment juridiques à mobiliser.

Romain Gaillard, responsable du Centre national de la littérature pour la jeunesse (CNLJ) à la BnF.

Atelier 5 : Comment créer du lien grâce au débat mouvant ?

Animer un débat mouvant avant une rencontre permet d’approfondir cette rencontre, d’un point de vue du contenu, mais aussi de la relation entre le public et l’invité, et entre les personnes du public. Écouter les arguments de l’autre camp, en accepter la validité et s’autoriser à changer de camp, voici les compétences intéressantes exercées dans un débat mouvant !

Marie-Pierre Rassat, chargée de l’action culturelle, Bibliothèques de Bordeaux.

David Engélibert, Université populaire de Bordeaux.

Atelier 6 : La Dark Romance, un piment pour stimuler nos engagements professionnels ?

Cet atelier a pour objectif de regarder attentivement (mais sans panique) les contradictions dans lesquelles sont plongé·es les professionnel·les des bibliothèques devant ce nouveau « mauvais genre ».

Florence Schreiber, ancienne directrice des Médiathèques de Saint-Denis et responsable des partenariats du Réseau des Médiathèques de Plaine-Commune.

Atelier 7 : La bibliothèque, lieu de formation au débat contradictoire.

Promotion de la diversité des opinions et de l’apprentissage de l’expression de pensées contradictoires auprès des adolescents dans les bibliothèques de Montreuil.

Arnaud Le Mappian, directeur du réseau des Bibliothèques et Christelle Leblanc, responsable du secteur adulte, Bibliothèques de Montreuil.

16h : Clôture de la journée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) – sous réserve.

Manon Conan, cheffe du département Éducation aux médias et sensibilisation au droit d’auteur et Nicolas Cizel, chef du département Pluralisme, droits et libertés.

La journée est complète. Les inscriptions sont closes.