Les missions des bibliothèques territoriales dans la loi Robert
par Adèle Martin

Dans cette première partie du dossier consacré à la loi Robert au 68ème congrès de l’ABF, nous examinons ce que cette loi dit des missions des bibliothèques territoriales.

La loi Robert précise le cadre législatif dans lequel s’inscrit l’action des bibliothèques territoriales. Dans son article 1, elle explicite leurs missions, liste les moyens mis en œuvre pour les mener à bien ainsi que les principes qui doivent guider leur action.

Les missions des bibliothèques territoriales sont de « garantir l’égal accès de tous à la culture, à l’information, à l’éducation, à la recherche, aux savoirs et aux loisirs ainsi que de favoriser le développement de la lecture ».

Affiches pour des activités organisées aux 7 lieux, à Bayeux : ateliers numériques, heures du conte, bébé lecteur
Quelques exemples d’activités organisées aux 7 Lieux, à Bayeux © Bpi

Les collections sont un des moyens proposés par la loi pour remplir ces missions, mais pas le seul. Les bibliothèques sont en effet invitées à mettre en œuvre « des services, des activités et des outils associés à leurs missions ». Leur rôle de transmission et de facilitation de l’accès aux ressources et à l’information est clairement affirmé dans le texte qui stipule que « [par] leur action de médiation, [les bibliothèques des collectivités territoriales ou de leurs groupements] garantissent la participation et la diversification des publics et l’exercice de leurs droits culturels ».

L’action des bibliothèques territoriales au croisement de différentes politiques publiques

Le premier article de la loi Robert inscrit ainsi l’action des bibliothèques territoriales au croisement de différentes politiques publiques, dans les domaines culturel, éducatif, social… En proposant une formulation ouverte de leurs missions, il permet une interprétation suffisamment large pour englober l’ensemble des actions traditionnellement entreprises par nos bibliothèques publiques.

Photographie de l'espace numérique de l'agora à Metz © Bpi
L’espace numérique de l’Agora, à Metz © Bpi

Contribuer à l’éducation aux médias et à l’information, ou à l’éducation artistique et culturelle, mettre à disposition des espaces et des ressources dédiées à l’autoformation… nombre d’actions des bibliothèques peuvent en effet trouver ici leur justification. Ces actions entrent dans le cadre des attributions des bibliothèques, dès lors qu’elles participent à remplir les missions énoncées plus haut et donc dès lors qu’elles contribuent aux objectifs des politiques publiques concernées.

Quant aux principes qui doivent guider l’action, ce sont finalement ceux du service public en général, à savoir les principes « de pluralisme des courants d’idées et d’opinions, d’égalité d’accès au service public et de mutabilité et de neutralité du service public ». La loi Robert affirme ainsi explicitement que c’est dans une conception positive de la neutralité, par la représentation de la diversité que les bibliothèques doivent réaliser l’égalité de traitement des citoyens. Et cette affirmation s’applique aussi bien à la constitution des collections qu’aux autres actions des bibliothèques, et notamment à l’action culturelle.

Adèle Martin est cheffe du service Savoirs pratiques de la Bibliothèque publique d’information (Bpi).

Publié le 09/09/2023 - CC BY-SA 4.0

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