Ode à quelques bibliothèques finlandaises
Nous avons listé ici la liste de nos surprises, tout ce qu’on n’a jamais (ou pas souvent) vu ailleurs.

Vous avez dit “orienté public” ?
- Nous avons trouvé des puzzles à l’entrée de quasi chaque bibliothèque : une idée simple du partage !
- Des plantes vertes partout ! Nous nous sommes renseignées : il y a un service dédié qui s’en occupe.
- Livres très peu équipés et cotes minimalistes.
- La transparence : la lumière (naturelle ou lampes sur rayonnage et ilôts).
- L’organisation des espaces permet d’être proche des autres, mais presque dans une bulle (on ne gêne pas l’autre, tout en vivant avec lui).
- Il est possible de boire et de manger dans tous les espaces, oui, tous…
- Et qu’est-ce que c’est bon ce que vendent les cafétérias !
- Partout des «bornes de satisfaction» (et pas que dans les bibliothèques, à l’aéroport aussi).
- Dans l’ensemble, une signalétique simple et efficace (chaussettes dessinées au sol – quand il faut enlever ses chaussures dans les espaces pour les touts-petits-, beaucoup de pictogrammes) : on a tout compris.
- Pas de portiques RFID, c’est une conception de la libre circulation des documents.
- Nous avons vu des tables à hauteur réglable (pour travailler debout, quelle que soit sa taille).
- Ouverture sans bibliothécaires le soir et le matin.
- Gratuité inscrite dans la loi (oui, bon, déjà, une loi).
- Toilettes unisexes.


Vous avez dit impossible ?
- Des tables équipées en luminothérapie : indispensable.
- Pour les élections européennes, il était possible de voter de manière anticipée à la bibliothèque (qui n’est pas, par ailleurs, un bureau de vote).
- Une bouturothèque.
- La bibliothèque self-service (voir ci-dessus, les bibliothèques ouvrent sans bibliothécaires) et son grand, grand, grand succès. Parce que les horaires de self-service correspondaient aux moments des transactions les plus nombreuses, une bibliothèque de quartier qui devait fermer est finalement restée ouverte.
- Prêt – direct ou indirect selon les objets – de parapluies, de sacs, de boules de pétanque, d’outils et d’équipements sportifs (repartir avec ses haltères, c’est chouette).
- L’adjonction d’une bibliothèque et de services médicaux et sociaux au sein du même bâtiment, au même niveau, quasiment sans séparation (ex. espace d’attente du pédiatre avec collection de livres jeunesse, à Iso Omena). On peut même acheter ses billets de train au guichet (avec un humain quoi) mais aussi déclarer une naissance ou récupérer une pièce d’identité : d’autres services que ceux de la bibliothèque sont présents avec leurs personnels dédiés.
- La cabine téléphonique… sans téléphone, pour pouvoir s’isoler pour téléphoner : astucieux !
- Makers space : on réserve la salle…et le-la bibliothécaire pour aller avec.
- Espace de pratique musicale : présence d’un bibliothécaire pédagogue de la musique.
- Un grand «mur à jouer».
Mur à jouer, Bibliothèque Iso Omena à Espoo
Travailler au futur, ça donnerait quoi ?
- Oodi a été ouverte alors qu’elle n’était pas encore terminée : ouverture progressive et encore en cours de certains espaces et services.
- Des robots rangeurs (c’est pas l’avenir, ça ?).
- Développement en cours d’un algorithme intelligent pour gérer les fonds flottants et les acquisitions : affaire à suivre…
- Le président de l’association professionnelle finlandaise est un député.
- Dans les bibliothèques comme dans les autres institutions culturelles, recours de plus en plus fréquent à des personnes ayant une autre langue maternelle que le finnois comme «tuteurs» ou médiateurs.
- Self-managing team (ça veut dire que les équipes s’auto-organisent, s’auto-gèrent et tout ça et un manager team s’assure de la bonne coordination de l’ensemble. Nos collègues de Oodi avaient l’air contents).
- Les collègues de Oodi sont SBF (sans bureau fixe) : on a un petit casier avec ses affaires et on s’installe où on veut/peut quand on est là. On attend de voir à l’usage.
Un boom de la lecture est actuellement constaté en Finlande, y aurait-il un rapport ?


Toutes les photos ont été prises par Marina Zborowski, cheffe du service Art et littérature, Bibliothèque publique d’information.
Eléonore Clavreul déléguée à la coopération nationale et internationale à la Bibliothèque publique d’information a collecté et mis en forme les surprises de Delphine Blaise, Annie Brigant, Christine Carrier, Gwenaëlle Cousin,Marylène Dombrat, Régis Dutremée, Karine Dufal, Valérie Forte, Claire Gaudois, Bénédicte Jarry, Ann-Sarah Laroche, Juliette Lenoir, Adèle Martin, Evelyne Nédelec, Delphine Quereux-Sbaï, Coline Renaudin et Marina
Publié le 27/04/2020 - CC BY-SA 4.0