Interroger les raisons d’être des bibliothèques publiques et leurs activités pour pouvoir argumenter que le service rendu aux usagers vaut l’investissement consenti par la collectivité est un défi stimulant à l’heure de la contrainte de la dépense publique. En tant que juriste de formation, j’ai un goût pour l’argumentation et je ne pouvais donc passer à côté d’une telle plaidoirie.
Mon goût pour l’argumentation et mes facultés d’analyse auraient pesé bien peu dans la balance de l’évaluation sans le réseau de partenaires de terrain que nous avons sollicité. Nous avons sélectionnés un panel de treize bibliothèques ayant des caractéristiques représentatives des réalités du Val d’Oise. Le personnel de ces équipements, professionnel comme bénévole, a interrogé, collecté toute la matière dont cette étude est faite. Les référents des territoires de la Bibliothèque départementale ont également beaucoup contribué à cette collecte de données, relançant, explicitant, accompagnant chaque fois que cela était nécessaire les bibliothèques. La fourmi ouvrière que je fus sur ce projet a ainsi pu mobiliser une quantité d’informations tant qualitatives que quantitatives qui ont presque eu raison de mon cerveau (de fourmi !). Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de fourmis plus expérimentées appartenant à d’autres services de la fourmilière (la Direction du Territoire et de l’Habitat, la Mission Innovation, la Bibliothèque Publique d’Information). J’invite donc à mes condisciples à se lancer dans l’aventure avec des réserves de temps (et de café) !
L’avantage de ce projet d’ampleur est de confronter, dans l’analyse des données, différentes spécialités comme l’économie ou la sociologie et donc d’envisager le service public sous différents angles. Outre la curiosité intellectuelle, cette confrontation permet de replacer le service public dans sa globalité et de ne plus envisager les politiques dites culturelles uniquement du point de vue de la culture. Cette approche engendre une interdisciplinarité qui, de mon point de vue de fourmi, concourt à la qualité de la fourmilière.