Online Information de Londres 2012
Retour du voyage d'étude organisé par le GFII

Le voyage était structuré en deux temps : visite du Financial Times et congrès Online Information.
 
Le Online Information de Londres est une manifestation consacrée à l’industrie de l’information. Le congrès qui associe conférences et salon d’exposition a vu le nombre d’exposants chuter ces dernières années. Cette année on en comptait une vingtaine.
 
Autour du thème directeur du congrès, « Multiple platforms, multiple communities : making sense in a big data world« , les conférences traitaient des problématiques de la multiplicité des plates-formes, de la multiplication des matériels de lecture, de l’explosion des données sur le web (Big Data), et de l’évolution des outils de recherche et des métiers de l’information qui en découlent.

Voici un retour rapide et sélectif en 3 points.

A/ Multi-plates-formes, matériels multiples : politique de deux éditeurs de presse

Les évolutions liées au numérique constituent un véritable challenge pour les éditeurs traditionnels. Face à la multiplication des plates-formes et des devices, et pour résister à la force de frappe des géants (Google, Appel, Microsoft) qui écrasent le marché, les éditeurs traditionnels revoient leur politique de diffusion et leurs modèles économiques.
 
1) L’exemple du Financial Times
 
Deux points clés dans la politique du FT :
 
Contact direct avec les clients
On se souvient que le FT s’était opposé à la gestion directe par Apple des abonnés aux journaux via Ipad, et avait développé sa propre web App sous HTML5 pour pouvoir gérer lui-même ses abonnés.
Depuis 2008, le FT privilégie systématiquement les modèles qui lui permettent une gestion directe de ses abonnés. Le contact avec les usagers est primordial : apprend beaucoup des usagers, de la façon dont sont perçus les services.
Une équipe de gestion des abonnements de 60 personnes (Le FT compte au total 670 personnes) a été mise en place à cette époque.
 
Dans ce sens, le FT décourage de passer par un agrégateur. Aujourd’hui les entreprises ne peuvent plus souscrire via un agrégateur. Le secteur académique peut encore le faire sachant que : 
– il y a un embargo de 24 heures (via Factiva)
– le contenu est appauvri : l’accès au FT via Factiva offre uniquement le fil texte de la version imprimée. Ne sont inclus ni les vidéos, ni les podcasts, ni les données financières de la rubrique « Market data », ni les mises à jour multi-quotidiennes des articles.
– à partir d’Août 2013, l’embargo sera de 30 jours sauf si l’institution a un contact direct avec le FT (Contact francophone : nathalie.corre@ft.com).
 
Secteur de niche avec modèle tarifaire progressif
Le journal financier britannique a complètement revu ses modèles économiques. Il se positionne sur un secteur de niches : recherche les communautés de lecteurs pointus.
A mis en place un modèle de prix progressifs pour répondre à différents niveaux de demandes :
– n’importe qui peut publier ou envoyer un nombre limité de liens de gros titres et textes d’accroche (premiers 140 caractères) gratuitement.
– des usagers qui se sont inscrits sur le site FT.com/apps peuvent accéder gratuitement à 8 articles par mois.
– les abonnés individuels acquièrent les droits pour un accès illimité à l’ensemble des applications en ligne du FT
– les professionnels peuvent accéder à 40 plates-formes si elles souscrivent directement avec FT.
 
2) Le Times
 
Comme beaucoup de titres de presse, le Times a vu le nombre d’abonnements à la version imprimée chuter. Le journal a hésité sur le modèle économique à adopter pour le journal en ligne. Alors qu’il est gratuit pour d’autres quotidiens britanniques tels que The Guardian, le Times a fait le choix d’un abonnement en ligne payant. Ce modèle économique tient compte des usages différents selon les générations : les jeunes s’abonnent au online, les moins jeunes à l’imprimé. Le online apporte une valeur ajoutée de rapport direct à l’usager (bulletins d’infos par mail) qui a du succès et est simple à mettre en œuvre.
 
 
B/ Expérimentations de l’usage des tablettes dans les bibliothèques

1/ Expérimentation de l’usage des tablettes dans des bibliothèques publiques et universitaires en Suède
 
SURF TABLETS IN UNIVERSITY LIBRARIES
Jan Magnusson, Librarian, Chalmers Technical University, Sweden
http://www.slideshare.net/Incisive_Events/jan-magnusson-tablets-in-the-workplace-20-nov
 
Deux expérimentations ont été menées :
– utilisation des tablettes pour favoriser l’accès aux ressources numériques de la Bibliothèque
– utilisation des tablettes comme bureau d’information itinérant (Bibliothèque publique de Göteborg en Suède).
 
Constats :
Les usagers apprécient d’être informées/contactés à leur place.
Bibliothèque publique de Göteborg : les bibliothécaires ont peur de se faire voler les tablettes.
Utilisation non optimale pour la formation à l’information.
 
 
2/ La bibliothèque centrale médicale de l’Université de Groningen prête des ipads au personnel médical
 
LENDING IPADS TO MEDICAL STAFF: INTEGRATING IN INFORMATION WORKFLOW
Guus van den Brekel, Medical Information Specialist, Coordinator Electronic Services, Central Medical Library, University Medical Centre Groningen, The Netherlands
http://www.slideshare.net/Incisive_Events/guus-van-den-brekel-lending-ipads-to-medical-staff-tablets-in-the-workplace
 
Constats :
– Prêter un ipad est un bon marketing pour la bibliothèque : impact important sur sa perception
– effet positif sur le personnel de la bibliothèque lui-même
 
 
3/ Prêt de tablette à énergie solaire à la bibliothèque « de plage » de Copenhague
 
Solar powered digital services
Rasmus Fange Vestergaard, Librarian, Tingbjerg Bibliotek, Denmark.
 
Depuis quatre ans, les bibliothèques publiques de Copenhague organisent une bibliothèque de plage pendant l’été. Cet été, elles ont en plus fourni le wifi gratuit et le prêt de tablettes. Des centrales solaires de production d’énergie étaient prévues pour alimenter les tablettes.
Contenu des tablettes : musique, jeux et ebooks tous téléchargeables.
 
Constat :

  • On touche des personnes qui n’iraient pas à la bibliothèque. Pour beaucoup, ces initiatives introduisent à la bibliothèque et à ses services.

 
 
C/ Le marché du ebook : où, quand et pourquoi a-t-il du succès ?
 
1/Marché du ebook dans le monde : grandes tendances
 
THE GLOBAL EBOOK SCENE AND MODELS
Nicola Cavalli, Partner and Manager of Ledi International Bookseller, Partner and editorial Director of Ledizioni , Italy
http://www.slideshare.net/Incisive_Events/the-global-ebook-scene-and-models-nicola-cavalli
 
La vente des livres imprimés chute partout dans le monde.
 
Pénétration des ebooks sur le marché : l’écart entre Les USA/Grande-Bretagne et les autres pays diminue.
 
La majorité de l’accès aux ebooks se concentre sur le gratuit
 
L’achat d’ebooks démarre vite pour le Brésil et l’Inde, moins vite pour les USA et la GB et encore moins pour la France et l’Allemagne.
 
Les supports les plus utilisés (par ordre d’importance) : PC laptop ; tablette ; smartphone ; ereader
 
Rôle dominant d’Amazon aux USA et en GB
 
Les matériels deviennent plus abordables, les contenus plus convaincants pour les économies émergentes. La hausse devrait se maintenir si les infrastructures suivent.
 
Dans le secteur académique l’évolution se fera avec l’offre de service : data-mining, présentation, agregation, statistiques. Les modèles comme le PDA et le DDA devraient se populariser.
 
2/ Pourquoi les ebooks ont-ils un tel succès à l’Université de Portsmouth ?
 
THE USE OF EBOOKS AT THE UNIVERSITY OF PORTSMOUTH
Anne Worden, Faculty Librarian: humanities and Social Sciences, University of Portsmouth
http://www.slideshare.net/Incisive_Events/anne-worden-the-rise-and-rise-of-ebooks-portsmouth-online-2012
 
L’Université de Portsmouth a le plus fort taux d’utilisation des ebooks en Grande Bretagne. Il y a eu plus de 5 millions de connections en 2011-2012.
Les tests d’ebooks ont commencé en 2004. Depuis leur nombre est passé de 15 000 à 90 000. Depuis 2005, l’usage a progressé de 1000%
Plates-formes d’ebooks : Credo Reference, Dawsonera, eBrary, Myilibrary, Oxford Scholarship Online.
 
Pour quels usages sont-ils appréciés ? (enquête de 2009)
Raisons majeures pour utiliser les ebooks (par ordre d’importance) : aspect pratique ; recherche facile ; la version imprimée est déjà prise/empruntée ; préfère le online (faible proportion des réponses).
 
Avantages numéro 1 mis en avant par les usagers : accès à distance (évite d’aller à la bibliothèque) ;  facilité d’annotation.
Avantage numéro 2 mis en avant par les usagers : recherche efficace (permet de trouver rapidement les chapitres pertinents pour les travaux).
 
Evolution des préférences entre 2009 et 2012
En 2009 : 59% des étudiants en SHS, et 44% des étudiants en sciences et techniques préféraient l’imprimé.
En 2012 : respectivement 51% et 35%
 
Pourquoi l’usage est-il si important ?
Nombre écrasant d’ebooks disponibles dans le catalogue
Augmentation importante du nombre d’étudiants et manque de place et de moyens financiers pour multiplier l’achat des exemplaires imprimés
Nombre significatif d’étudiants à distance.
Promotion, démonstration par les bibliothécaires.
 

Publié le 06/10/2014 - CC BY-SA 4.0

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