Comme par magie, des bibliothèques qui respirent la culture et la liberté…
par Enora Oulc'hen et Cécile Denier, Bpi

« M’agrada… la màgia que té » ; « M’agrada, és un espai que fa olor de cultura i de… libertà ! »« M’agrada… la màgia que té » ; « M’agrada, és un espai que fa olor de cultura i de… libertà ! »

Sur les murs de la bibliothèque Ramon Fernandez Jurado de Castelldefels, des citations d’usagers donnent le ton : ici, la parole est laissée au public, invité à s’approprier cet espace et à y donner vie. « Collaborer, coopérer et co-participer », tel est le paradigme culturel du projet Biblioteca & CO, avec pour objectif d’intégrer le tissu culturel et économique de la société à la programmation de la bibliothèque.

En pratique, que se passe-t-il dans cette bibliothèque ? Une myriade d’activités (ateliers, clubs de lecture, expositions, projections…) conçues conjointement par les équipes de la bibliothèque et un panel de partenaires locaux, allant du salon de coiffure au théâtre municipal, en passant par les associations et les particuliers. Ateliers de langue, cours de yoga, dégustations culinaires, ateliers de bijouterie ou de réparation d’appareils électroménagers, théâtre en anglais… L’ensemble des activités de la commune peut trouver une place dans la programmation de la bibliothèque.

Ces partenariats, sélectionnés et définis au sein de commissions de programmation, permettent aux commerces, entreprises privées, associations ou autres services municipaux de gagner en visibilité. En retour, ils renforcent l’implication de la bibliothèque sur le territoire à travers la création d’un réseau culturel et social, et lui permettent d’offrir un programme d’activités varié, différent, tout public, qui touche à tous les domaines de la culture. Entièrement gratuite pour la bibliothèque, cette programmation a permis d’y attirer des publics qui ne la fréquentaient pas par ailleurs. Il s’agit de transformer cet espace en une vitrine de la réalité locale, aussi bien pour dynamiser culturellement la ville que pour promouvoir les activités réalisées par les acteurs locaux.
 
 
À quelques kilomètres de là, une autre initiative très intéressante : intégrer les processus de recherche et d’innovation dans la vie citoyenne : le projet Living Lab, Biblioteca Volpelleres, Sant Cugat des Vallés
Au cœur du concept de Living lab, on trouve aussi cette idée de co-création de projets par les utilisateurs et les producteurs, sous l’angle de l’innovation technologique : un Living Lab regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l’objectif de tester « grandeur nature » des services, des outils ou des usages nouveaux. Pour la bibliothèque de Volpelleres – quartier constitué d’habitants plutôt aisés et fortement diplômés – le Living Lab est un espace où l’on définit de nouvelles dynamiques et de nouveaux protocoles de participation citoyenne à l’innovation, dans le contexte de la bibliothèque publique. Initié par un groupe de travail constitué de membres d’un institut de recherche (Computer Vision Centre), de l’université autonome de Barcelone, du gouvernement régional de Barcelone, de la municipalité de Sant Cugat et d’associations de quartier, ce projet a permis de fédérer un écosystème de partenaires publics et privés autour d’un plan d’action. Conservatoire, chercheurs, écoles, fondations, compagnies, sociétés privées, citoyens de la région… tous se retrouvent autour de projets créatifs et innovants, choisis en fonction de lignes directrices définies préalablement. Par exemple : la valorisation des collections, le lien entre physique et numérique, la bibliothèque comme point de rencontre, la 3D, les interactions humains / ordinateurs, la robotique… Le Living lab participerait à un changement du modèle de gouvernance prônant l’implication de tous les acteurs socio-économiques du territoire et la participation citoyenne.
 
Et enfin, comme exemple de coopération culinaire, vecteur de cohésion sociale et culturelle, mentionnons le projet Cuines del Mon, Biblioteca del Fondo, Santa Coloma de Gramenet.bibliothèque Ramon Fernandez Jurado de Castelldefels, des citations d’usagers donnent le ton : ici, la parole est laissée au public, invité à s’approprier cet espace et à y donner vie. « Collaborer, coopérer et co-participer », tel est le paradigme culturel du projet Biblioteca & CO, avec pour objectif d’intégrer le tissu culturel et économique de la société à la programmation de la bibliothèque.

Santa Coloma de Gramenet est un quartier à la réalité sociale très différente : populations économiquement défavorisées, peu diplômées, culturellement variées, pour beaucoup issues de l’immigration récente. La Biblioteca del Fondo s’est également donné pour mission de s’appuyer sur un socle local pour développer un projet d’envergure : Cuines del Mon (Cuisines du monde). Ce projet prend la cuisine et la gastronomie comme axe principal de programmation, permettant de développer une série d’activités ouvertes à tous. Présenté comme fruit d’une coopération multiple et transversale, du campus universitaire au primo-arrivant, il vise à la cohésion sociale et culturelle. Il permet de rassembler des habitants du quartier d’origines diverses pour partager une session de cuisine autour d’ingrédients ou de recettes traditionnelles et se décline aussi sur un plan plus académique, avec la présence de restaurateurs, de professeurs d’université ou d’étudiants en nutrition pour des conférences, des séances de dégustation… A terme, l’union de ces deux volets (populaire et académique) viserait à développer la créativité culinaire, mais aussi à favoriser le mélange des cultures et l’inclusion sociale, motiver le sentiment d’appartenance à une communauté.
 
Comme le montre bien la petite vidéo postée sur le site de la biblioteca Ramon Fernandez, les bibliothèques du futur ne sont plus  – seulement ? du tout ? – des lieux où les bibliothécaires disent « chut » en tamponnant les livres !Cuines del Mon (Cuisines du monde). Ce projet prend la cuisine et la gastronomie comme axe principal de programmation, permettant de développer une série d’activités ouvertes à tous. Présenté comme fruit d’une coopération multiple et transversale, du campus universitaire au primo-arrivant, il vise à la cohésion sociale et culturelle. Il permet de rassembler des habitants du quartier d’origines diverses pour partager une session de cuisine autour d’ingrédients ou de recettes traditionnelles et se décline aussi sur un plan plus académique, avec la présence de restaurateurs, de professeurs d’université ou d’étudiants en nutrition pour des conférences, des séances de dégustation… A terme, l’union de ces deux volets (populaire et académique) viserait à développer la créativité culinaire, mais aussi à favoriser le mélange des cultures et l’inclusion sociale, motiver le sentiment d’appartenance à une communauté.