Press Start : Game Revival
le festival 2017 à la Bpi

Pour la cinquième année consécutive, la Bpi a organisé en octobre 2017 quinze jours d’activités entièrement dédiées au jeu vidéo. 
Avec des propositions variées, des temps de jeu, des rencontres, des ateliers, des démonstrations et des performances, le festival a su, cette année encore, trouver son public.

La cinquième édition du festival Press Start a eu lieu du 13 au 29 octobre 2017, soit en partie sur les vacances de la toussaint.

En lien avec les 40 ans du Centre Pompidou, la thématique choisie cette année était le « Game Revival ». Il s’agissait, non pas de traiter de l’histoire du jeu vidéo, mais bien plutôt d’examiner la relation que cette jeune industrie culturelle entretient avec son histoire et d’interroger les tendances actuelles du rétrogamming et de la référence.

Les objectifs du festival restent les mêmes :

  • Affirmer la nature culturelle et artistique du jeu vidéo
  • Permettre au grand public d’en découvrir la créativité, la richesse et la diversité : aller au-delà des jeux les plus connus et de la production mainstream, sans l’exclure. Donner accès à une production plus confidentielle, aux productions de studios indépendants, au travail de collectifs d’artistes, d’étudiants. Aller au-delà des clichés : le jeu vidéo n’est pas que du divertissement (même si cela en est aussi), ce n’est pas que de la violence, ce n’est pas que pour les garçons, ce n’est pas que pour les enfants, les jeunes, etc. C’est aussi, au même titre que les autres industries culturelles, de la créativité, des idées, de l’intelligence, de la politique, de l’art, …
  • Donner accès aux coulisses du jeu vidéo : qui crée les jeux vidéo ? Comment sont-ils fabriqués ? Quels en sont les métiers ?
  • Donner accès à des savoirs mais aussi à des savoir-faire
  • Mettre en valeur les collections de la Bpi : faire vivre les collections,  faire découvrir ces collections au public présent, attirer des publics qui ne fréquentent pas nécessairement déjà la bibliothèque mais peuvent être intéressés par cette offre spécifique.

Public visé :

Le grand public intéressé à partir de 15 ans (la programmation n’est pas pensée pour un public plus jeune), novice ou déjà un peu initié. En particulier les jeunes adultes, filles et garçons et, dans une moindre mesure, les familles.
Il s’agit d’attirer des publics qui ne viennent pas habituellement à la Bpi voire n’en connaissent pas l’existence, mais qui sont attirés par ce genre de proposition.
Pour les publics déjà présents à la Bpi il s’agit de leur faire découvrir des collections qu’ils ne connaissent pas nécessairement ou mal et de les inciter à utiliser la bibliothèque autrement (faire une pause, utiliser la bpi de manière ludique, acquérir des connaissances et des savoir-faire en « live » à travers une rencontre ou un atelier).

Programmation :

Pour atteindre ces objectifs et ces publics, la thématique a été déclinée en une série de propositions culturelles offrant différents angles et niveaux d’approche :

  • Des rencontres avec ceux qui font le jeu vidéo : des créateurs, des spécialistes et des professionnels :

    • Des mini rencontres (une vingtaine de personnes) ouvertes à tous et promouvant une grande proximité entre l’intervenant et le public autour de la thématique du game revival : rencontre avec Philippe Dubois, président de l’Association MO5.com sur l’histoire du jeu vidéo, rencontre avec Erwan Carrio, journaliste spécialisé à Libération, rencontre avec Rémy Sohier, fondateur du collectif d’artistes Alinéaire.

    • Une rencontre en grande salle sur la place du jeu vidéo dans la société contemporaine. En partenariat avec le CNC. En accès libre. Avec la participation d’acteurs du jeu vidéo venus d’horizons divers : Oscar Barda, directeur éditorial de la société Blacknut, Xavier Dang, alias Mister MV, animateur, streamer et vidéaste, Marie-Laure Norindr, alias Kayane, joueuse professionnelle de jeux vidéo. Animation : Jean Zeid, journaliste spécialisé. 

      Consultez ci-dessous les entretiens vidéo réalisés par le CNC à l’occasion de cette table ronde : 

  • Des jeux : comme chaque année, Press Start c’est avant tout des jeux et la part belle faite au plaisir de jouer avec une sélection de jeux vidéo indépendant présentés avec médiation, 4 bornes de jeux rétros mis à disposition par l’association MO5.com et laissés en libre accès pendant toute la durée du festival, des démonstrations de jeux créés par des studios indépendants( Backlight studio), des collectifs d’artistes (Alinéaire, Studio Bruyant), des étudiants (EPSAA)
    Test du jeu Birdy King

  • Des ateliers pour s’initier à la création vidéo ludique et acquérir des savoirs et des savoir-faire : comment apprendre à créer un jeu vidéo, game design, stop motion, recalbox (mini console peu onéreuse et facile à monter soi-même et qui permet d’émuler de très nombreux jeux anciens) et makey makey (kit de composants électroniques qui permet de transformer les objets du quotidien en clavier, manette, souris, etc.)

  • Un concert de musiques de jeu vidéo par l’orchestre symphonique Pixelophonia

  • Un défi : la deuxième édition de la game jam de press start ouverte aux débutants et encadrée par l’association APOIL (Association des Passionnés d’œuvres Interactives et Ludiques) de l’Université de Paris-Sud.

Les partenaires :

Alinéaire, Association APOIL, Backlight Studio, CNC, EPSAA – Maire de Paris, MO5.com, Pixelophonia, Prismatik, Recalbox, Studio BruyantAlinéaire, Association APOIL, Backlight Studio, CNC, EPSAA – Maire de Paris, MO5.com, Pixelophonia, Prismatik, Recalbox, Studio Bruyant

Résultats :
 

Public :

Quantitatif :

L’édition 2017 de Press Start a touché près de 950 personnes sans compter les visiteurs qui ont pu utiliser les bornes de jeux rétro mises en libre accès à l’entrée du Salon Jeux vidéo.
L’ensemble des ateliers et rencontres ont trouvé leur public. Nous avons essayé de privilégier cette année les activités plus largement ouvertes (démonstrations de jeux, bornes en libre accès, rencontres dans le salon jeu vidéo ou en Petite Salle en accès libre, ateliers avec plusieurs sessions, accessibles avec ou sans réservation, concert). Cela fait suite à un constat lors de l’édition 2016 : les publics non habitués de la Bpi, et notamment les familles, viennent souvent directement sans consulter le programme au préalable et donc sans s’inscrire aux ateliers. Il fallait donc pouvoir proposer, dans la mesure du possible, chaque jour, des activités immédiatement et largement accessibles.

Caractéristiques du public (observation empirique)

Nous avons pu constater une grande variété du public en termes d’âges et de genre, malgré une dominance de jeunes adultes hommes. Mais aussi la présence de beaucoup de familles (période de vacances scolaires) avec enfants et parents qui participent ensemble aux activités (notamment à la Game Jam, un père et ses deux fils adolescents) ou une demande d’inscription d’enfants et d’adolescents de la part des parents. Le public est également varié en terme de connaissance ou non de la Bpi et d’habitude de fréquentation. Nous avons pu constater la venue et la participation d’un important nombre de personnes qui n’étaient jamais venues à la Bpi et attirées par cette proposition spécifique autour du jeu vidéo. Le public habitué de la Bpi a aussi participé à l’événement, pour qui il a constitué l’occasion d’une découverte du fonds de jeu vidéo, d’une pause dans un temps de révision ou de travail, l’occasion de participer à des ateliers.  Le public varie en fonction des activités proposées : varié (en genre et en âge, de 10 à 60 ans) pour les ateliers, les démonstrations de jeux, et les rencontres ; jeunes adultes pour la Game Jam et le concert. Les deux gros événements qui ont marqué cette édition (la rencontre « jeux vidéo et société » avec le CNC en petite salle et le concert) ont fait salle comble.

Positif, négatif et enseignements pour l’édition 2018 :

Points positifs :

Les activités largement ouvertes et sans réservation obligatoire ont été particulièrement bien fréquentées et semble plus adaptées aux habitudes du public : Les démo de jeu, les rencontres ouvertes, les ateliers en plusieurs sessions, le concert.
Les ateliers plus techniques et pointus divulguant des savoirs faire ont également tous trouvé leur public, intéressé et motivé.
La game jam : la réalisation d’une game jam à la Bpi permet d’inclure et de présenter dans nos médiations une pratique courante du monde des gamers et de la faire découvrir à un public souvent non initié. La Game Jam de Press Start est en effet ouverte au public que l’on pourrait appeler « faux débutants » du jeu vidéo, puisqu’elle est précédée d’un temps de formation complet encadré par l’association APOIL (ateliers préparatoires le week-end précédant la game jam). Ainsi cette année comme l’an passé, cette expérience fut la première expérience de game jam pour la majorité des participants.

 

Points négatifs :

Public : comme l’an dernier, même si dans une moindre mesure, nous avons constaté que de nombreuses personnes viennent à Press Start en pensant qu’il s’agit d’une exposition ou d’un festival avec de nombreuses activités concomitantes. Elles ont pu cette année au minimum tester les jeux MO5.com ou jeux vidéo sur PC ou participer à des démos ou être incluses dans des ateliers ouverts sans inscriptions, mais pas toujours et ont pu être déçues. Il faudra l’an prochain insister dans la communication sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une exposition (confusion probablement due au fait que la Bpi se trouve dans le Centre Pompidou) et sur le fonctionnement de la programmation, tout en tentant de proposer une offre le plus possible adaptée à ces attentes.
Durée : une programmation quotidienne étendue sur 15 jours complets, dont 3 week-end d’affilée, est lourde pour notre petite équipe !

Projet pour l’édition 2018 :

Press Start 2018 aura lieu du 18-29 avril. Nous reviendrons donc à la période initiale de programmation du festival sur les vacances de printemps afin de mieux répartir les efforts de programmation sur l’année pour l’équipe de Nouvelle Génération et pour les équipes de la Bpi en général. L’édition 2018 se déroulera entièrement en période de vacances scolaires (vacances de printemps).
Période plus courte mais programmation plus dense par jour.
Principes de programmation : Privilégier les activités largement ouvertes. Essayer de proposer des mini cycles d’activités pour les personnes qui viennent sur la journée et en famille. Dans la mesure du possible, offrir l’option de passer la journée à la Bpi et de suivre des activités variées (une rencontre, des tests de jeux, suivre un atelier)
La thématique retenue est : les émotions dans le jeu vidéo.

 
 
 

Publié le 24/01/2018 - CC BY-SA 4.0

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