Les différentes possibilités de traitement des documents

Protéger les documents, pour une conservation plus ou moins longue, nécessite un traitement qui dépendra d’un certain nombre de critères. Il y a peu, le critère environnemental était peu pris en compte, et la nécessaire protection des monographies, périodiques ou autres entrainait un usage systématique de la plastification. Désormais, cette pratique mérite réflexion.

Photo plastification
©Bpi

À la réception d’un document, certaines actions semblent à peu près incontournables, voire indispensables avant de le mettre en rayon, notamment celles qui consistent à le rendre identifiable (comme appartenant à la bibliothèque et à un secteur défini dans celle-ci) et repérable, et celles qui le rattachent à une notice. Ces actions interviennent quelle que soit la nature du support, et même pour certaines en l’absence de support physique.

Par contre, d’autres actions, et il en est ainsi du traitement physique (plastification, consolidation) dépendent de plusieurs critères, que nous pouvons dans un premier temps survoler :

  • Les critères découlant de la politique documentaire : taux de renouvellement, taux de rotation, taux de consultation…ne pas se laisser coincer dans les taux.
  • Les critères de fabrication : qualité de la reliure, dos carré collé ou cahiers cousus, couverture souple ou rigide, voire absence de couverture pour les quotidiens…
  • Les critères de conservation : conditions atmosphériques, telles que l’hygrométrie, l’exposition à la lumière et aux UV, conditions de circulation, c’est-à-dire par exemple prêt ou consultation sur place, conditions de stockage (debout, couché, plus ou moins serré…)

Aujourd’hui le critère écologique, environnemental, a enfin droit de cité auprès des considérations purement techniques. On notera que les questions de solidité des livres (du fait de la raréfaction de certains matériaux), et de certains facteurs de conservation (hygrométrie) en dépendent parfois directement.

C’est pourquoi il convient désormais, avant une action, de se poser la question : « pourquoi je plastifie ? », c’est-à-dire, posée autrement : la protection du document justifie-t-elle de remettre en question la protection de l’environnement ? Et si oui, si le but est de conserver le document aussi longtemps que possible, jusqu’à quel point ?

Il faut peut-être en premier lieu rétablir la distinction entre la consolidation et la plastification, leur confusion ayant entrainé l’usage systématique des plastiques à usage unique, pratique qui mériterait d’être remise en question.

Quelles dégradations cherchons-nous à prévenir en plastifiant ? Quelles parties du livre sont à consolider ? Comment réfléchir ensemble à harmoniser nos pratiques ?

Autant de questions auxquelles nous nous intéresserons dans cette rubrique.

Publié le 23/06/2023 - CC BY-SA 4.0

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