Camilla Notarbartolo, bibliothécaire à Milan
Camilla Notarbartolo est bibliothécaire à Milan (Italie). Elle a fait son stage « Résidence culture » à la Bpi du 18 janvier au 4 mars 2025.

Peux-tu présenter ta bibliothèque et ton rôle au sein de ta structure ?
Je suis Camilla Notarbartolo, responsable de la formation professionnelle au sein du réseau des bibliothèques de la Ville de Milan. J’assure la coordination des actions de formation continue, de la mobilité nationale et internationale, des stages et des services civiques en bibliothèque.
Je travaille également sur des programmes d’apprentissage tout au long de la vie pour les usagers.
Par ailleurs, je suis membre du Comité permanent CPDWL de l’IFLA (2023-2027) et membre externe du Comité exécutif régional Lombardie (2023-2026) de l’Association Italienne des Bibliothèques.
Quels étaient le contenu et les objectifs de ton stage ?
Mon stage avait pour vocation d’analyser les dispositifs de formation et d’autoformation développés par la Bpi, dans le but d’enrichir les actions de formation du personnel des bibliothèques de Milan et de développer des services d’apprentissage innovants à destination des usagers.
Il s’agissait également d’identifier des leviers pour structurer davantage la mobilité professionnelle internationale. Le projet s’est progressivement élargi à d’autres axes d’observation, dans une perspective de veille stratégique, en lien avec la création de la future bibliothèque centrale du réseau milanais – la BEIC (Bibliothèque Européenne d’Information et de Culture) – dont l’ouverture est prévue en 2027.
Que retiendras-tu de cette expérience?
Cette expérience m’a permis de mieux comprendre l’organisation et les missions de la Bpi, ainsi que de découvrir plusieurs établissements emblématiques, m’offrant un panorama riche et diversifié des pratiques bibliothéconomiques en France.
En lien avec la future ouverture de la bibliothèque centrale milanaise, la BEIC, j’ai été particulièrement inspirée par la vocation encyclopédique de la Bpi — où l’absence de service de prêt rend les documents toujours disponibles, immédiatement accessibles — ainsi que par la conception ouverte et horizontale de ses espaces, qui favorise la circulation entre les personnes, les collections et les idées.
L’organisation du service public m’a très positivement marquée : bibliothécaires, chefs de service et cadres y contribuent dans un esprit de collaboration, créant un fort sentiment d’appartenance au sein des équipes et vis-à-vis du public.
J’ai également été très attentive à la présence de services qui pourraient s’avérer particulièrement pertinents dans la perspective de la nouvelle bibliothèque : Études et recherche, Données et accès, Régie technique et multimédia, dont les missions sont respectivement de soutenir le développement des publics, faciliter l’accès au catalogue et porter des projets numériques innovants, assurer la mise en œuvre et la valorisation des événements culturels.
Bien sûr, je retiens également la manière dont la formation des professionnels est organisée à la Bpi, articulant un programme formel réservé à ses agents et un large partage de pratiques avec d’autres professionnels en France et à l’international.
Ce partage s’opère à travers des webinaires, des journées d’étude, des visites, des voyages d’étude, ainsi que via le site Bpi pro, qui relaie les actualités du secteur des bibliothèques et du Conseil de coopération, des liens et ressources utiles, des fiches pratiques facilitant la reproductibilité des projets et services, des opportunités de bourses et de stages pour le développement professionnel comme le programme « Résidence culture » auquel j’ai participé.
Je repars avec de nombreux outils concrets :
- l’organigramme fonctionnel et l’intranet de la Bpi, soulignant l’importance de formaliser les tâches et responsabilités, ainsi que le rôle central de la communication interne dans une grande institution culturelle ;
- le Référentiel national des compétences des bibliothèques territoriales du Ministère de la Culture ;
- l’utilisation stratégique des cartes de données pour gérer efficacement le service de prêt entre bibliothèques, observée à la Bibliothèque départementale du Val-d’Oise ;
- les fonctions transversales mises en place par les bibliothèques de la Ville de Paris et le réseau Plaine Commune ;
- les mesures d’accessibilité de la BnF, la Bpi et des bibliothèques du réseau parisien ;
- des exemples de médiations et ateliers d’apprentissage tout au long de la vie pour les usagers.
Enfin, des entretiens vidéo avec les collègues rencontrés lors de mon stage me permettront d’approfondir ces sujets et d’autres encore et de garder en mémoire les détails de cette expérience inoubliable qu’a été mon immersion professionnelle à la Bpi, où les principes de liberté, d’égalité et de fraternité ne sont pas des abstractions : ils se vivent au quotidien, dans les services, les choix professionnels et l’accueil de toutes les personnes, sans distinction.
Publié le 05/08/2025 - CC BY-SA 4.0