Appartient au dossier : Voyage d’étude à Barcelone, octobre 2016

Usagers, citoyens, voisins : ils construisent la médiathèque

Au-delà de la participation, la bibliothèque comme lieu de co-réalisation et de construction sociale.

Les bibliothèques de la province de Barcelone ont un projet commun, avec des objectifs partagés par l’ensemble du réseau. Faire de la bibliothèque un lieu citoyen, appartenant à tous, et l’endroit de la construction commune en fait partie.
 
La consultation des usagers, les incitations aux échanges bibliothécaires/usagers ou même usagers entre eux font petit à petit leur entrée dans nos médiathèques.
Dans les médiathèques de la province de Barcelone, on décline cette idée jusqu’à faire de la bibliothèque, par l’intervention des usagers (des « citoyens », ou « des voisins », comme disent nos collègues catalans) des lieux, au moins symboliques de construction sociale. Ainsi, ils dépassent dans leurs objectifs l’idée de cohésion sociale.
 
A la Bibliothèque de San Gervasi (quartier de Barcelone), un groupe de travail composé d’usagers avec des profils différents réfléchit aux activités et à l’évolution des services, de façon à offrir des expériences « vitales ».
 
A Castelldefels (commune de 65 000 habitants, station balnéaire chic), en collaborant avec des acteurs privés de la commune, qu’il s’agisse d’entreprises, de commerces, de services de la mairie ou d’habitants (les fameux « voisins »), la bibliothèque cherche à montrer qu’elle a une responsabilité sociale.
La bibliothèque inaugurée en 2012 a ouvert avec un projet  formalisé : « Biblioteca & CO : collabore, coopère et co-participe : programmation d’activités avec les acteurs locaux ».
 
Ce programme repose sur quatre piliers :
 
La consultation des usagers, les incitations aux échanges bibliothécaires/usagers ou même usagers entre eux font petit à petit leur entrée dans nos médiathèques.
Dans les médiathèques de la province de Barcelone, on décline cette idée jusqu’à faire de la bibliothèque, par l’intervention des usagers (des « citoyens », ou « des voisins », comme disent nos collègues catalans) des lieux, au moins symboliques de construction sociale. Ainsi, ils dépassent dans leurs objectifs l’idée de cohésion sociale.
 
A la Bibliothèque de San Gervasi (quartier de Barcelone), un groupe de travail composé d’usagers avec des profils différents réfléchit aux activités et à l’évolution des services, de façon à offrir des expériences « vitales ».
 
A Castelldefels (commune de 65 000 habitants, station balnéaire chic), en collaborant avec des acteurs privés de la commune, qu’il s’agisse d’entreprises, de commerces, de services de la mairie ou d’habitants (les fameux « voisins »), la bibliothèque cherche à montrer qu’elle a une responsabilité sociale.
La bibliothèque inaugurée en 2012 a ouvert avec un projet  formalisé : « Biblioteca & CO : collabore, coopère et co-participe : programmation d’activités avec les acteurs locaux ».
 
Ce programme repose sur quatre piliers :

  1. Les commerces et les entreprises privées qui veulent plus de visibilité et souhaitent s’impliquer dans un projet culturel et dans un nouvel équipement.
  2. Les personnes désireuses de transmettre des connaissances.
  3. Les associations à but non lucratif de la commune.
  4. Le travail transversal avec les autres commissions de la mairie.

Biblioteca & CO est un projet innovant : il renforce l’implication de la bibliothèque sur le territoire à travers la création d’un réseau culturel et social avec la participation de différents acteurs. 
 
Sant Cugat del Vallés, (76 000 habitants)  et Santa Coloma de Gramenet (117 000 habitants) sont deux villes très différentes l’une de l’autre : la première est riche, avec une université très dynamique, une population diplômée, et des quartiers en construction ;  la seconde est une ville populaire, avec une population chinoise très importante et 100 nationalités différentes.
 
Cependant, leurs deux bibliothèques sont conçues comme des lieux du vivre ensemble et de la construction sociale commune, et mettent en pratique ce concept, au travers de deux projets-phare :
 
 
Sant Cugat del Vallés, (76 000 habitants)  et Santa Coloma de Gramenet (117 000 habitants) sont deux villes très différentes l’une de l’autre : la première est riche, avec une université très dynamique, une population diplômée, et des quartiers en construction ;  la seconde est une ville populaire, avec une population chinoise très importante et 100 nationalités différentes.
 
Cependant, leurs deux bibliothèques sont conçues comme des lieux du vivre ensemble et de la construction sociale commune, et mettent en pratique ce concept, au travers de deux projets-phare :
 

Le living lab ou la cuisine comme lieux de la construction commune

 
Construire un prototype de drone ou préparer une soupe thaïe : l’important c’est de participer, de faire ensemble.
 
Construire un prototype de drone ou préparer une soupe thaïe : l’important c’est de participer, de faire ensemble.
 

 Le living lab de la bibliothèque de Sant Curgat del Vallès

Living lab
 Le living lab de la bibliothèque de Sant Curgat del Vallès

 
A l’origine et au centre du living lab, il y a les habitants (les citoyens/voisins). Ce sont eux qui ont choisi d’avoir dans ce quartier en construction, sans identité, un lieu d’expérimentation commun, et qui ont présenté le projet à la mairie. Les activités doivent pouvoir être utiles et transmises. Elles sont considérées comme des œuvres. Ce qui les distingue de celles à disposition à la bibliothèque, c’est qu’elles sont créées par les gens.
 
L’équipement technologique (qui comprend une imprimante 3D) n’est pas LE motif de la visite au living lab, ni une fin en soi. Ce qui est en jeu, c’est la création à plusieurs, le fait d’apprendre à parler le même langage. 
 
 
A l’origine et au centre du living lab, il y a les habitants (les citoyens/voisins). Ce sont eux qui ont choisi d’avoir dans ce quartier en construction, sans identité, un lieu d’expérimentation commun, et qui ont présenté le projet à la mairie. Les activités doivent pouvoir être utiles et transmises. Elles sont considérées comme des œuvres. Ce qui les distingue de celles à disposition à la bibliothèque, c’est qu’elles sont créées par les gens.
 
L’équipement technologique (qui comprend une imprimante 3D) n’est pas LE motif de la visite au living lab, ni une fin en soi. Ce qui est en jeu, c’est la création à plusieurs, le fait d’apprendre à parler le même langage. 
 
 

Le projet Cuisine du monde de la Bibliothèque del Fondo (Santa Coloma de Gramenet)

 
Les cuisines du monde comme symbole : c’est en mélangeant des influences de partout qu’on créée du nouveau, et du nouveau qui a du goût !! D’ailleurs, la bibliothèque est construite au-dessus du marché, dans le même bâtiment.
La bibliothèque est dotée d’une cuisine au centre du bâtiment, qui accueille des ateliers culinaires.
Les cuisines du monde comme symbole : c’est en mélangeant des influences de partout qu’on créée du nouveau, et du nouveau qui a du goût !! D’ailleurs, la bibliothèque est construite au-dessus du marché, dans le même bâtiment.
La bibliothèque est dotée d’une cuisine au centre du bâtiment, qui accueille des ateliers culinaires.

Les objectifs :
• le partage des coutumes (observées par des sociologues de l’université, partie-prenante du  projet)
• la cohésion sociale par la collaboration
• la cohésion culturelleLes objectifs :
• le partage des coutumes (observées par des sociologues de l’université, partie-prenante du  projet)
• la cohésion sociale par la collaboration
• la cohésion culturelle

Auxquels il faut ajouter celui, plus directement opérationnel de faire venir les mères.
50 activités ont eu lieu sur 2 années scolaires, animées par des cuisiniers et des étudiants en nutrition, des enseignants de l’hôtellerie. L’une d’entre elles s’intitule : nous avons dîné avec Carvalho, en hommage au détective-gastronome local.
Ces activités sont accompagnées d’un fonds de 500 volumes, de conférences et de clubs-lecture.
 
50 activités ont eu lieu sur 2 années scolaires, animées par des cuisiniers et des étudiants en nutrition, des enseignants de l’hôtellerie. L’une d’entre elles s’intitule : nous avons dîné avec Carvalho, en hommage au détective-gastronome local.
Ces activités sont accompagnées d’un fonds de 500 volumes, de conférences et de clubs-lecture.
 

Photographie de cuisine
Cuisine du monde de la Bibliothèque del Fondo

 
Pour conclure sur le sujet, et bien insister sur la réalité du changement de relation entre le public et les professionnels, faisons encore une fois référence au vocabulaire employé : ce que nous appelons résultats ou statistiques, les bibliothèques de Barcelone, l’appellent tout simplement « réponse des citoyens »
Pour conclure sur le sujet, et bien insister sur la réalité du changement de relation entre le public et les professionnels, faisons encore une fois référence au vocabulaire employé : ce que nous appelons résultats ou statistiques, les bibliothèques de Barcelone, l’appellent tout simplement « réponse des citoyens »

 

Publié le 13/12/2016

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