Autoformation : comment bâtir son offre en méthodes de langues ?

Méthodes à base de vidéos ? Méthode sans traductions ? E-learning uniquement ? Pour quelles langues ? Comment choisir et que choisir ? Quelles sont les méthodes les plus pertinentes pour nos usagers ? C’est précisément par une volonté de diversité que le service Autoformation de la Bpi situe son offre et sa sélection.

Que vous soyez acquéreur débutant dans ce secteur ou que vous ayez à consolider votre offre, le service Autoformation vous commente sa politique d’acquisition axée sur la variété des approches, des niveaux et des supports.

Variété des approches pédagogiques

Parce qu’il n’existe pas qu’un seul profil d’apprenant, le service Autoformation recommande d’acquérir différents types de méthodes favorisant différentes formes d’apprentissage.  Ainsi certains usagers seront-ils plus à l’aise dans l’immersion (méthodes Michel Thomas, Rosetta Stone par exemple), d’autres dans une approche didactique (Orthodidacte, Sillabi Capturator, Onlineformapro, Igerip, notamment), d’autres dans la traduction (Eurotalk via la plateforme Toutapprendre, Assimil…).. Pour cela l’acquéreur doit faire fi de sa propre expérience d’apprenant et de ses représentations pour s’intéresser à des méthodes aussi variées que possible, tantôt ludiques (Eurotalk et Travel & Talk via Toutapprendre) tantôt axées sur la mémoire et la répétition (Rosetta Stone), par exemple.

Les objectifs visés par un apprentissage peuvent être très différents d’un apprenant à l’autre et pour un même usager, à différents moments de sa vie : réviser un examen, parfaire sa culture générale, se reconvertir professionnellement, s’intégrer rapidement en France ou dans un autre pays, se familiariser avec une langue avant de partir en voyage, renouer avec sa culture d’origine… Le bibliothécaire saura mettre en relation les demandes multiples des usagers avec les méthodes adéquates en privilégiant le contact et la discussion avec le public.

Variété des niveaux et des types de méthodes

Pour cette même raison, il faudra veiller à prévoir des méthodes pour tous les niveaux, de débutants à experts, sachant qu’à ce dernier stade, il existe moins de choix. Le bibliothécaire pourra prévoir de proposer des films de fiction et des documentaires en langue originale afin d’exposer les usagers, désireux de se perfectionner, à une langue plus authentique.

Pour les niveaux débutants, se pose la question de la langue d’interface et de la clarté des consignes. Par définition, l’usager débutant et autonome (sans professeur) ne comprend pas la langue qu’il cherche à acquérir au début de son apprentissage. Il peut être très utile de prévoir des manuels ou des sites proposant des traductions dans la langue maternelle de l’apprenant ou au minimum en anglais. Nous avons cité Assimil et Eurotalk, cette dernière offrant plus de cent langues de traduction. Mentionnons aussi les deux collections anglophones tout à fait adaptées à l’auto-apprentissage : Teach Yourself et Colloquial.

Il faudra penser aussi à acquérir des méthodes de différents types : méthodes généralistes “tout en un” (exemple Harrap’s méthode intégrale), méthodes centrées sur une compétence langagière particulière (compréhension orale ou écrite, production orale ou écrite…), la phonétique, la grammaire, le vocabulaire, la civilisation…sans oublier la langue professionnelle (le français des affaires, l’anglais en réunion, l’espagnol économique, l’allemand juridique…). Une veille régulière sera donc appliquée aux publications comprenant tous ces termes techniques.

Variété des supports

La diversité des supports reste essentielle pour ce ce type d’apprentissage : méthode audio pour se concentrer sur la langue ou vidéo pour l’immersion culturelle dans un pays et le “lâcher-prise” dans l’apprentissage. Il faut savoir que dans certaines langues, moins bien représentées dans l’édition, seuls ces supports existeront. Cependant, les méthodes audio et vidéo dans les “grandes” langues ne sont pas à éliminer pour autant. Elles apportent un intérêt pédagogique certain et plaisent aux usagers.

Les ressources en ligne sont évidemment incontournables dans une bibliothèque proposant de l’autoformation. Elles concentrent sur le même support une grande diversité de médias (audio, vidéo, textes, images…) et bien souvent de l’interactivité dans les exercices.

Certaines de ces ressources permettent aussi l’enregistrement de sa propre voix et la comparaison avec celle du modèle (Assimil, Rosetta Stone, Eurotalk…), c’est un réel plus dont il faut tenir compte dans le choix des ressources. Celles-ci pouvant s’avérer coûteuses, on adoptera le nombre de licences à leurs usages.

De la même manière on adaptera le nombre d’exemplaires multimédia à la langue choisie et à son usage : les “petites” langues peu nombreuses sur le marché éditorial sont aussi moins consultées par les lecteurs.

Précisons à ce sujet que si la bibliothèque publique d’Information a vocation à s’intéresser au plus grand nombre de langues, l’édition reste rare pour certaines. Aussi est-il nécessaire de faire appel à ses réseaux et à d’autres acquéreurs si besoin pour faciliter ses achats. Les méthodes de français pour persanophones par exemple sont difficiles à trouver en France. S’adresser aux acquéreurs de langue et littérature de cette langue peut être judicieux.

Citons enfin les sites internet gratuits dont certains sont excellents et donnent la possibilité aux usagers de pratiquer la langue à tout moment, sur leur propre matériel, en dehors de la bibliothèque (RFI savoirs, TV5 Monde, Alphalire…). Celle-ci jouera alors un rôle essentiel de signalement auprès de ses lecteurs.

Les Moocs, plus récemment apparus sur le marché de l’apprentissage numérique, sont un cas particulier très intéressant de cette dernière catégorie : gratuits pour la plupart – si les apprenants ne souhaitent pas le certificat généralement payant – ils proposent dans un temps limité et sur inscription la possibilité de se former en de multiples domaines dont les langues. Les bibliothécaires pourront très utilement signaler les liens vers ces Moocs dans leurs espaces physiques et numériques, voire aider les usagers à s’inscrire et à naviguer dans ces nouveaux médias.

Un point commun à tous ces documents : l’autonomie du lecteur

Toutes ces méthodes, qu’elles soient numériques ou pas, généralistes ou spécialisées, ludiques ou scolaires, pour débutants ou avancés…doivent toutes répondre au même critère lié à leur usage en bibliothèque : être utilisables en autonomie. Ceci signifie concrètement proposer des corrections aux exercices et activités – facilement repérables dans le manuel ou sur le site et non noyées dans un guide pédagogique destiné au professeur – la transcription des textes audio, des consignes simples et si possible traduites, une ergonomie accessible à tous…Attention à certaines méthodes plus adaptées au contexte de formation en présentiel avec présence d’un professeur. Il faudra toujours se demander si le lecteur peut se servir seul de cette méthode, même si les bibliothécaires sont là pour aider au choix et à la manipulation.

Vous pouvez également consulter le catalogue à la rubrique autoformation http://catalogue.bpi.fr/autoformation et venir dans nos espaces, au niveau 2 de la bibliothèque.

Publié le 07/12/2018 - CC BY-SA 4.0

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