Montserrat Álvarez Massó, bibliothécaire catalane

Peux-tu présenter ta bibliothèque et ton rôle au sein de ta structure ?

Je travaille depuis quinze ans à la Direction des Services de Bibliothèques de la Diputació de Barcelone (GSB) en tant que responsable de la coopération des bibliothèques. La GSB conseille et soutient les municipalités dans la création et le développement des services de bibliothèque et dirige le Réseau des Bibliothèques Municipales (Xarxa de Biblioteques Municipals XBM) de la province de Barcelone. 

Actuellement, le Réseau des Bibliothèques Municipales (XBM) est composé de 226 bibliothèques dans 129 communes et de 10 bibliobus qui en desservent 182.

98 % de la population a un service de lecture publique dans sa ville.

Le succès de ce modèle repose sur un service de bibliothèque qui articule son action avec une approche étroitement liée au contexte économique, culturel et social du territoire. Le travail en réseau est la valeur ajoutée de la Diputació de Barcelone.

Dans le cadre du travail de la coopération entre bibliothèques, nous travaillons pour développer un système d’intelligence collective (comunitatXBM) qui permet d’ouvrir la participation à tous les agents engagés dans la prestation des services entre bibliothèques.

Actuellement 672 professionnels participent à ce projet comunitatXBM, organisés en 57 groupes de travail,  environ la moitié de l’ensemble de professionnels de la XBM. Les groupes de travail permettent de canaliser la participation effective des agents et facilitent la formalisation de différentes approches pluridisciplinaires bénéficiant de compétences, de domaines d’expertise et de sensibilités différents.

Quels étaient le contenu et les objectifs de ton stage ?

La Bpi est un espace unique, porté par des valeurs citoyennes, qui propose à la fois des connaissances et des espaces d’interrelations. Une institution qui après 40 ans reste ferme dans son engagement pour améliorer la qualité démocratique de notre société.

Les principaux objectifs de mon stage étaient de comprendre comment l’ampleur sociale de la Bpi structure l’ensemble des projets de l’établissement, comment celle-ci s’incarne dans des relations de travail transversales entre différents acteurs. L’enjeu étant de mettre en place des services et des projets où se tissent des compétences et des objectifs qui abordent les problématiques inhérentes à la construction l’équité et au renforcement de la cohésion sociale.

Il s’agissait aussi d’explorer comment la bibliothèque, avec ses partenaires, intensifie sa fonction d’espace relationnel et encourage les initiatives collectives et d’apprentissage partagé quant aux grands enjeux qui nous touchent en tant que société contemporaine.

Que retiendras-tu de cette expérience ?

La Covid-19 a ébranlé les piliers de notre société et provoqué une crise sans précédent. Dans cette période d’isolement et de confusion, les bibliothèques publiques ont pris conscience de l’importance de leur valeur sociale et de leur rôle fondamental en tant que moteur des actions socio-éducatives, socioculturelles et communautaires qui aident à faire face à l’ampleur des défis que cette crise a exposés.

Comme toujours, l’objectif principal est de considérer comment les services, les professionnels et l’équipement de la bibliothèque peuvent répondre à une nouvelle réalité sociale, à un contexte avec de nouveaux défis et de nouvelles opportunités.

En ce sens, de cette expérience je retiens que nous devons générer des opportunités réelles pour la mobilisation des efforts et des capacités d’action collective afin de permettre le développement de réponses nécessaires aux défis futurs. L’imbrication entre les politiques culturelles et les autres politiques publiques (sociales, économiques, éducatives, environnementales) a besoin d’un travail transversal, ouvert et collaboratif, en définitif plus participatif dans toutes les sphères de la société.

La capacité de la Bpi à générer des alliances et à trouver des synergies avec d’autres acteurs pour partager des espaces, dessiner de nouvelles perspectives et  des interactions est très inspirante. S’engager pour accroître la connectivité du système culturel est essentiel dans tout territoire.