Bouturothèque : dispositif de troc de plantes en bibliothèque

Objectif de l'action :

Les objectifs de l’action sont les suivants :

• Développer des actions pédagogiques, ludiques, concrètes, pratiques autour du jardinage, de la nature, de la biodiversité, des plantes ;
• Favoriser la participation des usagers à la vie de la bibliothèque ;
• Favoriser le lien entre les habitants du quartier ;
• Participer à une sensibilisation à l’écologie, à la nature et au verdissement des villes ; 
• Favoriser le développement de formes alternatives à la consommation via le troc et le partage. 

Description de l'action :

Le principe de la bouturothèque est très simple : les gens apportent une ou des plantes (des boutures de leurs propres plantes pour la plupart ou des plants obtenus par semis) et repartent avec d’autres. Une étagère accueille les plantes à troquer qui sont repérables grâce à une bande de papier fixée autour des pots sur laquelle est indiquée «Plante à troquer» ainsi que le nom de la plante et d’éventuels conseils de jardinage. Nous avons également réalisé un mode d’emploi qui rappelle les grandes lignes du fonctionnement du dispositif. 

Périodicité de l'action :

Action en continu à la bibliothèque.

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Moyens humains et techniques :

Nous sommes plusieurs bibliothécaires à nous occuper du dispositif. Il est sans doute préférable d’être au moins deux pour assurer un suivi régulier des plantes (arrosage…) notamment en cas d’absence de l’une ou l’autre des personnes. Et bien sûr, l’implication d’une partie de l’équipe est importante pour faciliter la mise en valeur du dispositif auprès du public, être capable d’informer les usager·re·s sur son fonctionnement…

Nous entretenons en interne un petit stock de boutures provenant des plantes que nous avons à la bibliothèque ou chez nous (pour les collègues fans de plantes vertes) pour réalimenter la bouturothèque en cas de besoin. Cela permet d’assurer une bonne diversité des plantes proposées et il faut de toute façon un petit stock de départ pour tout simplement initier le projet. Un bord de fenêtre est parfait pour organiser cela. C’est aussi l’occasion de végétaliser la bibliothèque en y installant de des plantes (qui peuvent être elles-mêmes issues de boutures et de récup, pour que cela soit fait à moindre frais).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En plus des plantes, il faut prévoir : 

•  Un espace pour installer la bouturothèque, une étagère par exemple ou un petit meuble spécifique qui peut aussi accueillir éventuellement une grainothèque et des livres en rapport avec le jardinage, les graines, les boutures… ;
• Des contenants pour mettre les boutures : des pots de yaourts ou des bouteilles coupées font très bien l’affaire ;
• Des soucoupes pour arroser plus facilement : des barquettes alimentaires ou de petits plateaux conviennent très bien ;
• Des feuilles de journaux pour faciliter le transport des plantes par les troqueuses et troqueurs ;
• Un peu de terre pour les boutures faites sur place (avec un sac de terreau on peut déjà faire pas mal de choses), renseignez-vous éventuellement auprès des services de espaces verts pour voir s’ils peuvent vous en fournir.
  

Côté compétences, l’art de la bouture est bien plus facile qu’il n’y paraît. De nombreuses plantes se bouturent très facilement simplement en mettant un morceau de tige à tremper dans l’eau voire en le repiquant directement en terre et en attendant que cela reparte. N’hésitez pas à expérimenter !

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Mise en oeuvre :

Les personnes passent par l’accueil quand elles ont des plantes à déposer ce qui permet de refaire un point éventuel sur la façon dont il faut procéder.

Nous leur expliquons par exemple, qu’il est mieux d’éviter de déposer cinq boutures de la même plante et de repartir avec cinq boutures de plantes différentes ce qui nuit beaucoup à la diversité de ce qui est proposé. Pour le moment, nous restons assez souples sur l’organisation, l’essentiel étant que des échanges se fassent et que le bouche à oreille fonctionne.

Pour que le transport soit facilité et  limiter les risques d’eau renversée les boutures  mises en terre et pas simplement dans un récipient d’eau sont privilégiées.  Le public peut troquer aussi bien des plantes d’intérieur que d’extérieur, ornementales que potagères…

La plupart des usagers connaît le nom de la plante qu’ils apportent mais en cas de besoin, internet ou des applications de reconnaissance de plantes (comme Plantnet) sont très utiles pour pouvoir étiqueter correctement les plantes.
Nous essayons d’avoir en continu entre 10 et 15 plantes à troquer à disposition du public et un peu de stock sur le bord de la fenêtre de notre cuisine en cas de besoin.

Partenaires 

Plusieurs usagers  sont investis sur les projets de jardinage de la bibliothèque ; ils ont organisé les premiers trocs aux plantes ponctuels de la bibliothèque). Pour le moment, nous n’avons pas développé de partenariats particuliers avec d’autres structures mais nous comptons le faire petit à petit (le projet a été lancé en période Covid, ce qui n’a pas facilité la mise en réseau du projet).

Beaucoup de structures peuvent être des partenaires intéressants pour développer ce type d’initiative : jardins partagés, associations de jardinage, services des espaces verts, usager·e· s ressources, groupes de troc de plantes (sur Facebook par exemple).

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Résultat et perspective :

La bouturothèque est installée avec la grainothèque sur un meuble situé à l’entrée de la bibliothèque juste à côté de la banque d’accueil. Elle est donc très visible et cela suscite beaucoup de discussions avec les usagers. Les retours sont très positifs. Les échanges se font de façon régulière (plusieurs par semaine) ce qui est beaucoup plus que les échanges réalisés au niveau de la grainothèque.

Dans notre contexte de grosse ville, la pratique de bouturer ses plantes (notamment les plantes d’intérieur) semble plus répandue que celle de collecter des graines. Le facteur le plus limitant est sans doute que beaucoup  ignorent le mode de réalisation des boutures ou des semis. Le désir de  participation est sensible  chez certains qui nous font aussi part de leur frustration liée à leur manque de pratique en jardinage. Nous laissons donc sur le meuble de la bouturothèque, les livres sur le sujet qui peuvent aider les gens à se lancer.

Nous distribuons également des petits zines réalisés par Juliette Patissier (@plantplantzineplant) téléchargeables gratuitement ici et qui donnent plein d’astuces pour avoir des plantes gratuites chez soi et notamment faire des boutures, récolter des graines…

Ce projet recouvre aussi une forme de participation des usager·e·s intéressante puisque ce sont bien elles et eux qui font vivre le dispositif, la bouturothèque s’enrichissant de ce qu’ils/elles y apportent. Certaines personnes y contribuent d’ailleurs en donnant des plantes sans en prendre en échange.

Les perspectives du projet sont de développer des animations autour de la thématique : ateliers boutures, récolte de graines, bombes à graines… qui permettront de mettre en valeur la bouturothèque et d’aider les gens à pouvoir y participer. Ce projet de bouturothèque est complètement associé à celui de la grainothèque et plus largement aux projets autour du jardin menés par la bibliothèque.