Appartient au dossier : Le Prix du public Les yeux doc 2026

Prix du public Les yeux doc 2026 : découvrez les 6 films présélectionnés !

Pour sa 6e édition, le Prix du public Les yeux doc soumet aux bibliothécaires participant·es six portraits documentaires, individuels ou collectifs, entre ombre et lumière. Iels ont jusqu’à mi-décembre 2025 pour sélectionner leurs trois films préférés, qui seront valorisés et diffusés du 9 mars au 5 avril 2026 dans leur bibliothèque. Parmi eux, le public votera pour son favori ! Découvrez les six films, et quelques pistes de réflexion pour accompagner les projections.

Les six films sont disponibles sur Les yeux doc, plateforme de films documentaires à destination des bibliothèques françaises. Ils ont été sélectionnés par le service Cinéma de la Bpi et via des suggestions des bibliothèques abonnées au service, en prenant soin de valoriser une diversité de formes et de sujets, de tons et de cinéastes, pour encourager la découverte du cinéma documentaire de création en bibliothèque.

Découvrir les 6 films

Cliquez sur le lien pour en savoir plus sur chaque film.


How to Save a Dead Friend, de Marusya Syroechkovskaya, 2022, 103’

Depuis sa rencontre avec Kimi à 16 ans, Marusya filme obstinément, leur amour fusionnel et leur passage à l’âge adulte. Après leur séparation, Marusya revient au chevet de Kimi, empêtré dans ses addictions, abîmé par ses séjours en hôpital psychiatrique. Avec ce matériau hétéroclite accumulé pendant douze ans, la jeune cinéaste livre un récit incisif, chroniquant les espoirs comme les impasses de toute une génération, dans une Russie en pleine confusion.

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De quoi ça parle ?

La démarche de la cinéaste : Marusya Syroechkovskaya concentre en moins de deux heures une quantité impressionnante d’archives filmiques personnelles et familiales. Ce découpage donne au récit un rythme soutenu qui rappelle la fiction, tout comme l’usage de la musique ou encore la construction rétrospective du récit, la mort du personnage principal ouvrant le film. How to Save a Dead Friend est en outre traversé par un humour désabusé, fruit du dialogue et du contraste entre la matériau filmique, d’un côté, et de l’autre les réflexions de la cinéaste-narratrice en voice-over. Autant que son sujet, tout ce travail formel permet au film de brosser un portrait de Kimi, mais aussi d’une jeune génération russe à la dérive, aux prémices de la guerre en Ukraine.

Sur le fond
Jeunesse
Relations amoureuses
Russie
Suicide
Toxicomanie, drogue

Sur la forme
Coming-of-age movie
Documentaire autobiographique
Documentaire basé sur le commentaire
Documentaire de la relation
Portrait documentaire d’une personne

Pour aller plus loin
Consulter le dossier de presse

Aborder le film avec des jeunes – dès le lycée

Quel est l’état d’esprit des jeunes Russes dans le film ? Avez-vous ressenti des points communs avec les personnages ?

Comment la réalisatrice fait-elle le lien entre les addictions de Kimi et la situation de la Russie ?

Quelles conséquences la consommation de drogues de Kimi a-t-elle sur lui ? Et sur ses proches ?

Comment la réalisatrice introduit-elle de l’humour dans ce récit ?

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Le Journal d’une femme nwar, de Matthieu Bareyre, 2023, 104’

Rose a 29 ans, de grandes colères et un projet : quitter la France pour « retourner en Noirie ». Quand Matthieu Bareyre, l’un de ses plus proches amis, lui propose de faire un film avec elle, elle se livre sur sa santé mentale, son passé et le racisme, les trois lui causant amertume et souffrance. Elle parle et clashe tout le temps, tout le monde, même Matthieu caché derrière sa caméra, réceptacle de sa parole, punching ball et soutien de la jeune femme jusque dans les crises les plus violentes causées par sa bipolarité. Il ressort de ce flot de paroles étourdissant non pas un, mais trois portraits percutants et politiques : celui de Rose, de Matthieu, et de leur amitié.

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De quoi ça parle ?

La démarche du cinéaste : En faisant le portrait au jour le jour de son amitié avec Rose, Matthieu Bareyre questionne les conséquences de l’héritage raciste et colonial français, mais aussi celles d’une histoire familiale violente, en même temps que la santé mentale et la prise en charge psychiatrique en France. Sa caméra mobile, sans cesse tournée vers Rose, constitue pour elle un défi, un exutoire poétique et un garde-fou, et pour lui le miroir de sa propre histoire.

Sur le fond
Amitié
Discrimination
Femmes
Maladies mentales
Racisme

Sur la forme
Documentaire autobiographique
Documentaire co-construit
Documentaire de la relation
Documentaire d’entretiens
Journal filmé
Portrait documentaire d’une personne

Pour aller plus loin
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Aborder le film avec des jeunes – dès le lycée

Pourquoi Rose est-elle en colère ? Cette colère trouve-t-elle un écho en vous ?

Quel impact sur les personnages leur histoire familiale a-t-elle ? Quels souvenirs douloureux en particulier évoquent-iels l’un·e et l’autre ?

Quel regard Rose porte-t-elle sur sa maladie mentale ?

Comment Matthieu tente-t-il d’aider son amie ?

Quel impact sur Rose le fait d’être filmée a-t-il ?

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Kristos, le dernier enfant, de Giulia Amati, 2022, 88’

Des trente habitant·es de la petite île d’Arki, en Grèce, Kristos est le dernier des enfants. Cadet d’une lignée de bergers, Kristos achève l’école primaire, seul avec son institutrice. À la fin de l’année scolaire, il devra entrer au collège sur l’île de Patmos ; mais parviendra-t-il à quitter ses proches, ses chèvres, ses chiens, la nature qui l’entoure, et à prendre le large ?

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De quoi ça parle ?

La démarche de la cinéaste : Giulia Amati filme Kristos à sa hauteur et sur le temps long, à un moment charnière de sa jeune existence. Elle inscrit en profondeur la vie de l’enfant dans son quotidien insulaire, parmi les adultes, pour en révéler l’isolement comme la beauté. La caméra, inlassablement focalisée sur le visage mutique de Kristos, parvient à déceler les émotions qui y affleurent : nous sommes alors bouleversé·es de découvrir le rire et les larmes de ce petit garçon doux, aussi vulnérable qu’un autre.

Sur le fond
Campagne
École
Éducation
Enfants
Famille
Grèce
Îles

Sur la forme
Coming-of-age movie
Documentaire d’observation
Portrait documentaire d’une personne

Pour aller plus loin
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Aborder le film avec des jeunes – dès l’élémentaire

Comment le système scolaire grec est-il organisé ? Qu’est-ce qui ressemble, ou non, au système français ?

Quelles méthodes l’institutrice utilise-t-elle pour rompre la solitude de Kristos dans ses apprentissages ?

À quels moments de sa journée Kristos doit-il le plus manquer de camarades ?

Pourquoi est-il difficile à Kristos de quitter son île ? Connaissez-vous ce sentiment de déracinement ?

Quelles émotions paraît-il ressentir lors de sa visite au collège de Patmos ?

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Pierre Feuille Pistolet, de Maciek Hamela, 2023, 85’

Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine pour évacuer bénévolement des habitant·es, quelques temps après le début de l’invasion russe. Le véhicule devient un refuge fragile et éphémère pour des exilé·es de tous âges. En dehors de l’habitacle, des tanks abandonnés, des champs en fumée, des immeubles éventrés, mais aussi celleux qui restent. Le réalisateur Maciek Hamela est au volant, documentant au fil des trajets les ravages de la guerre, l’exode du peuple ukrainien, mais aussi la capacité humaine à survivre et à s’entraider.

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De quoi ça parle ?

La démarche du cinéaste : L’intérieur du van est, le plus souvent, filmé en plan d’ensemble fixe. Cela nous donne la liberté de faire circuler notre regard d’un·e personne à l’autre pour découvrir les émotions qui les traversent tous·tes, la manière dont elles sont physiquement marqué·es par les événements, et dont elles interagissent. Maciek Hamela donne ainsi à chaque personnage une même importance et à son récit une valeur collective, universelle. Au montage, la succession des trajets documente l’évolution des zones de front, à travers l’origine des personnes en fuite. Cette dimension itérative révèle également l’ampleur des déplacements de population ainsi que des destructions subies, aperçues à travers la vitre et qui contraignent les itinéraires.

Sur le fond
Exil
Famille
Guerre
Politique
Réfugiés
Ukraine

Sur la forme
Documentaire d’entretiens
Documentaire d’observation
Huis-clos documentaire
Road movie documentaire

Pour aller plus loin
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Aborder le film avec des jeunes – dès le lycée

Pourquoi ces personnes quittent-elles leur foyer et leur pays ? Avez-vous connaissance d’autres parcours d’exil dans votre entourage ?

Comment les destructions et les dangers liés à la guerre sont-ils matérialisés dans le film ?

Selon vous, pourquoi le réalisateur a-t-il choisi de filmer une telle quantité de trajets, plutôt que de se focaliser sur l’itinéraire d’un personnage ou d’une seule famille ?

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Suzanne, jour après jour, de Stéphane Manchematin et Serge Steyer, 2023, 89’

Suzanne est une vieille dame aux yeux pétillants. Pour sa retraite, elle a décidé de revenir dans la maison où ses ancêtres et elle-même sont né·es, sur un plateau vosgien. Sa vie s’écoule paisiblement, avec curiosité et joie de vivre, en harmonie avec son milieu : les fruits et légumes viennent du potager, l’eau d’une source, l’électricité d’une turbine artisanale, et les visites régulières sont l’occasion de prendre des nouvelles du monde. Stéphane Manchematin et Serge Steyer filment avec douceur le quotidien de la vieille dame, donnant à réfléchir sur notre propre rapport au monde.

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De quoi ça parle ?

La démarche des cinéastes : Stéphane Manchematin et Serge Steyer ne cherchent pas à dévoiler l’intimité de Suzanne ou à juger son mode de vie, mais à montrer son rapport au monde. Ils adoptent son point de vue sur ce qui l’entoure en optant pour de belles images aux cadres et aux couleurs travaillées, pour un rythme tranquille fondé sur la répétition des gestes et la succession des saisons, et pour un récit du quotidien sans dramaturgie particulière. En filmant plusieurs échanges entre la vieille dame et des personnes plus jeunes, les réalisateurs mettent son mode de vie en perspective avec le monde actuel, et donnent à réfléchir sur la modernité de sa manière d’être.

Sur le fond
Environnement
Nature
Simplicité volontaire
Vie en montagne
Vie rurale
Vieillesse

Sur la forme
Portrait documentaire d’une personne

Pour aller plus loin
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Aborder le film avec des jeunes – dès l’élémentaire

Avez-vous déjà cultivé des fruits ou des légumes ?

Comment Suzanne obtient-elle de l’électricité ?

Quels sont les avantages du mode de vie de Suzanne ? Et les inconvénients ?

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Zou, de Claire Glorieux, 2022, 56’

Ahmad Shah, tailleur afghan, aurait eu une vie simple et heureuse s’il n’y avait eu la guerre et les Talibans. Mais voilà, il a vu sa jambe arrachée par une mine, puis a dû s’exiler à des milliers de kilomètres de son épouse et de leurs enfants. En France, il a rencontré Gonzague, qui l’a aidé à se reconstruire. Cette histoire de lutte et d’amitié, racontée à deux voix, est mise en image avec du papier découpé et du tissu cousu, comme on suture une plaie pour qu’elle cicatrise, comme on bâtit pour son existence, patiemment et avec trois fois rien, un décor fragile qui tient lieu d’écrin.

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De quoi ça parle ?

La démarche de la cinéaste : Pour donner corps aux récits d’Ahmad et de Gonzague, Claire Glorieux anime des décors et des personnages en papier découpé et en tissu. Grâce à cette approche créative, ludique et poétique, elle pallie les images manquantes et dédramatise un parcours de vie difficile. Symboliquement, le minimalisme du décor et le découpage renvoient à ce qu’Ahmad a dû laisser derrière lui, et la couture à ce qu’il a réparé pour mener à nouveau une vie heureuse. Le choix des matériaux permet aussi à Ahmad de se réapproprier son récit et d’en être acteur, puisqu’il manie lui-même les outils et les supports avec une dextérité professionnelle.

Sur le fond
Exil
Entraide
Guerre
Handicap
Migrations
Victimes de mines

Sur la forme
Documentaire animé
Documentaire chanté
Documentaire d’entretiens
Portrait documentaire d’une personne

Pour aller plus loin
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Aborder le film avec des jeunes – dès le collège

Pourquoi Ahmad et son épouse décident-iels de quitter leur pays ? Connaissez-vous, dans votre entourage, d’autres parcours d’exil ?

À quoi les compétences d’Ahmad en couture lui ont-elles servi au cours de sa vie ?

Pourquoi Gonzague décide-t-il d’aider Ahmad, selon vous ?

Pourquoi la réalisatrice utilise-t-elle de l’animation pour mettre en images l’histoire d’Ahmad ?

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Publié le 26/08/2025 - CC BY-SA 4.0

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