Enquête « Éditeurs, les lois du métier »
Agnès Camus-Vigué, 2012

L’exposition « Éditeurs, les lois du métier » : un média dans la bibliothèque ?

À travers les procès, les affaires et les limitations de diffusion des livres, l’exposition Éditeurs, Les lois du métier, présentée à la Bpi fin 2011, retraçait les occasions au cours desquelles les éditeurs ont été confrontés à l’ordre moral, politique, religieux, économique, depuis l’après-guerre jusqu’à la période contemporaine, et les stratégies auxquelles ils ont eu recours pour poursuivre leur activité.

L’enquête menée sur le public de cette manifestation montre, à la suite d’Eliséo Veron, qu’il convient d’analyser l’exposition elle-même comme un média. La bibliothèque produit un message via les textes, mais aussi les objets exposés qui exercent un effet de par leur dimension métonymique : une succession de renvois qui font appel au registre de la mémoire et de l’émotion. Les usagers s’approprient ce message en le recomposant au cours d’un parcours sensible. L’exposition participe donc d’un processus dynamique de co-construction de savoirs au sein de la bibliothèque, par la mobilisation de ressources qui pourraient être encore diversifiées.

 Dans ce processus, les visiteurs ont fait usage des différentes médiations mises à leur disposition : textes écrits et visite guidées, privilégiant selon le cas l’écoute d’un récit qui les emporte ou l’utilisation de repères textuels, lorsqu’ils cherchent avant tout à rester maîtres d’un cheminement actif.

 Deux formats de visites ont donc pu être recommandés : d’une part des visites longues et approfondies, d’autre part des présentations rapides, fournissant quelques repères qui seront mis à profit par les visiteurs dans une démarche plus individuelle. L’étude indique que la production de documents brefs et variés constituerait sans doute une valeur ajoutée non négligeable. On peut, en effet, noter deux tendances chez les visiteurs : l’idée qu’ils ont une compétence limitée en matière culturelle, mais aussi l’envie de transmettre les bénéfices tirés de l’expérience de la visite aux proches, notamment aux enfants.


En un clin d’œil

Objectif de l’étude

  • Évaluer les conditions de réception de l’exposition « Editeurs les lois du métier » : recueillir des données d’une part sur les bénéfices retirés de l’exposition ; d’autre part sur les différentes médiations sur lesquelles les visiteurs ont pris appui : textes, visites guidées.

Méthodologie

  • Enquête par entretiens semi-directifs et focus groups.

Principaux résultats

  • Les entretiens ont permis d’identifier deux types de publics : en premier lieu, les visiteurs, non usagers de la Bpi. Dans cette catégorie le public était soit muni d’un billet unique (MNAM ou une exposition) soit venu pour visiter spécifiquement l’exposition. En second lieu, les usagers de la Bpi, des visiteurs intéressés par un aspect spécifique de l’exposition (guerre d’Algérie, tel éditeur…). A côté des visites suscitées pour l’intérêt du thème de l’exposition, il y a donc une place pour les visites d’occasion, visites plus courtes, souvent faite lors d’une pause dans le travail.
  • Les entretiens indiquent qu’il convient, à la suite d’Eliséo Veron, d’analyser l’exposition comme un média. La bibliothèque produit un message via les textes, mais aussi les objets exposés qui exercent un effet de par leur dimension métonymique : une succession de renvois qui font appel au registre de la mémoire et de l’émotion. Les usagers s’approprient ce message en le recomposant au cours d’un parcours sensible. Une exposition participe donc d’un processus dynamique de co-construction de savoirs au sein de la bibliothèque, par la mobilisation de ressources qui pourraient être encore diversifiées.
  • Dans ce processus, les visiteurs ont fait usage des différentes médiations mises à leur disposition : textes écrits et visite guidées, privilégiant selon le cas l’écoute d’un récit qui les emportent ou l’utilisation de repères textuels, lorsqu’ils cherchent avant tout à rester maîtres d’un cheminement actif. Deux formats de visites peuvent donc être recommandés : d’une part des visites longues, d’autre part des visites plus courtes fournissant quelques repères qui seront mis à profit par les visiteurs dans une démarche plus individuelle. L’étude indique que la production de documents brefs et variés constituerait sans doute une valeur ajoutée non négligeable. On peut, en effet, noter deux tendances chez les visiteurs : d’une part l’idée qu’ils ont une compétence limitée en matière culturelle, d’autre part, l’envie de transmettre les bénéfices extraits de l’expérience de la visite aux proches et aux enfants notamment.

Liens

  • Pour retrouver l’étude dans son intégralité, cliquez ici.
  • Pour accéder au site internet relatif à l’exposition, cliquez ici.

Publié le 21/10/2014

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