Le printemps 2024 de La cinémathèque du documentaire à la Bpi

Programmation de la cinémathèque du documentaire à la Bpi pour la saison de printemps 2024.

Le printemps est une saison volontiers éruptive, en tous les cas propice aux mouvements contestataires et aux mobilisations collectives. Avec Contre-chant : luttes collectives, films féministes, La cinémathèque du documentaire à la Bpi propose de retracer les luttes d’hier, à la lumière des luttes d’aujourd’hui. 

Carole Roussopoulos, Delphine Seyrig et Ioana Wieder fondent en 1982 le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir pour abriter, conserver, produire et diffuser un matrimoine audiovisuel. Au fil du temps, cette collection inédite de films sur l’histoire des femmes et leurs luttes pour l’égalité offre un regard neuf sur les changements de notre société, dont les prolongements aujourd’hui sont des coups de tonnerre dans le cinéma, comme dans la société toute entière. 

Manifestation 08.03.1975 © Irène Bouaziz

Le « féminisme enchanté » (l’expression est trompeuse) des pionnières a accompagné les luttes pour la liberté de l’avortement et de la contraception, la lutte contre l’homophobie, ainsi que l’exigence de l’égalité et de la parité. Les activistes Florynce Kennedy et Kate Millett, comme la cinéaste Agnès Varda, prouvent que ces conquêtes toujours fragiles sont communes à notre temps, qu’elles participent à des mouvements transnationaux de solidarité. 

L’ambition de Contre-chant n’est pas juste de rendre compte d’un moment, pas seulement joyeux, de création collective en montrant les classiques du répertoire. La rétrospective déroule une alter-histoire subjective et passionnée de la condition féminine à partir d’expériences militantes, qui se répondent dans le temps et se donnent la main par-delà les frontières de genre, par-delà toutes les frontières. Car certains combats d’hier sont encore et toujours d’actualité.

Disparu en décembre dernier, le grand cinéaste géorgien Otar Iosseliani fait l’objet d’un hommage appuyé pour éclairer la face documentaire de son œuvre, en compagnie de Nino Kirtadze, Julie Bertuccelli, Anna Tarassachvili, Émilie Cauquy et Bernard Eisenschitz. Seule, Géorgie, son dernier film-monument sur l’histoire de son pays, sera présenté à la fin de la saison.

Les rendez-vous réguliers offrent encore ce printemps un panorama florissant de la création. Fenêtre sur festivals accueille le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand pour une carte blanche en résonance avec Contre-chant, autour des insoumises, ces militantes à la caméra. Les Rencontres d’Images documentaires s’inscrivent dans le prolongement du numéro de la revue, pour questionner l’inscription du corps du cinéaste dans l’écran, en compagnie notamment de Lisa Vapné pour How to save a dead friend et Mehran Tamadon pour Iranien

Du court, toujours consacre une séance à l’excellent travail entrepris par Territoires en images pour « transgresser nos perceptions établies et repousser les frontières de nos représentations » ; une séance à présenter l’univers d’Annabelle Amoros, entre imaginaire et cinéma de genre ; une séance avec la revue Documentaires sur le son qui accompagne les films documentaires. 

Vivant parmi les vivants © Sylvère Petit

Avec le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), La Fabrique des films propose d’écouter le cinéaste chilien René Ballesteros sur son nouveau projet de film en cours, en terre Mapuche. Pour la Cinémathèque des banlieues du monde, une double séance exceptionnelle avec Dominique Cabrera se déroulera en sa présence.

Le séminaire de Stéphane Breton en partenariat avec l’Ehess, revient à nouveau en mai et juin, cette fois-ci sur les possibles agencements entre le verbe et l’image. Les ciné-conférences de l’Université permanente de Paris s’arrêtent sur trois grands musées : Le Louvre, Le Rijksmuseum Amsterdam et le Centre Pompidou, en compagnie de Laurence des Cars (Présidente du Louvre), Laurien van der Werff (Rijksmuseum) et Laurent Le Bon (Président du Centre Pompidou).

Les yeux doc à midi offrent les visions d’auteurs exigeants tels Alain Cavalier, Richard Dindo, Harun Farocki, Abbas Kiarostami, Edgar Morin, Claudio Pazienza, ou Jean Rouch. Des films essais, mais surtout des œuvres à part entière proposées par la plateforme Les yeux doc. Qui était Kafka ? est projeté à l’occasion du centième anniversaire de la disparition de Franz Kafka. 

Une nouvelle fois, les séances spéciales avec nos grands partenaires sont l’opportunité de découvrir en exclusivité grâce à France Télévisions, le premier film d’Alexis Pazoumian, ainsi que le premier long métrage documentaire de Sylvère Petit, grâce à ARTE. Enfin, les trois derniers films de Marc Isaacs, Stéphane Breton et Benjamin Delattre seront proposés en avant-première française cette saison.

Publié le 03/05/2024 - CC BY-SA 4.0

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