Les digital Innovation Hub des bibliothèques de Toronto
IFLA 2016

Jonathan Demers a présenté la politique des bibliothèques de Toronto lors de la session Session 213 – Regenerating the public library? Rebranding, retail and Dewey-less versus traditional models – Metropolitan Libraries

La session a début par un tour d’horizon des innovations numériques proposée par l’un des plus grands réseaux de bibliothèques publiques du monde, celui de Toronto. Ce réseau est qualifié d’être « le performant au monde » selon la blogeuse bibliothécaire Marie D. Martel. Il regroupe 100 établissements et a accueilli plus de 18 millions de visiteurs en 2014. La même année, a été ouvert un DIH (Digital Innovation Hub).
Il s’agit d’un espace de création, de collaboration et d’apprentissage numérique. La définition proposée dans le papier publié à l’occasion de cette session est la suivante :

Un hub d’innovation digitale est un espace de création de collboration et d’apprentissage qui encourage, accompagne et provoque pour les inividus et les communautés le développement de connaissances liées aux technologies émergentes. Les habitants de Toronto ont accès à un environnement leur permettant de tirer partie de la société numérique. Un hub d’innovation digitale est un espace de création de collboration et d’apprentissage qui encourage, accompagne et provoque pour les inividus et les communautés le développement de connaissances liées aux technologies émergentes. Les habitants de Toronto ont accès à un environnement leur permettant de tirer partie de la société numérique.

Il y est par exemple possible d’y imprimer son propre livre et d’accéder à du matériel et des services d’accompagnement proposés par le personnel. Ce dispositif a été dupliqué dans deux nouvelles bibliothèques du réseau et pour répondre à la demande et 5 autres bibliothèques vont développer un DIH. Dans le même temps, 2 Pop-Up Learning Labs PULLs, on été mis en oeuvre de manière à proposer des services équivalents sur l’ensemble du réseau de manière itinérante.

Le succès de ces dispositifs est considérable. Toronto n’est pas en dehors de la tendance mondiale à la baisse des emprunts, mais le réseau a vu sa fréquentation augmentée de 10% depuis 1999, et la fréquentation des évènements organisés a plus que doublé. Le développement des DIH  est au coeur du plan stratégique de ce réseau pour les années qui viennent.

A l’occasion des réaménagements ou des ouvertures de bibliothèques annexes, les principes directeurs sont de concevoir des espaces flexibles et de diminuer la place des collections au profit d’espaces d’apprentissages ou permettant d’organiser des évènements.
Du point de vue des équipes, une nouvelle fonction a été créée : Digital Design Technician. Il ne sont pas bibliothécaires de formation, mais sont recrutés sur un diplôme supérieur de gestion des images numériques ou de web design ou l’équivalent. Ce sont eux qui assistent les usagers et leur apprennent à se servir des équipements mis à leur disposition. Ils conseillent les acquisitions de logiciels et proposent des formations au personnel. Le papier ne précise pas combien ils sont mais l’ensemble du personnel de Toronto représente 2300 personnes… Les cours sur la 3D ou la photo attirent un nouveau public à la bibliothèque. Ce sont généralement des gens jeunes, déjà initiés qui cherchent un endroit pour développer leurs propres projets.
En 2015, 411 sessions d’accompagnement ont eu lieu pour 5627 personnes.

Les bibliothèques de Toronto sont aussi impliquées dans le mouvement des Makers (fabrication numérique) grâce à des partenariats. Les bibliothèques participent en particulier au Maker festival de Toronto en 2013 puis proposent d’accueillir ce festival en 2014 et en 2015. La fréquentation est énorme : plus de 8000 personnes !Makers (fabrication numérique) grâce à des partenariats.

Même si l’échelle de Toronto est importante, il est possible de tirer quelques enseignements de cette politique pour des bibliothèques souhaitant aller dans cette voie. La première est de s’assurer d’un soutien politique fort à ce genre d’initiatives. La seconde est de matérialiser l’intérêt pour l’innovation et la création digitale en y consacrant un espace, même très simple. La troisième est de ne pas négliger l’importance des compétence des personnels.

Pour compléter cette synthèse et voir des photos des dispositifs proposés, voici une présentation des services numériques de Toronto par Marie D. Martel

Publié le 08/09/2016 - CC BY-SA 4.0

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